René Tantely Gabrio Andrianarivo était né le 25 mai 1954 à Ambositra, et mort en France le 31 août 2023. Paix à son âme et nos sincères condoléances à sa famille, en particulier sa femme Nicole et ses deux filles Audrey et Nathalie.
Le 18 avril 2002, Ra8 avait signé les accords de Dakar 2 :
Didier Ratsiraka, président de la République, candidat à la présidence de la République de Madagascar, d’une part, Marc Ravalomanana, candidat à la présidence de la République de Madagascar d’autre part,
Sous les auspices de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) représentée par son secrétaire général, M. Amara Essy, et de l’ONU, représentée par M. Ibrahima Fall, représentant personnel du secrétaire général, tous assistés des chefs d’Etat facilitateurs soussignés,
Sont convenus d’arrêter ce qui suit:
Vu l’arrêt n° 4 du 16 avril 2002 de la Chambre administrative de la Cour suprême dont l’application implique un nouveau décompte contradictoire des voix.
– Article 1. Les parties conviennent que dans l’hypothèse où aucun candidat n’a obtenu la majorité requise pour être élu au premier tour de scrutin, un référendum populaire portant sur le choix entre les deux candidats sera organisé avec l’assistance des Nations unies, de l’OUA, de l’Union européenne et de la communauté internationale dans un délai de six mois maximum.
– Article 2. Dans ces conditions, un gouvernement de réconciliation nationale de transition sera mis en place selon les principes suivants:
– Le Premier ministre sera désigné d’un commun accord entre M. Didier Ratsiraka et M. Marc Ravalomanana
– sur les cinq ministères de souveraineté, M. Ravalomanana proposera deux personnalités à l’Intérieur et aux Finances,
– tous les autres membres du gouvernement seront désignés d’un commun accord, à raison de la moitié par M. Didier Ratsiraka et l’autre moitié par M. Marc Ravalomanana.
– Article 3. Les deux parties conviennent, dès la proclamation des résultats, de mettre en place un Conseil supérieur de la transition, dont la mission est de veiller au bon déroulement de la transition. M. Marc Ravalomanana est désigné en qualité de président de cette institution, avec rang protocolaire de deuxième personnalité de l’Etat.
– Article 4. A la place de l’actuel Comité national électoral (CNE), il est créé une Commission électorale indépendante chargée de la préparation et de l’organisation de la consultation populaire.
– Article 5. MM. Didier Ratsiraka et Marc Ravalomanana s’engagent, dès la signature du présent accord, à faire respecter la liberté de circulation des biens et des personnes, l’arrêt immédiat de toutes les menaces et violences sur les personnes et les biens, le dynamitage des ponts, ainsi que la levée de tous les barrages sur toute l’étendue du territoire national ».
Fait à Dakar, le 18 avril 2002
Suivent les signatures de:
M. Didier Ratsiraka
M. Marc Ravalomanana
M. Amara Essy, secrétaire général de l’OUA
M. Ibrahima Fall, représentant personnel du secrétaire général
Abdoulaye Wade, président de la République du Sénégal, au nom du groupe des chefs d’Etat facilitateurs: Mathieu Kérékou (Bénin), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), Joaquim Alberto Chissano (Mozambique).
Le27 mai 2002, Ra8 reniait sa signature internationale et ses milices avaient attaqué la résidence du premier ministre à Mahazoarivo, avaient arrêté Tantely Andrianarivo et l’avaient mis en résidence surveillée.
Transféré à la prison d’Antanimora en octobre 2002, Tantely (pour le microcosme politique, tout le monde sait de qui il s’agit. Un prénom devenu un nom! ), été condamné le 24 décembre 2002 à 12 années de travaux forcés (beau cadeau de Noël de Ra8).
Lors de son discours de fin d’année 2003, Ra8 annonça que Tantely était autorisé à se rendre à l’étranger pour recevoir un traitement médical.
Jusqu’à sa mort, Tantely porta les séquelles et stigmates de cet emprisonnement .
Au décès d’une personnalité, il est de coutume de rappeler ses réalisations marquantes le long de son parcours politique, et les jours suivants, cela ne saurait tarder.
On s’est borné à rappeler cet épisode qui aura marqué de fer rouge la vie de Tantely et de toute sa petite famille, et qu’on ne souhaite à personne, même vos pires ennemis.
Tantely était le bouc émissaire d’une querelle politique entre Ra8 et Ratsiraka.
Notez bien dans la 1ère phrase de l’accord de Dakar, Ra8 reconnaissait que Ratsiraka était Président de la République alors que lui n’était que candidat. Tantely était le 1er ministre de Ratsiraka et donc n’usurpait aucunement sa fonction.
Mais ainsi est Ra8 ! Aucun respect de la parole donnée (et même signée) ! Aucune humanité ! Et il se prétend toujours chrétien ! Et il veut encore quémander nos suffrages ?
N’a-t-il pas dit : me revoilà, je suis le Ra8 de 2002 ? Vous venez de lire le Ra de 2002.
Tantely avait dit, lorsqu’il avait pu revenir à Antananarivo en 2010 « Je pardonne, mais je n’oublie pas ». C’était un homme de paix et qui a même réussi au-delà de sa mort à réconcilier les deux sœurs Ratsiraka Sophie et Annick, qui ont fait un communiqué commun à sa mémoire.
Le seul tort de Tantely ? C’était d’avoir fait son devoir de 1er Ministre jusqu’au bout. En bon capitaine qu’il était, il n’avait pas quitté le navire.
Et comme on dit en malagasy « Tratra farany » (Tant pis pour lui, c’est le dernier et il s’est fait attraper). Et Ra8 le lui a fait payer très cher.
L’Histoire est malheureusement un éternel recommencement, et Cédric Menasofina ne déroge pas à cette règle et s’est vengé sur les « Tratra farany ». De Mbola Rajaonah, en passant par Rolly Mercia, il a fini par monter un dossier contre Lola Rasoamaharo (pour ne citer que ceux-là), dont le journal avait osé dévoiler sa nationalité française. Et il le garde en prison depuis 162 jours maintenant. Le seul tort de Lola ? D’avoir fait son devoir de journaliste et d’informer ses lecteurs !
Sue cette nationalité française de Cédric qui est le point focal de la politique du moment.
La nationalité malagasy de Rajoelina ?
Deux nouveaux Rasanjy ont commencé à montrer leur nez : Mme Narindra Rakotoniaina, procureure du tribunal de 1ère instance d’Antananarivo et la ministre de la justice Mme Landy Mbolatiana Randriamanantenansoa.
L’Histoire (avec un grand H) retiendront vos noms. Faites attention à ne pas être « Tratra farany », car Cédric a la nationalité française et il a déjà prévu un jet pour son exfiltration éventuelle.
Des élections à tout prix ! Oui, Rajoelina fait le forcing et annoncera certainement sa candidature à l’issue du « congrès » du TGV.
Le nom du magistrat qui osera signer le certificat de nationalité malagasy de Cédric rejoindra cette liste, que les générations futures retiendront et jetteront leur opprobre sur eux.
On menace de retirer les motos aux maires qui refuseraient de soutenir Cédric. On bat le rappel des parlementaires et la trafiquante de palissandre Lanto Rakotomanga affirme que 109 à 111 parlementaires continueraient à afficher leur soutien indéfectible à Cédric.
Tout est prêt pour faire gagner Cédric : liste électorale tronquée, nouveaux électeurs, bureaux de vote et fokontany fantômes, membres de la CENI et de la HCC à la solde de Cédric, etc…
Cela vous rappelle-t-il quelque chose ?
Le Gabon, pardi ! Ali Bongo avait voulu réitérer son « coup » de 2016 : se faire réélire en bourrant les urnes : 99,9% des électeurs de sa région avaient voté à 99% pour lui, et la commission électorale l’avait déclaré vainqueur avec 49,80% contre 48,23% pour Jean Ping.
Cette fois-ci, aucun observateur international autorisé, internet coupé, les radios RFI, TV5, BBC, coupés. Des élections à huis clos ! Et des fraudes ni vues ni connues !
La veille du vote, une foule immense marquait encore leur soutien à Ali Bongo à Libreville.
A peine le résultat de sa victoire par 64,27% annoncé par la commission électorale, des militaires ont déclaré à la télévision vouloir mettre fin au régime.
C’est le général Brice Oligui Nguema, chef de la Garde Républicaine (chargée de la sécurité présidentielle), qui était à la tête de ce putsch.
Les forces de l’ordre malagasy sont actuellement sur le qui-vive et ont sorti un communiqué martelant qu’il faut aller aux élections, ponctuant la déclaration de la même veine de Ntsay alias Mike Tyson allant dans le même sens.
N’est-ce pas sous-entendre qu’il y a anguille sous roche ? (Hitsikitsika tsy mandihy foana fa ao raha).
Les signataires ne sont pas les ministres de la défense, le SEG ni le ministre de la police, mais le DG de la police, le chef d’Etat major de l’armée et le commandant de la gendarmerie, comme pour affirmer que rien ne se passera. Eux, ce sont les opérationnels !
Mais souvenez-vous qu’en 2009, c’était le Capsat qui avait mené la danse.
Au Niger, à l’instar de ce qui vient de se passer au Gabon, c’était également l’unité chargée de la sécurité présidentielle qui avait mené le coup d’Etat.
Tous les yeux se tournent actuellement vers le général Maminiaina Rakotonirina, directeur de la sécurité présidentielle depuis juin 2020, et sans aucun doute une des personnes les mieux placées pour apprécier le mécontentement et ras le bol général contre Cédric.
Prendra-t-il ses responsabilités pour prévenir un bain de sang et arrêter dès maintenant cette mascarade d’élections bâclées, insincères et bouclées d’avance ? Ou attendra-t-il l’annonce par la CENI des résultats , comme au Gabon ?
Un de nos articles précédents parlait de Ra8 et de Cédric Ra 8cm, c’est » Kotozafy ihany no Lexis » ou « bonnet blanc et blanc bonnet ». Ce n’est pas un autre ancien premier ministre qui dira le contraire : le général Ramahatra que les deux ont indument mis en prison. Cela fait 14 ans que ces deux sinistres personnages ont fait du mal aux Malagasy. Qui va enfin arrêter le massacre ?
Le FFKM avait pris comme thème de leur conclave, le verset Jérémie 1, 10 » Sache que je te donne aujourd’hui autorité sur les nations et les royaumes, pour déraciner et renverser, pour ruiner et démolir, pour construire et planter ».
Oui, il faut déraciner, renverser, ruiner et démolir ce régime de Cédric. Pour reconstruire et planter !
Un des avions prévus pour l’exfiltration de Cédric était dernièrement à Tuléar