À Madagascar, depuis deux décennies, la finance est devenue plus qu’un objet de convoitise, l’épicentre même d’une prédation géante et largement impunie. Avec les nombreux détournements et trafics illégaux des ressources naturelles de Madagascar impunis, Madagascar montre actuellement un visage inquiétant : celui d’une minorité agissante « en cols blancs » arrogante, mais aussi truqueuse et fraudeuse.
Profitant de la pauvreté généralisée et de la faiblesse institutionnelle de Madagascar les détenteurs du pouvoir public ont importé dans l’univers de la gouvernance de la chose publique les pires méthodes du banditisme classique, celui des « cols bleus ». Madagascar s’est transformé en véritable « scène de crimes, terrain de mafia » dont les auteurs resteront largement impunis. Le monde entier constate que les auteurs ont été ou seront lâchés.
Et avec l’entrée dans une période de propagande électorale, les tenants du pouvoir (politiciens, magistrats, forces armées et les hauts agents désignes de l’administration publique) font en sorte pour que les Malagasy les oublient et de revenir à la « normale » après les élections : business as usual. Sans un réel changement et une vraie reprise de conscience de tous les acteurs de la vie publique, Madagascar reprendra probablement les mauvaises habitudes puisqu’aucune réforme essentielle de la gouvernance de la chose publique, à commencer par une élection juste, transparente, basée sur des reformes juridiques dignes d’une réelle démocratie, est prévu à l’horizon.
Une certitude donc : la prochaine crise socioéconomique n’est plus désormais qu’une question de date.
