Dans le paysage politique de Madagascar, une tendance troublante émerge : le règne des hommes d’affaires et entrepreneurs au sommet du pouvoir, au détriment de l’intellect et de la compétence gouvernementale. Cette situation, où l’argent prime sur la capacité à diriger un pays, démontre les failles criantes de notre système politique.
Il est indéniable que les entrepreneurs et hommes d’affaires ont leur place dans la société, mais la gestion d’un État nécessite bien plus que la simple habileté à amasser des richesses personnelles. Malheureusement, dans notre pays, ces individus ont accédé au pouvoir sans les qualifications nécessaires pour gouverner efficacement.
Les intellectuels, quant à eux, sont systématiquement écartés et même réprimés lorsqu’ils osent exprimer leurs opinions critiques. Un exemple frappant est celui du Professeur Sammy Grégoire Ravelonirina, Champion du monde de mathématiques en Algèbre de Lie, qui a été arrêté et condamné pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Cette répression témoigne de la peur profonde que nos dirigeants, dépourvus de toute vision intellectuelle, éprouvent à l’égard de ceux qui pourraient remettre en question leur autorité.
Le gouvernement actuel est un reflet de cette réalité alarmante, composé d’individus sans diplôme ni compétence gouvernementale avérée. Leur réussite dans la vie est entachée par des pratiques douteuses, consistant principalement à s’enrichir au détriment du bien-être de la population.
Ces dirigeants opportunistes sont prêts à accepter n’importe quelle proposition tant qu’elle leur rapporte de l’argent, ignorant les conséquences désastreuses pour le pays et sa population. Les accords conclus avec des bailleurs de fonds et des pays riches ne servent qu’à renforcer leur propre profit, laissant le peuple malgache avec des dettes astronomiques à rembourser pour les générations à venir.
Une autre lacune criante vient s’ajouter : l’inaction des institutions chargées de lutter contre la corruption et les avoirs illicites. Des entités telles que le Bianco, le Pac ou le ARAI restent étrangement silencieuses et n’osent pas enquêter sur les agissements des dirigeants au pouvoir.
Il est grand temps que la société malgache exige des comptes à ses dirigeants corrompus. Il est impératif de mettre fin à cette gouvernance basée sur l’enrichissement personnel au détriment du développement national. Les institutions compétentes doivent se saisir de ces affaires et enquêter sans crainte sur les actes répréhensibles de nos dirigeants.
En conclusion, Madagascar est confronté à un dilemme majeur : laisser les entrepreneurs sans scrupules continuer à piller les ressources du pays au nom du pouvoir, ou exiger un changement radical vers une gouvernance plus éclairée, centrée sur l’intérêt général et le progrès de la nation. Le choix nous appartient, et il est temps d’agir avant qu’il ne soit trop tard.