La malnutrition chronique reste un défi majeur à Madagascar, avec des prévalences dépassant les 30% dans certaines régions, selon les chiffres de l’OMS et de l’UNICEF. Selon les informations recueillies, les districts d’Ambovombe et d’Androy sont les plus touchés, avec un taux de malnutrition aiguë qui atteint le chiffre alarmant de 27 %, avec l’existence du kere ou famine fréquente et répétitive.
Face à cette situation, la lutte contre la malnutrition chronique à Madagascar franchit une nouvelle étape. Le mardi 01 août 2023 dernier, la signature officielle d’un document de projet entre la FAO et l’ONN, notamment, s’est tenue à Anosy, en ce sens. Ce document contient des techniques et des recommandations alimentaires nationales dans le pays. Ainsi, ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de coopération technique (PCT) de la FAO et s’aligne sur les priorités du gouvernement et les Objectifs de développement durable (ODD), visant à éliminer la faim en garantissant à chacun un accès régulier à une alimentation saine et nutritive.
En fait, le projet intitulé « Appui technique à l’élaboration des recommandations alimentaires nationales à Madagascar » vise à améliorer l’alimentation de la population malgache, en particulier les groupes vulnérables tels que les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants de moins de 5 ans.
D’une durée de deux ans, de mai 2023 à mai 2025, le projet mettra en œuvre des activités clés telles que l’élaboration de recommandations alimentaires nationales basées sur des analyses de la situation nutritionnelle, la collecte d’informations régionales sur les aliments et recettes, et la création de guides alimentaires spécifiques pour différentes régions de l’île rouge. Ces guides serviront de référence pour promouvoir une alimentation équilibrée et nutritive, en mettant l’accent sur l’utilisation des produits locaux et diversifiés.
Les résultats attendus du projet incluent une sensibilisation accrue sur l’importance d’une alimentation variée, saine et équilibrée, visant à améliorer le statut nutritionnel de la population. Des campagnes de sensibilisation et de communication seront également menées pour encourager un changement durable des comportements alimentaires.
A cette occasion, Aloys Nizigiyimana, représentant de la FAO, a souligné l’importance de l’éducation nutritionnelle et de l’agriculture sensible à la nutrition pour autonomiser les ménages dans la prise en charge de leur régime alimentaire et de leur santé. « Notre approche de développement agricole met en avant la production d’aliments à haute valeur nutritionnelle, la biofortification et la diversification alimentaire », a-t-il déclaré.
Le budget total du projet s’élève à USD 148 000 et bénéficie du soutien du gouvernement et des partenaires locaux. Des experts internationaux et nationaux en nutrition seront mobilisés pour apporter leur expertise et leur soutien afin de garantir le succès du projet.