Alors que Madagascar cherche à attirer davantage d’investisseurs étrangers et à stimuler sa croissance économique, un défi crucial entrave sa progression : le déficit de compétences parmi sa population active, en particulier parmi les jeunes. Malgré la volonté des investisseurs de contribuer au développement du pays, de nombreuses grandes entreprises se retrouvent confrontées à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les contraignant à recourir à des travailleurs étrangers ou à supporter des coûts supplémentaires.
Le cas de la société minière QMM illustre parfaitement cette problématique. Malgré ses efforts pour exploiter les ressources naturelles de Madagascar, QMM se heurte à un manque de compétences parmi les habitants, les obligeant à importer une main-d’œuvre qualifiée d’autres pays. Cette situation se répète également avec d’autres projets d’envergure, tels que l’exploitation du cobalt à Ambatovy, où les compétences locales ne parviennent pas à répondre aux exigences des normes internationales.
Les conséquences de ce déficit de compétences sont multiples. D’une part, cela freine la croissance économique du pays, en limitant la capacité des entreprises à fonctionner efficacement et à exploiter pleinement leur potentiel. D’autre part, cela crée un cercle vicieux où le chômage continue d’augmenter, malgré les opportunités d’emploi disponibles, faute de travailleurs qualifiés pour les pourvoir.
Face à cette réalité préoccupante, de nombreux experts et observateurs soulignent la nécessité urgente de réformer le système éducatif malgache. Les programmes scolaires et les formations professionnelles doivent être revus et adaptés pour répondre aux besoins spécifiques du marché du travail local et pour garantir que les jeunes acquièrent les compétences nécessaires afin de réussir dans un environnement économique en évolution rapide.
Le gouvernement malgache est appelé à jouer un rôle central dans cette réforme. En posant des bases solides pour l’éducation et la formation. Ce qui n’est pas le cas pour l’instant. L’État peut contribuer à combler le fossé entre l’offre et la demande de compétences sur le marché du travail. Des mesures telles que l’élaboration de programmes éducatifs axés sur les besoins des industries locales, le renforcement des partenariats entre les établissements d’enseignement et les entreprises, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, sont essentielles pour relever ce défi.
Bref, Madagascar se trouve à un carrefour crucial de son développement économique. Pour saisir pleinement les opportunités qui se présentent et pour assurer un avenir prospère à ses citoyens, le pays doit prendre des mesures décisives pour renforcer les compétences de sa population active. Une réforme éducative ambitieuse et bien pensée est non seulement nécessaire, mais aussi indispensable, pour relever ce défi avec succès et ouvrir la voie à une croissance durable et inclusive.
