L’emblématique Parc Zoologique et Botanique de Tsimbazaza, autrefois joyau de la biodiversité malgache, semble connaître une descente aux enfers, selon le constat alarmant d’un de nos lecteurs effectué lors d’une visite le week-end dernier. Ce qui était autrefois un symbole de conservation et de fierté nationale semble se vider peu à peu de sa richesse naturelle, laissant place à la dégradation et au délabrement.
Le visiteur, témoignant d’une triste réalité, rapporte une scène de désolation où seules quelques dizaines d’animaux subsistent, principalement des espèces communes qui ne sont pas en danger d’extinction et que l’on peut apercevoir facilement en dehors du parc. Des animaux tels que des oiseaux et quelques lémuriens sont les derniers occupants visibles des enclos, laissant place à une atmosphère de vide et de solitude.
Le mélange inapproprié d’ânes et de tortues dans un même enclos, l’absence de Fosa, la disparition des chameaux et la fermeture d’enclos dédiés aux animaux nocturnes et aux lémuriens en danger d’extinction soulignent la gravité de la situation. Les Pygargues de Madagascar, autrefois majestueux habitants du parc, ont également succombé à des conditions qui restent à élucider.
L’état des enclos et des installations du parc témoigne d’une gestion défaillante, avec la plupart des enclos désespérément vides. Les animaux ne sont pas nourris de manière adéquate, mettant en évidence des carences dans les soins apportés. L’hygiène du parc, autrefois un modèle de propreté, semble désormais délabrée, contribuant à la détérioration générale de l’environnement.
Le Parc Zoologique de Tsimbazaza, qui fut jadis un lieu de préservation du patrimoine biologique malgache et une attraction majeure pour les habitants d’Antananarivo, a perdu sa raison d’être. Au lieu d’être un espace dédié à la préservation des espèces en danger et à l’éducation environnementale, il est devenu un simple parc vert où les gens se réunissent pour des activités non liées à la préservation de la faune et de la flore. Les couples y vont pour faire l’amour dans les buissons.
Cette situation interpelle non seulement les autorités locales, mais aussi la communauté internationale. Il est impératif de prendre des mesures urgentes pour sauver ce qui reste de ce patrimoine biologique précieux et restaurer la dignité du Parc Zoologique et Botanique de Tsimbazaza. La préservation de la biodiversité malgache et la réhabilitation de cet espace emblématique doivent devenir des priorités incontournables pour redonner vie à ce lieu autrefois florissant.
