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Le Journal de l'île Rouge
Economie

Scandale foncier, mais pas surprenant, à Madagascar : Des hauts responsables devant la justice pour détournement massif de terres

La gazette de la grande île
14/02/20242 minute read

Le récent déferlement de hauts responsables gouvernementaux devant le Pôle anti-corruption d’Antananarivo pour des soupçons de détournement massif de terrains à Imerintsiatosika met en lumière une fois de plus les pratiques douteuses qui ont longtemps sévi au sein du système politique malgache.

Dans cette affaire qui éclabousse des figures de premier plan du ministère et de la délégation spéciale de la province d’Antananarivo, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) a mis en évidence un réseau complexe de magouilles visant à s’approprier illégalement pas moins de 74 hectares de terrains d’État. Ces terrains, situés à Tsimahabeomby Imerintsiatosika et destinés à accueillir le projet de développement de la ville de Tanamasoandro, ont été l’objet d’une exploitation frauduleuse qui aurait débuté dès 2002, selon les conclusions de l’enquête du Bianco.

Les méthodes utilisées par les suspects pour parvenir à leurs fins dévoilent un modus operandi bien rodé, consistant en un morcellement des terres afin de contourner les lois régissant les transactions foncières. En outre, aucune procédure légale n’a été respectée, notamment en l’absence d’approbation ministérielle pour des transactions dépassant le seuil de compétence fixé à 50 hectares. De plus, l’établissement de rapports falsifiés visant à légitimer ces acquisitions illégales met en lumière l’étendue de la corruption qui a gangrené les administrations concernées.

Le montant astronomique du préjudice estimé à près de 3 milliards d’ariary, révélé par le Bianco, témoigne de l’ampleur des dégâts infligés aux finances publiques malgaches par ces pratiques frauduleuses.

Malgré les poursuites engagées et la saisie des terrains frauduleusement acquis, le fait que les suspects bénéficient d’une liberté provisoire en attendant leur procès soulève des interrogations quant à l’efficacité réelle des mesures prises pour lutter contre la corruption dans le pays.

Cette affaire s’inscrit malheureusement dans une longue liste de scandales de corruption qui ont secoué Madagascar ces dernières années, mettant en lumière la persistance de pratiques néfastes au sein des élites politiques et administratives. Tant que des mesures concrètes ne seront pas prises pour renforcer la transparence et lutter activement contre la corruption, le peuple malgache continuera de payer le prix de ces agissements préjudiciables à l’intérêt général.

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