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Le Journal de l'île Rouge
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Le président bis Mamy Ravatomanga à la recherche d’une immunité ?

La gazette de la grande île
11/08/20238 minute read

« Bis repetita » ? Après le poisson d’avril 2022, revoilà, à grand renfort de publicités, notre président bis shadow cabinet sur les plateaux de télévision en face de 3 journalistes de TV plus, Réal TV et Viva. Sans les lunettes en guise de pochette cette fois-ci. Et avec une cravate bleue, comme un clin d’œil à l’HVM de Rajaonarimampianina ?

Peu de politiciens peuvent se targuer d’avoir le privilège de faire face à 3 journalistes, dont les réputés Abraham Razafy et Gascar Fenosoa, concomitamment sur 3 chaînes de télévision . C’est dire le poids de cet homme d’affaires doublé d’un politicien hors pair. Un politicien homme d’affaires ou un hommes d’affaires politicien ? Au lecteur de le définir !
En tout cas, il était à la manœuvre pour faire capoter la motion de censure contre son poulain Ntsay Mike Tyson. Une motion de censure pourtant initiée par Vozongo Menasofina lui-même ! C’est montrer qui dirige réellement ce pays !
D’un simple commercial chez Toyota Sorafils de Raboanarijaona qui détenait l’exclusivité de la carte Toyota à Madagascar, il a réussi à ravir la 1ère place pour les ventes de voitures Toyota à Madagascar. Bye bye les Toyota Sorafils, les Toyota Rasseta, Sicam, relégués au second plan. Toutes les Toyota commandées par l’administration et les sociétés et organismes d’Etat passent désormais par la villa Pradon où se trouve la vitrine Toyota de notre cher président bis, et toutes payées rubis sur l’ongle. Pas comme les vacations des professeurs d’Université, les bourses des étudiants, les factures des petites entreprises du fonds routier, ou les transporteurs d’hydrocarbures dont l’association a pourtant élu domicile chez Sodiat Transport du président bis.Tout simplement parce que c’est celui qui tient les cordons de la bourse à la Direction générale du Trésor, ce qui lui permet de ne jamais traîner des arriérés de paiement auprès du Trésor.
Ce n’est pas non plus un hasard si Sodiat Transport ne figure pas dans la liste des transporteurs d’hydrocarbures à qui la Jirama doit actuellement près de 14 milliards ariary.
Sodiat Transport a commencé sa fortune du temps où Solima détenait le monopole du secteur pétrolier et était dirigé par Ntsay alias Mike Tyson. En tout cas, ce PM est un des fervents adjoints inconditionnels du président bis. Lorsque ce dernier reçoit une délégation, à la demande de son chef, il le salue toujours par « Monsieur le PDG » à la surprise de ceux qui ne connaissent pas leur lien historique.


Sodiat Transport ne figure évidemment pas dans cette liste des créanciers de la Jirama

La villa Pradon ? Ce bel immeuble, qui avait été rénové par la Sonapar du temps où le DG était un certain Rabearivelo Andriamalagasy, avait été bradé au profit du président bis pendant la transition qui avait nommé Augustin Andriamananoro DG de la Sonapar. Des employés de Sonapar avance même qu’il n’a pas réglé jusqu’ici la totalité du prix de cette transaction.
Il a également acquis la majorité des actions de la société qui gère le golf d’Andakana, symbole du colonialisme français. On ne sait pas trop comment il y est arrivé, mais c’était sans doute une erreur stratégique d’avoir visé un tel symbole de la présence française.
Cela lui vaudra d’avoir l’épée de Damoclès que constituent les actions éventuelles du PNF (Parquet National Financier) concernant l’origine des 4,5 millions euros ayant servi à acheter 3 appartements à Levallois Perret et une villa dans la banlieue parisienne huppée St Maur des Fossés.
Selon le communiqué du 8 juillet 2019 des avocats du Président bis, cette affaire a été confiée par le PNF à l’OCRGDF (Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière). Ce communiqué précisait que « subsistait l’existence d’un montage financier et juridique complexe ».


Cette affaire est toujours en cours et attend un changement de régime à Maurice, le gouvernement mauricien actuel, proche de Vozongo Menasofina et du Président bis, n’étant pas enclin à coopérer pour communiquer les informations permettant de tracer l’origine de ces fonds.
Le Président bis devra sans doute également répondre à la Justice Malagasy, une fois balayé le régime Vozongo Menasofina. Même punition qui risque aussi d’arriver à ce dernier pour sa villa en France, sans oublier ses divers biens immobiliers à Madagascar.
En novembre 2022, Transparency International a eu l’impudence de « déposer un signalement auprès du PNF en France et du PAC à Madagascar, appelant ces autorités à ouvrir une enquête sur de possibles faits criminels commis par des sociétés et des individus impliqués dans le commerce de litchi de Madagascar ». https://www.transparency.org/fr/press/transparency-international-calls-for-accountability-in-madagascars-lychee-market .
En riposte, notre président bis a porté plainte contre cette ONG. Et la police a convoqué dare dare Ketakandriana Rafitoson, directrice de Transparency International Madagascar.
Quant au signalement de Transparency International, dossier classé et aucune suite ni au Bianco ni au PAC jusqu’à présent.
Il avait fallu un communiqué commun de diverses ambassades pour éviter à Ketakandriana Rafitoson d’aller en prison comme le fait habituellement le Président bis contre ceux qui osent se dresser sur son chemin, comme les journalistes Rolly Mercia ou Lola Rasoamaharo.
Oui, il a les bras très longs au sein du système judiciaire comme au ministère des finances, à la primature et à la présidence.
C’est ainsi que notre PDG Lola Rasoamaharo, qui a eu le malheur d’être dans son collimateur depuis quelques articles qui ne lui ont pas plu, ne recouvrera très certainement pas la liberté, tant que le président bis maintiendra sa mainmise sur tout l’appareil judiciaire. Tout comme notre confrère Rolly Mercia. Mais comme le dit l’adage « La roue tourne » ! Et sans doute plus vite, au point que le président bis semble s’affoler.
La vanille représentait près du tiers des exportations malagasy et n’a pas échappé à l’appétit du Président bis, qui a voulu mettre en place le système qui lui a si bien réussi pour les exportations de litchi. Sa société Alliance Export n’a pas exporté une seule gousse de vanille pour la campagne 2020/2021. Ceci ne l’a pas empêché d’être nommé membre du conseil d’administration du CNV (Conseil National de la Vanille) , plateforme qu’il a voulu utiliser pour essayer de contrôler la filière vanille.
Mal lui en prit, sans doute parce qu’il a oublié que 80% de la vanille malagasy est exportée aux Etats Unis, ce qui en fait le 1er importateur de vanille au monde. Et les Etats Unis sont les champions de l’économie libérale, et l’intrusion du président bis dans cette filière par le biais d’une sorte de monopole, constituait une autre erreur stratégique du Président bis.
Maintenant, il a projeté lui-même sur lui la lumière des différents organismes du gouvernement américain. Et cela, c’est une autre affaire !
Le président bis, après s’être fait nommer consul honoraire de Serbie et de la Côte d’Ivoire (schéma utilisé par quelques Karanas), s’attaque au secteur financier. Sa famille vient de rentrer au capital de la nouvelle banque AFG Bank Madagascar, qui a obtenu l’agrément bancaire de la part de la CSBF (Commission de Supervision Bancaire et Financière) grâce à l’entregent du président bis. Contrairement à la Banque Centrale Mauricienne qui n’a pas accordé l’agrément à ce groupe AFG du milliardaire ivoirien Koné Dossongui. Selon cette banque centrale, l’origine des sources de financement des actionnaires n’étant pas suffisamment claire https://lexpress.mu/article/425190/banques-vente-dafrasia-bank-afg-holding-stoppee .
Quant à Madagascar, qui se ressemble s’assemble, et entre milliardaires on se comprend parfaitement. Et la CSBF a sans doute fermé les yeux et a fait le choix d’accorder l’agrément à AFG Bank Madagascar.

Bénéficiera-t-il toujours de la protection gouvernementale en espérant rester le président bis ?
Il se rend compte de jour en jour du peu de chance de réélection de Vozongo Menasofina. Il commence même à douter de sa possibilité de se représenter à cause de sa nationalité vazaha (révélée par la Gazette de la Grande Île), et il cherche désespérément un candidat de substitution qui a des chances d’être élu. D’où sans doute ses derniers contacts avec Hery Rajaonarimampianina lui-même, qui était à l’époque l’expert-comptable de ses sociétés.
Mais comme « On n’est jamais mieux servi que par soi-même », en sera-t-il réduit à se présenter lui-même comme l’annoncent déjà les réseaux sociaux, quand bien-même ses chances d’être élues paraissent minces pour ne pas dire voisines de zéro  ?
Peut-être lèvera-t-il les voiles lors de son interview télévisé ?

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