2002, Ra8 renie sa signature après Dakar II et accapare le pouvoir.
Ra8 savait comme tout le monde qu’il n’avait pas franchi le cap des 50% lors du 1er tour des présidentielles. Ratsiraka savait pertinemment que la dynamique était du côté de Ra8, et qu’au 2ème tour il allait perdre les élections. Malgré cela, se comportant en vrai homme d’Etat, il n’avait posé comme exigence que l’organisation d’un 2ème tour, afin qu’il y ait une passation démocratique du pouvoir comme il avait accepté sa défaite, face à Zafy Albert, en 1991.
Mais Ra8, avide de pouvoir, n’avait pas eu la patience d’attendre et s’était auto proclamé Président de la République avec l’aide de quelques magistrats, dont Florent Flamant Rose, alias Pink Panther, actuel président de la HCC. Ra8 n’avait pas conquis le pouvoir grâce aux urnes.
N’est-ce pas la définition d’un coup d’Etat. Ra8 n’est rien d’autre qu’un putschiste !
Apocalypse 13 :10, « Si quelqu’un tue par l’épée, il doit être tué par l’épée ».
2009, Ra8 s’enfuit en Afrique du Sud et perd le pouvoir grâce à un putsch fomenté par Cédric Vazaha.
Un autre putschiste remplaçait un putschiste.
2018, les deux compères Ra8 et Ra8 cm putschistes
En 2018, les deux Ra8 et Ra8 cm (oui, Cédric Vazaha avait déjà son 8 cm mais s’était bien gardé d’en faire étatpubliquement, et gardait jalousement ce secret), étaient devenus des alliés objectifs : Comment déloger le président en exercice Rajaonarimampianina ?
La méthode a évolué, et ils ont envoyé leurs 73 députés au-devant de la scène. La HCC de l’époque les avait bien aidés avec ce que d’aucuns appellent un Coup d’Etat Institutionnel.
Chacun des deux compères espéraient pouvoir tirer les marrons du feu, mais Ra8 fut le dindon de la farce et perdit artificiellement les élections. Cédric Vazaha avait eu l’intelligence de placer deux de ses hommes aux postes clés, Ntsay Mike Tyson à la Primature et Tinarivelo Razafimahefa (ministre écran plat) au ministère de l’intérieur, tous les deux repris aux mêmes postes par Rajoelina après son investiture. Rajoelina gagna les élections grâce aux fameux doublons et triplons, qu’avait révélé Thierry Rakotonarivo, vice-président de la CENI à l’époque : plus d’un million d’électeurs possédaient les mêmes numéros de carte d’identité. L’écart de voix entre les deux candidats n’étaient que de 525 984 voix https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200312-madagascar-le-vice-pr%C3%A9sident-la-ceni-d%C3%A9missionne .
Par ailleurs, l’impression des documents officiels n’est plus du seul ressort de l’imprimerie nationale, ni de son monopole. On comprend maintenant le pourquoi.
Rappelons par ailleurs que le Vovonana Malagasy Manarina ny Firenena ou VMMF avait déposé plainte auprès du PAC en septembre 2020 contre ce ministre écran plat. Le PAC avait transféré le dossier au Bianco, mais aucune suite depuis malgré les preuves flagrantes.
En revanche, notre PDG Lola Rasoamaharo a bénéficié d’un traitement spécial et accéléré, avec un dossier monté de toutes pièces, et est en prison depuis bientôt 7 mois.
2023, un autre putsch institutionnel
Pourquoi changer de méthode ? Un autre putsch institutionnel en mettant aux manettes des personnalités loyales, prêtes à tout pour assurer la réélection de Cédric Vazaha.
–1ère étage de la fusée, nommer sénateur le général Baomba, ancien conseiller spécial. La manœuvre était claire, puisque Cédric Vazaha n’a même pas pris la peine de nommer les deux sénateurs manquants de son quota , mais seulement Baomba Korotamby.
–2ème étage de la fusée, l’ex-président du sénat Herimanana Razafimahefa était jugé peu sûr, et il fallait trouver le moyen de le dégager de son poste. Malheureusement pour Cédric Vazaha, on ne pouvait pas le dégager de son poste par décret, puisque c’est un élu. On l’a alors fortement « incité » à décliner l’intérim du chef de l’Etat. Et grâce à la complicité de la HCC, le gouvernement collégial fut désigné pour assurer l’intérim.
Or, seul l’article 46 de la Constitution régit cet intérim, et selon l’alinéa 3 de cet article 46 » Dans le cas où le Président du Sénat lui-même se porte candidat, les fonctions de chef de l’État sont exercées par le Gouvernement, collégialement« .
Le Président du sénat n’est pas candidat, donc la nomination du gouvernement collégial est anticonstitutionnelle.
Florent Flamant Rose, alias Pink Panther du fameux dessin animé des années 60, s’est rendu trop tard de son erreur, et il a dû se fendre d’un communiqué justifiant la décision de la HCC contrairement aux dispositions de l’article 5 de l’ordonnance 2001-003portant Loi organique relative à la HCC » Pendant la durée de leur mandat, les membres de la Haute Cour Constitutionnelle ne peuvent prendre aucune position publique sur les matières relevant de la compétence de la Haute Cour ni être consulté sur les mêmes matières« .
Afin de pouvoir se référer à l’article 53 de la Constitution, la HCC s’est justifiée comme suit : http://www.hcc.gov.mg/?p=8505 » Conformément à l’article 46 de la Constitution, l’ancien Président de la République RAJOELINA Andry Nirina a démissionné après que sa candidature a été acceptée suivant la décision n°11-HCC/D3 du 9 septembre 2023.
Ainsi, le poste de Président de la République est vacant. Par lettre déposée à la HCC, le Président du Sénat a fait part de sa « renonciation à l’exercice des fonctions de Chef de l’Etat par intérim pour des raisons personnelles ». Le Président du Sénat a confirmé sa renonciation à exercer les fonctions de Chef de l’Etat par intérim par un communiqué audio-visuel ».
C’est un court-circuit injustifiable juridiquement de dire que le poste de président de la République est vacant à la suite de la démission du Cédric Vazaha, sans avoir au préalable nommé Chef d’Etat par intérim le président du sénat Herimanana Razafimahefa et ensuite constaté sa renonciation.
QUI S’EXCUSE S’ACCUSE, ET CE COMMUNIQUE EST PLUS QU’UN AVEU.
-3ème étage de la fusée, évincer Herimanana Razafimahefa de la présidence du sénat en le déclarant déficient mental et par la convocation d’une session extraordinaire du sénat à moins de quelques jours de l’ouverture de la session ordinaire.
38 députés avaient saisi la HCC pour soulever l’anti constitutionnalité de cette session extraordinaire du Sénat, mais avaient été déboutés malgré la clarté de l’article 84 de la Constitution » Le Sénat se réunit de plein droit en deux sessions ordinaires par an. La durée de chaque session est fixée à soixante jours.
La première session commence le premier mardi de mai et la seconde, consacrée principalement à l’adoption de la loi de finances, le troisième mardi d’octobre.
Il peut être également réuni en session spéciale sur convocation du Gouvernement. Son ordre du jour est alors limitativement fixé par le décret de convocation pris en Conseil des ministres.
Lorsque l’Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat ne peut discuter que des questions dont le Gouvernement l’a saisi pour avis, à l’exclusion de tout projet législatif« .
Lors de l’interview de Cédric Vazaha par France 24, le journaliste ne s’y était pas trompé et lui avait posé cette question de l’intérim. Cédric Vazaha avait dit que c’était un arrangement interne à son parti, comme cela s’était déjà fait en 2018 par le HVM. https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/l-entretien/20231018-andry-rajoelina-pr%C3%A9sident-malgache-l-opposition-veut-confisquer-la-pr%C3%A9sidentielle-de-novembre .
Sauf qu’à l’époque, Rakotomanana Honoré avait démissionné officiellement de son poste de président du sénat, et Rivo Rakotovao avait été élu président du sénat lors d’une session ordinaire du sénat. Tout ceci bien avant la démission d’Hery Rajaonarimampianina.
Donc rien à dire juridiquement, et c’était fait proprement !
Herimanana Razafimahefa avait saisi la HCC et a déclaré être maintenant prêt à exercer l’intérim. La HCC a déclaré sa saisine irrecevable et la ministre de la Justice avait enfoncé le clou en déclarant que les décisions de la HCC ne sont susceptibles d’aucun recours.
En revanche, la saisine du nouveau président de la HCC Baomba Korotamby pour la même raison a été jugée recevable. Deux poids, deux mesures !
La HCC n’a pas délibéré, mais a juste agi comme une chambre d’enregistrement de l’accord privé entre le nouveau Chef d’Etat par intérim et l’ancien, à savoir le gouvernement collégial.
Ça, c’était vraiment le pompon, et le clou du spectacle ! La fusée est mise sur orbite.
Le Diabe des 10 candidats
Le collectif des 11 candidats avait qualifié le candidat n°13 de traître à leur cause, lorsque ce dernier a refusé de pratiquer la politique de la chaise vide.
Siteny a rappelé le précédent des élections présidentielles ivoiriennes de novembre 2020. L’opposition avait boycotté les élections et s’y était opposée jusqu’au bout. , et avait saccagé plus de 5 000 bureaux de vote : Alassane OUATTARA fut élu à 94,27% des voix et il est président jusqu’à maintenant ! https://www.lepoint.fr/afrique/cote-d-ivoire-alassane-ouattara-reelu-pour-un-3e-mandat-03-11-2020-2399222_3826.php#11 .
C’est ce qui arrivera si les élections se tiennent le 16 novembre 2023, et l’opposition n’a d’autre choix que monter la pression d’un cran. Ils veulent investir samedi prochain la place symbolique du 13 Mai, et avait même appelé les forces armées de prendre leurs responsabilités. Avant sans doute de monter d’un cran et de monter un gouvernement insurrectionnel.
Ntsay alias Mike Tyson ne s’y est pas trompé, et le gouvernement s’est fendu le 1er novembre, jour férié, d’un communiqué, parlant de provocation inadmissible https://cdn.fbsbx.com/v/t59.2708-21/398082863_312754311487644_994007714357912318_n.pdf/scan-mail_231102_190217.pdf?_nc_cat=101&ccb=1-7&_nc_sid=2b0e22&_nc_ohc=1zhF6QizrK0AX8wsrz4&_nc_ht=cdn.fbsbx.com&oh=03_AdQe77q1oi_4pO7AwdH6UD47x6Jis3_Guv7iUfSXHcU8xw&oe=6545AC6B&dl=1
C’est pourtant inverser les rôles, puisque c’est ce régime qui, par toutes ces décisions anticonstitutionnelles et illégales, avait commencé la provocation.
Et Cédric Vazaha lui-même se lance dans la bagarre en annonçant vouloir organiser samedi à Antananarivo un carnaval https://fb.watch/o3xkp2Ryqs/ .
San doute de peur de ne pouvoir remplir le coliseum ! Ce sera donc le face à face inévitable qui risque d’embraser l’atmosphère déjà irrespirable tananarivien.
La gendarmerie ne s’y est pas trompée, et a envoyé à Isotry l’un des leurs parlant bien l’Antandroy. De nombreux migrants venant de l’Androy travaillent dans ce quartier, et les gendarmes sont venus les dissuader de rejoindre samedi le mouvement du collectif des 10 candidats selon le député Rossy sur son site : https://www.facebook.com/100006035771827/posts/2386695124874990/?mibextid=rS40aB7S9Ucbxw6v .
Depuis que Monja Roindefo s’est joint au mouvement du collectif des 10 candidats, c’est la peur panique côté Cédric Vazaha. Ils se sont rappelés que c’est à la suite de la nomination sur la place du 13 mai de Monja Roindefo comme PM insurrectionnel, que ce dernier avait mené la foule devant le palais d’Ambohitsorohitra, pendant que Rajoelina était lâchement rentré chez lui. Cela avait abouti à la tuerie de février 2009 et à la débandade du régime Ra8.
Le mêmes causes vont-ils produire les mêmes effets ?
L’opposition n’a pas le choix et se dit que destituer un négime acquis par un putsch, est légitime. En effet, mis à part l’assemblée nationale et 15 sénateurs, les membres de toutes les autres institutions y compris Baomba ne sont pas des élus et avaient été npmmés.
Quelle légitimité ont-ils ? Aucune, surtout depuis la démission de Cédric Vazaha.
Ce ne sera pas un Saturday night fever, mais un Saturday de tous les dangers !
Dans tous les cas, tous les ex-putschistes ne devraient plus pouvoir candidater à l’avenir comme président de la République, à commencer par Ra8 et Ra8 cm.