En cette saison, les ressources naturelles, notamment la forêt, sont menacées. Près de milliers d’hectares sont brûlés chaque année. La pratique de hatsaka ou tavy, c’est-à-dire la pratique ancestrale de brûler la forêt, est très dominante. En fait, ce sont surtout les paysans qui adoptent cette pratique pour créer des terres cultivables. Cette méthode traditionnelle a permis à de nombreuses communautés de subsister en utilisant les ressources de leurs terres. Cependant, elle se pose désormais comme un défi majeur à la préservation de l’écosystème malgache.
Face à cette problématique, l’État ainsi que les organismes de conservation, sont confrontés à un dilemme complexe. D’un côté, il doit répondre aux besoins alimentaires de sa population et soutenir les moyens de subsistance des agriculteurs. D’un autre côté, il doit protéger son patrimoine naturel et préserver les parcs nationaux. Une solution durable est nécessaire pour concilier ces deux impératifs.
Il est crucial que l’État ne se contente pas de réprimer les agriculteurs, et qu’il examine de près les lois et les valeurs liées à la terre ainsi que les pratiques agricoles traditionnelles. Il doit encourager des alternatives durables telles que l’agriculture de conservation, la reforestation et l’adoption de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. De plus, l’éducation des agriculteurs sur les conséquences de la déforestation et les avantages de la préservation de la biodiversité est essentielle.
A rappeler que le hatsaka a ses racines dans la nécessité de gagner des terres agricoles pour répondre aux besoins croissants de la population. Le manque d’espaces cultivables et la dégradation des sols ont poussé les gens à se tourner vers la forêt pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Les zones les plus touchées par cette pratique sont les parcs nationaux, en particulier dans les régions du nord, de l’ouest et de l’est de Madagascar.
Bref, cette pratique est à la fois une tradition vitale pour de nombreuses communautés locale et une menace pour l’écosystème unique de Madagascar. L’État doit jouer un rôle central dans la recherche d’une solution équilibrée qui permette aux gens de se nourrir des produits de leurs terres tout en préservant la nature. Cela nécessite une approche holistique qui intègre la conservation de l’environnement, le soutien à l’agriculture durable et l’éducation des communautés locales. L’avenir de Madagascar dépend de la capacité de trouver cet équilibre délicat.