En ce début d’année, une lueur d’espoir s’est manifestée pour près de 10 000 détenus à Antanimora, la principale prison de Madagascar, suite à la grâce présidentielle accordée par Andry Rajoelina. Cependant, au milieu de cette vague de libération, un sombre tableau d’injustice persiste, mettant en lumière le cas de Lola Rasoamaharo, un homme incarcéré sous des accusations dénuées de fondement.
Selon les informations communiquées par la présidence de la République, 2 766 détenus ont été libérés directement de prison, tandis que 9 757 bénéficieront de la remise de peine. Une mesure bienvenue pour la plupart, mais qui soulève des questions sur la véritable nature des crimes commis et des critères de sélection utilisés.
Andry Rajoelina, lors de son discours de vœux du 31 décembre, a évoqué la nécessité d’appliquer des critères stricts liés aux infractions, à la durée de la peine, et à l’âge des détenus. Des exceptions ont été faites pour certains crimes graves tels que les détournements de deniers publics, la corruption, les crimes de sang, les viols, les atteintes à la sûreté intérieure de l’État, les attentats contre la vie du président, les trafics de ressources naturelles, et les enlèvements.
Cependant, au sein de la prison d’Antanimora, persiste l’ombre de l’injustice. Certains détenus, comme Lola Rasoamaharo, sont piégés dans un système qui ne fait pas la distinction entre les véritables criminels et ceux accusés à tort. Au pire, il est accusé de crime d’intention. Il n’a rien fait.
Lola Rasoamaharo a été accusé de tentative d’extorsion de fonds pour avoir demandé l’argent lors de la vente de son terrain. Malgré l’absence de preuves contre lui et les multiples acquittements lors de procès, il n’a bénéficié d’aucune grâce présidentielle ni même d’un allègement de sa peine. Son cas souligne l’urgence de réexaminer les dossiers de détenus qui, comme lui, croupissent derrière les barreaux sans avoir commis de véritable crime.
Il est impératif que le système judiciaire malgache soit plus vigilant dans la protection des droits des individus et qu’il garantisse un traitement équitable pour tous. Il est maintenant temps de s’attaquer aux racines de l’injustice afin que des cas comme celui de Lola Rasoamaharo ne se répètent plus à l’avenir.