Hier, vendredi 14 juillet, 1 euro valait 5061 ariary. Cela marque une nette dégringolade de la monnaie nationale malgache, dont les impacts se font lourdement ressentir dans la vie quotidienne des Malgaches.
En examinant les chiffres, on constate que cette dévalorisation de l’ariary a considérablement augmenté l’inflation. Un économiste du cercle des économistes malgaches estime que l’inflation atteindrait actuellement les 13%. Cela entraîne directement une augmentation des prix des biens et des services importés, réduisant ainsi le pouvoir d’achat de la population malgache, qui figure déjà parmi les 5 plus faibles au monde.
Sur le plan international, cette dévalorisation entraîne une hausse de la dette extérieure : si un pays a une dette libellée dans une monnaie étrangère et que sa monnaie se dévalue, le montant de la dette en monnaie nationale augmente. Cela rend le remboursement de la dette plus coûteux et peut entraîner des difficultés financières pour le pays. Il convient de noter qu’actuellement, Madagascar doit des milliards de dollars de dettes envers les bailleurs de fonds.
Une fuite des capitaux est également à craindre. Lorsque la monnaie nationale se dévalue, les investisseurs étrangers peuvent perdre confiance dans l’économie du pays et chercher à retirer leurs capitaux. Cela peut entraîner une fuite des capitaux, affaiblir la situation financière du pays et réduire les investissements étrangers. À noter que la BGFI Banque a déjà fermé 10 agences la semaine dernière à Madagascar. Le projet Base Toliara tarde également à se concrétiser en raison de l’instabilité du pays.
Mais l’impact le plus ressenti par la population est la réduction du pouvoir d’achat. Comme la majorité des biens de consommation à Madagascar sont des produits importés, leur prix augmente, ce qui peut entraîner une baisse du niveau de vie de la population, en particulier pour les produits essentiels importés tels que la nourriture et l’énergie. Il est à noter une augmentation de 200 ariary pour le prix du riz, de 100 ariary pour la farine, de 100 à 200 ariary pour l’huile et de 100 ariary pour le sucre au cours des 3 derniers jours.
Les impacts de la dévalorisation de l’ariary auront des répercussions sur la croissance économique à long terme et créeront une incertitude économique à Madagascar. Nous devons nous attendre à une crise économique encore plus intense dans les mois à venir.
