Antananarivo, 5 Mars – Une réforme majeure est en cours dans le secteur extractif de Madagascar, avec la révision anticipée de la Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM) prévue pour cette année. Cette initiative fait partie des efforts visant à moderniser le cadre réglementaire du pays pour attirer les investissements et maximiser les retombées économiques tout en assurant une exploitation responsable des ressources naturelles.
Selon un rapport de l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) Madagascar, plusieurs acteurs tant nationaux qu’internationaux se sont engagés dans ce processus. Le Fonds Monétaire International (FMI), par exemple, a souligné la nécessité d’aligner la LGIM sur le nouveau code minier, tandis que la Banque Mondiale a identifié cette révision comme une action préalable dans le cadre de son soutien aux politiques de développement de Madagascar.
L’économiste principal de la Banque Mondiale à Madagascar, Jean-Pascal N. Nganou, a expliqué que l’objectif principal de cette révision est d’harmoniser la LGIM avec le nouveau code minier en vigueur, mettant ainsi en place un cadre plus transparent et équitable pour les investisseurs et l’État.
Cependant, cette réforme suscite également des débats, notamment en ce qui concerne les incitations fiscales accordées aux investisseurs. La Banque Africaine de Développement (BAD) remet en question certaines clauses de la LGIM, telles que les clauses de stabilisation qui, selon elle, transfèrent une part importante des revenus de l’État vers des acteurs privés, sans nécessairement stimuler les investissements.
Pourtant, au milieu de ces discussions, il est important de reconnaître l’impact positif des exploitations minières existantes à Madagascar. Malheureusement, il y a un manque énorme de communication sur cette réalité. Des projets comme Ambatovy, QMM Rio Tinto ou encore Base Toliara qui bénéficie actuellement du régime spécial de la LGIM, ont apporté des avantages tangibles à la population malgache, notamment en termes d’emplois, de développement des infrastructures et de contributions économiques.
L’ITIE Madagascar souligne que la réforme proposée ouvrirait la possibilité à un plus grand nombre d’opérateurs miniers de bénéficier du régime spécial, ce qui pourrait potentiellement stimuler davantage l’investissement et le développement dans le pays.
En conclusion, la révision de la LGIM en vue en 2024 représente une étape importante pour Madagascar dans sa quête pour un secteur extractif plus transparent, équitable et bénéfique pour l’ensemble de la population. Cependant, il est crucial que les avantages des exploitations minières existantes soient également mis en lumière pour mieux informer le débat public et orienter les réformes de manière constructive.