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Le Journal de l'île Rouge
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Cédric Vazaha illégitime et Ntsay Mike Tyson illégal, PB Ivoirien

La gazette de la grande île
06/01/202410 minute read

Les députés IRD réunis à l’Arena mardi 2 janvier se sont entendus sur les 3 noms premiers ministrables, et ont envoyé la liste à Cédric Vazaha. Or, l’article 54 de la Constitution est on ne peut plus clair : « Le Président nomme le Premier Ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale« .
Cet article est clair et net : le parti ou le groupe de partis majoritaires choisit le Premier Ministre, et le Président ne fait que formaliser ce choix en nommant le Premier Ministre proposé. Il n’est écrit nulle part que les députés proposent 3 noms parmi lesquels le Président choisirait le PM.
Ce 2ème mandat commence bien ! Un PM dont la nomination est anticonstitutionnelle !

L’accession de Cédric Vazaha à la présidence est également illégitime

La révélation en mars 2023 de la nationalité française de Cédric Vazaha par la Gazette de la Grande Île a valu à notre PDG Lola Rasoamaharo d’être à Antanimora depuis 288 jours maintenant. La presse étrangère, telle France TV Info,  avait confirmé que le régime Cédric Vazaha voulait absolument faire taire un journal qui se voulait être « La Vérité Imprimée », devenue extrêmement gênante : https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/madagascar-detention-d-un-journaliste-critique-du-regime-1379658.html .

Aucune confirmation, ni démenti de la part de Cédric Vazaha et de son entourage !
Jusqu’à la publication d’une copie du décret de naturalisation et de l’extrait du journal officiel français, corroborant l’information parue dans notre journal.  L’entourage immédiat avait réagi tout de suite et avait vainement essayé d’éteindre l’incendie, par des déclarations farfelues les unes plus que les autres telle « c’est une naturalisation par filiation » !

Extrait du Journal Officiel français

 

Rajoelina s’était par la suite justifié, déclarant qu’il avait demandé la nationalité française par amour de ses enfants : il ne supportait pas, semble-t-il, que ceux-ci soient obligés de faire la queue très tôt devant les préfectures, afin d’obtenir leur carte de séjour pour la poursuite de leurs études en France.
Mensonge ridicule et justification maladroite ! En 2014, son fils aîné né le 11 juin 2001 n’avait que 13 ans et n’avait point besoin de carte de séjour. Un visa mineur scolarisé en France valable 11 mois maximum pouvait être délivré par l’ambassade.
Plus tard, lorsqu’il s’était rendu compte que l’application de l’article 42 du code de nationalité malagasy risquait de compromettre sa candidature aux dernières présidentielles, il avait dit « Personne ne peut enlever ni changer le sang malgache qui coule dans nos veines ». Certes, mais là, on ne parle pas de son sang mais de sa nationalité et son acte lui avait ôté sa nationalité malagasy.

De nombreuses jurisprudences existent dans plusieurs pays africains, anciennement colonies françaises, qui avaient adopté le même code de nationalité que le code malagasy. Le lecteur pourrait lire, à titre d’exemple, la décision du Conseil Constitutionnel ivoirien n°CI-2011-EL-54/17-11/CC/SG : http://65.52.131.71/bndgtcp/opac_css/daril/CI-2011-EL-054-17-11-CC-SG.pdf . Le cas Cédric Vazaha est strictement similaire à celui de M. TIOTE Souhaluo et il avait été déclaré inéligible à l’élection de député.
« Le Conseil Constitutionnel Ivoirien a considéré que c’est à tort que les autorités ivoiriennes ont délivré à l’intéressé ayant perdu désormais la nationalité ivoirienne par l’effet d’acquisition de la nationalité française, les cartes nationale d’identité ivoirienne et d’électeur, exclusivement réservées aux Ivoiriens. Il a considéré que c’est également à mauvais droit que la Commission électorale indépendante a enregistré et validé sa candidature alors qu’il n’a pas la qualité d’électeur pour prétendre être candidat à l’élection de député en Côte d’Ivoire« .
Quand bien même Cédric Vazaha était inscrit dans la liste électe électorale, et avait présenté un certificat de nationalité malagasy (on sait maintenant que c’est la ministre de la justice qui le lui a délivré, car aucun magistrat n’a osé le lui donner), la HCC aurait dû invalider la candidature de Cédric Vazaha, à l’instar de ce qu’a fait son homologue Ivoirien. Malheureusement, Madagascar est très loin d’être un Etat de droit !
De surcroît, l’alinéa 3 de l’article 45 de la Constitution malagasy est également clair : «  Le Président veille à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il est le garant de l’unité nationale « . Possédant la nationalité française, Cédric Vazaha n’a pas la pleine capacité de veiller à la sauvegarde et au respect de la souveraineté nationale. Il sera toujours tiraillé entre sa loyauté envers sa patrie de choix et sa patrie de naissance.

PB ivoirien

Mutatis mutandis, PB le Président Bis qui en réalité est le vrai chef d’orchestre de ce régime, n’est plus malagasy non plus. Il a également perdu sa nationalité malagasy et il est ivoirien, même lorsqu’il ne sera plus consul honoraire de la Côte d’Ivoire, contrairement à ce qu’il a essayé de faire gober à la population malagasy.

Nous reproduisons ci-après l’excellent article de notre confrère en ligne Madagascar Tribune, écrit par les journalistes Ndimby A. et Patrick A.

https://www.madagascar-tribune.com/Que-fait-on-du-fait-accompli.html

Que fait-on du fait accompli ?

Le retour de Christian Ntsay à la Primature n’est qu’un épisode supplémentaire de la tragi-comédie que le pays subit depuis quelques mois. Il est quand même étrange qu’il ait été proposé à ce poste par les mêmes parlementaires qui avaient majoritairement déposé une motion de censure contre lui il y a un an, et à laquelle il n’avait échappé de justesse que grâce à la protection présidentielle. Cela est-il une occasion de s’interroger sur le Président, sur le Premier ministre, sur les députés, ou sur le système ? 

Qu’on le veuille ou non, la réélection d’Andry Rajoelina pour un nouveau mandat est un fait accompli, et pour le moment, l’opposition est groggy. Au petit jeu malsain de la politique à la malgache, Andry Rajoelina a démontré qu’il était meilleur stratège que ses concurrents et qu’il était déterminé. Si l’absence de scrupules pour conquérir le pouvoir ou s’y maintenir est un trait commun à tous les politiciens malgaches, Andry Rajoelina avait un atout que les autres n’avaient pas : l’accès aux prérogatives de la force publique. Ses partisans n’ont pas lésiné sur les moyens pour rogner les ailes de la concurrence à coups d’actes arbitraires. L’opposition a donc été acculée dans les cordes, et n’a pas été en mesure de trouver les parades nécessaires pour faire face. Elle a accumulé les erreurs de stratégie qui l’ont affaiblie tandis qu’Andry Rajoelina caracolait sans péril vers une victoire sans gloire. 

L’opposition manque de soutien populaire

Une des raisons de la déroute de l’opposition est l’absence de lucidité dans la lecture des dynamiques politiques, et donc dans la forme et le fond de leurs revendications. Demander à la HCC de rejeter la candidature d’Andry Rajoelina du fait de sa nationalité était un combat perdu d’avance, quelle que soit sa légitimité. Idem pour la demande d’annulation du premier tour et d’organisation d’une nouvelle élection. Il ne s’agit pas ici de philosophie et d’idéologie, mais d’analyse de rapports de force en vue de déterminer ce qui est faisable, et non ce qu’il est souhaitable. Baser une opposition sur la base de tels moulins à vent ne pouvait que mener vers des désillusions. 

Il faut cependant reconnaître que le Collectif des candidats a essayé de mener le combat, mais la population n’a pas suivi. L’opposition n’a jamais réussi à obtenir la masse critique suffisante, ni en quantité ni en témérité, pour transformer les manifestations en locomotives vers un basculement. La brutalité des forces de répression au service des autorités en place a évidemment joué son rôle dans l’intimidation des leaders de l’opposition et des citoyens. Il serait toutefois stupide de penser que la désaffection de la population envers l’opposition signifie un soutien au pouvoir. Le taux d’abstention souligne clairement le mépris des trois-quarts des électeurs inscrits envers les offres politiques présentes le 16 novembre 2023. 

On est toutefois en droit de se demander si le grand appétit bien connu des politiciens malgaches n’a pas été une porte d’entrée pour “motiver” certains membres du Collectif des candidats à courber l’échine. Pour certains prédestinés à être zéro virgule, il y a peut-être eu la conviction que s’il fallait finir par se taire, autant que ce soit la bouche pleine. On attendra avec curiosité les premières nominations du nouveau mandat, pour voir si le chant des sirènes a encouragé la transhumance d’opposants défroqués vers l’Union pour Andry Rajoelina. 

Pays conquis, mais pays divisé 

Quelques nominations motivées par des calculs uniquement politiciens ne suffiraient pas à changer la donne : un pays profondément divisé, dominé par une nomenklatura absolument pas motivée à bâtir au sein de la société malagasy le dialogue et la confiance nécessaires pour casser une stagnation économique et sociale qui perdure depuis des décennies. 

Pour le moment, le clan Rajoelina se comporte donc en pays conquis, et plus rien ne s’oppose à ce que le phénomène de respect aléatoire des règles et balises ne s’amplifie. Le clan présidentiel est passé maître dans la gestion par maquettes et poudre aux yeux. La répression se fait toujours au nom d’une application des dispositions de la Loi, mais politiquement orientée et ciblant uniquement les contestataires de tous bords. Toutefois, ces derniers jours, dans les cas du scandale du riz à Majunga et de la tentative de vol de terrain dans l’Avaradrano, il y a un peu d’agitation anti-corruption pour faire croire que le pouvoir change sérieusement de braquet. Toutefois, la population a l’habitude des maquettes et des actions tape-à-l’œil en forme d’échantillons, juste pour une éphémère médiatisation. 

Autre innovation annoncée par le chef de l’État lors de la présentation du Premier ministre : les futurs membres du gouvernement passeront des tests pour s’assurer de leur intégrité et de leur compétence. Cela doit être un comble d’avoir à être évalué dans ces domaines par un ancien auteur de coup d’État dont la place désastreuse de Madagascar dans les classements internationaux souligne la non-performance, malgré les tentatives d’utiliser le Covid-19, la guerre en Ukraine et les cyclones comme alibi. Phénomènes d’ailleurs subis par de nombreux pays. 

Toutefois, aujourd’hui le juridisme est l’argument préféré des partisans du régime : c’est la HCC dûment constituée qui a sorti les résultats de l’élection. Ceux-ci doivent donc être reconnus et acceptés à cause de ce caractère légal. Quant à la légitimité et la Justice, c’est une autre histoire. La réélection reste donc pour le moment un fait accompli qui s’impose à tous, bon gré ou mal gré. En attendant.

En attendant que le peuple se réveille et dégage ce trio illégitime et illégal.

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