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Le Journal de l'île Rouge
Politique

La seule et unique voie pour construire un futur paisible et sanctionner la mauvaise gouvernance est la réalisation d’une vraie élection libre et juste à travers la mise en œuvre d’une réforme législative du processus électoral.

La gazette de la grande île
17/10/20234 minute read

Sur les 27 recommandations proposées par la Mission d’observation de l’Union Européenne de l’élection 2018, les principales recommandations nécessitant une réforme législative ou constitutionnelle n’ont pas été entièrement mises en œuvre, particulièrement celles concernant l’autonomisation de la CENI, les garanties de la liberté d’expression et de la presse et le contrôle du financement de la vie politique.  Le résultat est que plusieurs facteurs contribuent à dépeindre un contexte politique ne favorisant pas l’inclusivité et le dialogue ; ce qui est entrain de restreindre actuellement le champ démocratique du processus électoral actuel. La nomination de personnalités proches du pouvoir à la tête de la CENI et de la HCC, l’absence d’amélioration du cadre législatif électoral, l’absence d’organe indépendant de régulation des médias, la concentration de la propriété des médias, l’autocensure des journalistes, le Sénat dominé par la mouvance Présidentielle, ainsi que la restriction de la liberté d’expression.  L’absence de limite et de contrôle effectif du financement des campagnes politiques sont des points préoccupants pour une élection libre, transparent, juste.

les conditions d’une élection avec une intégrité politique ne sera pas satisfaites tant que la volonté politique de  tous les acteurs politiques n’ est pas là. Malheureusement, dans leur entreprise de conservation du pouvoir, les autorités politiques et publiques actuelles ne voudraient pas montrer une réelle volonté politique de réaliser une élection intègre, l’une des bases déterminantes d’une démocratie qui fonctionne. Alors que les scrutins organisés ces dernières années ont été marqués par des violences post-électorales, ainsi que d’importants soupçons de fraudes comme distribuer de cartes électorales et faire voter les morts, falsifier les comptes rendus des bureaux de vote, ou tout simplement réécrire quelques chiffres sur le système informatique, etc. Les différents processus électoraux passés n’ont pas contribué à une consolidation de notre démocratie qui n’est devenue qu’une façade permettant le maintien d’élites invariants du pouvoir, dont les discours changent mais non les pratiques. Les pratiques politiques et sociales sont éloignées des standards d’une élection libre et juste et les procédures sont encore une source de tensions et de conflits.

En l’absence d’une vraie réforme législative ou constitutionnelle du processus électoral, comment pourrions-nous avoir une élection libre et juste, lorsque les détenteurs du pouvoir actuels peuvent s’appuyer dans leur entreprise de conservation du pouvoir, sur les moyens de l’État ? Comment pourrions-nous avoir une élection libre et juste lorsqu’ils peuvent s’appuyer sur certains fonctionnaires, comme les chefs Fokontany, directeurs d’école par exemple, qui deviennent ses agents électoraux ? Comment pourrions-nous avoir une élection libre et juste lorsqu’ils peuvent s’appuyer sur des ressources économiques qu’ils ont personnellement amassées en gérant l’État comme leur bien propre ? Comment pourrions-nous avoir une élection libre et juste lorsqu’ils peuvent s’appuyer sur des mécanismes clientélistes ? La démocratie ne deviendrait-elle pas qu’un idéal impraticable pour la majorité des Malagasy alors ?

La lutte pour le pouvoir se jouera- elle ailleurs que dans les urnes et qu’on veut réaliser, coute que coute une élection ou les Malagasy vont voter pour se soumettre après. Certes les Malagasy sont pauvres, mais il est temps d’arrêter de les considérer comme des simples  suiveurs inaptes à exercer leurs esprits critiques ( en les distrairont  avec des artistes, des stades embellis, des buildings peints en sa couleur préférée, des teeshirts avec sa photos etc…et  en laissant de côté les messages forts contribuant  réellement au bien-être des Malagasy). Non, Non et non, ca suffit. Reformons et éduquons pour défendre la dignité » humaine des Malagasy. Les Malagasy ne sont pas des simples suiveurs incapables de faire preuve de l’intelligence qu’on peut espérer d’un être humain !

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