Le Ministère de l’Environnement de Madagascar s’est fixé un objectif audacieux pour l’année en cours : reboiser 75 000 hectares avec pas moins de 300 000 000 de plantules. Cette initiative revêt une importance cruciale pour Madagascar, qui a gagné le surnom d' »île rouge » en raison des ravages causés par la pratique du tavy (feux de la forêt) et les coupes massives de bois.
Il est intéressant de noter que le reboisement ne figure pas parmi la loi des finances 2024 de la plupart des ministères, à l’exception du Ministère de l’Environnement. Cela signifie que les ministères concernés doivent déployer des efforts considérables et mettre en place des stratégies ingénieuses pour mener à bien cette initiative nationale vitale. Malgré des budgets colossaux, consacrés entre autres à la location de véhicules, aux frais de transport du personnel, à l’achat de carburant, aux plantules, aux repas et à l’eau, cette activité nécessite une gestion financière minutieuse, tout en générant des journées qui se transforment parfois en pique-niques.
Une politique novatrice semble émerger pour remédier à ces défis financiers et organisationnels. En effet, le Ministre de l’Environnement actuel a introduit un concept révolutionnaire pour rationaliser l’activité citoyenne de reboisement. Ce dernier propose de ne plus mobiliser physiquement les équipes sur le terrain, évitant ainsi des coûts conséquents. Selon cette approche « Bôndy », chaque individu intéressé à participer à l’effort de reboisement devrait verser une somme symbolique de 2 euros ou 10 000 ariary. En contrepartie, le projet Bôndy se charge de choisir l’emplacement adéquat et d’assurer la plantation, avec un suivi sur une période de 5 ans. Cette solution s’avère non seulement économique, mais aussi une stratégie efficace pour promouvoir une politique durable de reboisement à Madagascar.
