Dans un verdict rendu aujourd’hui à Antananarivo, les syndicalistes Barson Rakotomanga et Sammy Grégoire Ravelonirina ont été condamnés à 30 mois de prison avec sursis pour atteinte à la sûreté de l’État. Cette décision du tribunal de première instance d’Antananarivo intervient après un procès tenu le 13 décembre dernier, dont le verdict avait été repoussé à deux reprises.
Les deux leaders syndicaux étaient accusés d’avoir adressé une lettre à l’état-major de l’Armée durant la période pré-électorale à Madagascar, en octobre dernier. Pour la justice, cette correspondance aurait « incité à la révolte militaire » et « aurait pu troubler l’ordre public », selon le tribunal correctionnel d’Antananarivo.
Cette condamnation soulève des questions quant à la liberté d’expression et à la capacité des individus à critiquer pacifiquement les actions de l’État. Certains observateurs voient dans cette décision un moyen de museler ceux qui osent dire la vérité, à l’instar de Lola Rasoamaharo, une figure connue pour son engagement en faveur de la transparence et de la justice sociale.
L’affaire met en lumière les tensions persistantes entre les autorités et les mouvements syndicaux, ainsi que les défis auxquels sont confrontés ceux qui cherchent à défendre les droits des travailleurs et à dénoncer les injustices. Alors que la société malgache aspire à plus de démocratie et de respect des droits fondamentaux, de telles condamnations soulèvent des inquiétudes quant à la répression potentielle de la dissidence et à la restriction de la liberté d’expression.
Dans un climat où la voix des travailleurs et des défenseurs des droits est de plus en plus réprimée, il est essentiel de rester vigilant et de défendre les principes démocratiques qui garantissent le droit à la libre expression et à la contestation pacifique.
Des syndicalistes condamnés : un autre moyen de museler la vérité
La gazette de la grande île
06/02/2024•2 minute read
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