À Madagascar, un monde de voleurs – de criminels s’est introduit durant la phase transitoire post-crise politique, en tissant des réseaux au sein de nos institutions étatiques à la fois fragiles et corrompues. La forte inégalité entre quelques minorités et la majorité des Malagasy d’une part et la pauvreté de la majorité des Malagasy d’autre part, sont exploitées par ces mauvais gens sans scrupule pour perpétrer des crimes et des violences pour satisfaire leurs desseins personnels. Et cela, sous les yeux de nos leaders politiques dont certains, loin d’être un vrai patriote, entretiennent dans l’ignorance la majorité des Malagasy en les infantilisant. Ce monde de voleurs a ouvert Madagascar aux marchés internationaux illégaux de marchandises, et Il a ouvert Madagascar aux marchés internationaux illégaux de nos ressources naturelles forestières et minières.
Madagascar serait en train de vivre une expérience malheureuse avec un « groupe pour le crime organisé ». Ce « groupe » implique étroitement des responsables politiques, jusque dans les plus hautes sphères. Ce « groupe » se compose d’intermédiaires pour faire du « Bizn » avec des dirigeants politiques et des dirigeants d’entreprises nouvellement crées ou affiliées au régime. Ils ont formé un « trio infernal » au sein duquel les hommes du régime dans le milieu d’affaires ont pour rôle d’huiler les rouages de la corruption et du « crime organisé » et notamment :
- Le groupe veille au trafic sans accroc de nos ressources naturelles. Ces dernières années ont montré la « capture » des sites d’exploitation minière artisanale et à petite échelle par des personnes détenant des autorités publiques en partenariat avec des étrangers. Des centaines de kilo de nos pierres précieuses et or ont été exportés illégalement !
- Le groupe veille à l’exploitation forestière et la pêche illégale devenue massivement pratiquée à Madagascar. Causé en partie par le trafic des bois précieux, Madagascar a perdu une grande partie de ses forêts naturelles et le rythme de la déforestation s’accélère encore maintenant.
- Le groupe cible les marchés publics pour faire des énormes profits avec des prestations de normes insuffisantes et de basse qualité. En plus, avec la pratique de marché de gré à gré du régime et l’absence de contrôles suffisants, de systèmes transparents et d’institutions de qualité actuels, les marchés publics sont les proies idéales pour ce réseau de malfaiteurs. On peut répertorier les prestations de services, les achats d’équipements et de véhicules surfacturés et les infrastructures routières mal construites, et les écoles et les hôpitaux restant vides…etc
et 4. Le groupe veille à la circulation dans le pays de marchandises illicites comme les armes légères et la drogue en ayant la mainmise sur le blanchiment de l’argent issu de la corruption. Madagascar doit actuellement faire face à une explosion inquiétante de consommateurs de drogues dures surtout dans les villes : Antananarivo, Toamasina…
Et dans tout cela, la violence, sous toutes ses formes, occupe une part importante dans la stratégie de ces gens criminels. Le nombre élevé et toujours en augmentation de cas : de violences, d’emprisonnement sans preuve, de crimes de détournements de biens publics et de la corruption, traités au sein de la justice en témoigne la présence de ce « crime organisé » à Madagascar.
Avec notre ouverture avec le reste du monde et la globalisation de l’économie, ce réseau s’est répandu au cours de ces dernières années dans tout le pays, parvenant à exploiter la faiblesse institutionnelle de notre administration publique pour s’adonner à leurs activités illégales. Les déficiences de notre État avec le clientélisme, un régime népotique ou tout simplement corrompu en sont certainement en partie responsables ; Cette invasion de voleurs dans nos institutions handicape sûrement notre espoir de développement. Le manque d’efficacité de l’administration, la dégradation et l’insuffisance de légitimité et de confiance vis-à-vis du « Fanjakana » constatées au cours de ces dernières années et les identités oppositionnelles aggravent la situation tout en favorisant le développement de toute une économie informelle, terrain de prédilection de ce « groupe ».
Madagascar est riche en ressources naturelles, mais l’accroissement de la pauvreté dans laquelle vit la majorité met en lumière les échecs sous-jacents des politiques publiques. Le gouvernement n’est pas parvenu à mettre en place les mécanismes requis pour transformer la richesse tirée de nos ressources naturelles en opportunités élargies pour la majorité des Malagasy, mais il a, par contre, donner l’impression d’avaliser l’expansion de ce « crime organisé ». Une politique de l’impunité serait en train de s’institutionnaliser à Madagascar. Plusieurs cas de crimes de détournements, un exemple de « crime organisé » restent sans suite. L’entretien de cette culture d’impunité par les autorités politiques provoquera l’effritement de la bonne gouvernance et privera l’économie nationale de sommes colossales : « Des centaines de millions de dollars chaque année »!