Ninie Donia a-t-elle exporté frauduleusement du bois de rose ? De l’or ? A-t-elle fait disparaître de l’or des coffres du ministère des mines ? A-t-elle falsifié un appel d’offres afin d’obtenir un marché, comme dans l’affaire SMMC ? A-t-elle « gaspillé » des dizaines de millions de dollars comme dans Madagascar Airlines ? A-t-elle détourné l’argent de la Cnaps ? A-t-elle assassiné quelqu’un comme ces gendarmes à Andohan’ny Mandroseza ?
Des responsables de ces méfaits ne sont pas privés de leur liberté et courent dehors . Tandis que Ninie Donia n’était sortie de prison que les pieds devant ! A qui le tour ?
Nous apprenions samedi le décès de Ravelomanantsoa Win Loyck, le fils âgé de 8 ans de Be-Rija, meneur de grève estudiantine, membre du parti politique HVM. Be-Rija n’aurait donc pas vécu avec son fils depuis ses 5 ans.
Be-Rija était incarcéré depuis le 6 juin 2020 et a écopé de 44 mois de prison ferme pour « publications facebook diffamant un membre du gouvernement et atteinte à la sureté de l’Etat suite à son opinion sur le fameux Covid-Organics ». Des faits certainement jugés plus graves que ceux énumérés ci-dessus. Comment ? Oser mettre en doute le covid Organics de Cédric Vazaha ? Un vrai crime de lèse-majesté puni de 44 mois de prison ferme.
En avril 2022, donc après avoir purgé la moitié de sa peine, il a demandé à devenir MOP (Main d’œuvre pénale). Demande restée sans réponse jusqu’ici à notre connaissance.
Sa demande d’être transféré au quartier Maputo réservé aux détenus politiques avait également été refusée deux fois, malgré le fait qu’il soit malade.
Mamy Rakotondraibe, ex-DG de la Cnaps et actuel PCA de la moribonde Madagascar Airlines, avait bénéficié de la possibilité de devenir une MOP quelques jours après son incarcération, quand bien même sa condamnation n’eut pas encore été prononcée. On l’a même vu à droite du ministre des transports, alors qu’il aurait dû être en prison comme ses co-accusés.
Mamy Rakotondraibe a l’immense privilège de figurer parmi les protégés de Mamy Ravatomanga PB, à qui le système judiciaire malagasy ne peut rien refuser.
Après avoir perdu son fils pendant son incarcération, Be-Rija sera-t-il la prochaine victime de Cédric Vazaha ?
Plaise à Dieu qu’il n’en soit pas ainsi, ne serait-ce que pour ne pas voir Cédric Vazaha jubiler d’arriver à ses fins.
Même peine de 44 mois prononcée à l’encontre de Rolly Mercia. A la suite d’une manifestation estudiantine à Ambohipo réclamant la libération de Be-Rija, une perquisition avait été menée au domicile de Rolly Mercia. Un mégaphone « aurait » été saisi et a servi de mobile à sa condamnation. Quel dangereux criminel, n’est-ce pas ?
Son seul tort avait été de s’être mis en travers du chemin de Mamy Ravatomanga PB, en dénonçant certains agissements de ce dernier auprès du Parquet National Financier français.
On sait qu’il est malade, et notamment diabétique. Mais comme Ninie Donia, il ne pourra pas se faire soigner en dehors de la prison.
Plaise à Dieu également qu’il ne sorte pas de la prison les pieds devant !
Un autre cas concerne également notre PDG Lola Rasoamaharo.
Il avait été arrêté à Ambohimiandra le 25 mars 2023 et placé en détention préventive deux heures plus tard. Il est poursuivi par Victoire Brigitte Razaka pour tentative d’extorsion de fonds, diffamations, menaces et injures.
Cette dame a acheté à Lola un terrain de 1 000 m² pour la somme de 1,2 milliards ariary. Cette dame a « oublié » de payer et ne paye pas malgré les relances de Lola. Et c’est lui qui devient l’accusé !
Cinq jours plus tard, les locaux de la Gazette de la Grande Île sis à la Villa Pradon de Mamy Ravatomanga PB, sont perquisitionnés à la suite d’une affaire de factures Jirama impayées datant de 2016, sortie opportunément. Tout le matériel de travail du journal a été saisi, contrairement aux dispositions du code de travail, laissant les journalistes au chômage.
Lola avait été acquitté en juin 2023 dans cette affaire Jirama, mais le journal ne pourra plus paraître dans sa version imprimée. C’était le but ultime, car le journal gênait énormément Cédric Vazaha, notamment depuis la révélation de la nationalité français de Cédric Vazaha. La Gazette de la Grande île avait même osé poser la question qui fâche « Un Mamimbahoaka binational est-il légitime à rester président » ?
De plus, Lola s’est frontalement confronté à Naina Varira, le maire de la capitale. Puis à Mamy Ravatomanga PB lui-même, surnommé le président bis.
La Vérité imprimée ne pouvait pas se taire, et il fallait absolument lui clouer le bec https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230331-%C3%A0-madagascar-les-locaux-de-la-gazette-de-la-grande-%C3%AEle-ont-%C3%A9t%C3%A9-perquisitionn%C3%A9s .
Malgré l’absence de preuves pour appuyer ses accusations, et malgré les preuves apportées par la défense, Lola fut condamné à 5 ans de prison ferme.
Brigitte Razaka avait porté plainte pour tentative d’extorsion de fonds et diffamation.
La première charge ne tient pas, car Lola a simplement réclamé son dû, le prix d’achat de son terrain. Quant à « tentative d’extorsion », cela ne signifie-t-il pas que Lola ne soit pas passé à l’action ?
La seconde accusation porte sur une soi-disant diffamation. Lola aurait écrit des menaces de mort sur des murs. Une accusation absurde, puisque l’accusé avait apporté la preuve qu’il n’était même pas à Madagascar quand ces mots avaient été écrits sur des murs. En plus, pourquoi Brigitte n’a-t-elle pas demandé au journal d’effacer les tags incriminés ?
Mais on lui a collé le maximum de 5 ans, afin qu’en cas de réélection, Cédric Vazaha n’aurait pas une épine dans son pied avec un Lola libre de ses mouvements.
Pour les Chinois et les Japonais, le mot crise s’écrit avec deux idéogrammes WEI qui signifie danger et JI qui signifie opportunité. La Gazette a saisi cette crise et a trouvé la nouvelle opportunité de monter un journal en ligne https://lgdi-madagascar.com/ . Cédric Vazaha et Mamy Ravatomanga PB ont bien essayé de trouver les moyens de bloquer l’accès à ce site à Madagascar, par le réseau Telma de son ami Hassanein Hiridjee. Mais nous avons conseillé à nos lecteurs d’utiliser des VPN gratuits pour contourner ces blocages. De plus nous avons également utilisé le réseau social Facebook, ce qui a énormément augmenté notre audience https://www.facebook.com/lgdi.madagascar
Quelques mois plus tard, nous ne sommes pas peu fiers de notre audience.
Lola a bien entendu fait appel du verdict et les décisions seront rendues le 8 décembre 2023. Serait-ce également un « Azo raisina fa tsy mitombina » (recevable mais non fondé) ?
Nous attendons le verdict avec sérénité, mais il est certain que nous ne ferons jamais le plaisir à Cédric Vazaha de sortir de là les pieds devant. Comme on dit en malagasy « Samia ela velona, Andriamanitra tsy andrin’ny sasany, andriko ihany » (Vivons assez longtemps, la justice divine viendra surement).