Dans une tentative désespérée de faire avancer son agenda politique, le président malgache Andry Rajoelina semble prêt à tout, même à manipuler les émotions les plus profondes de la population. Ses récentes déclarations, où il propose d’envoyer des images choquantes d’enfants victimes de viol à ceux qui s’opposent à sa politique de castration des coupables, illustrent un populisme cynique qui détourne l’attention des véritables problèmes du pays.
Rajoelina persiste et signe, affirmant qu’il ne changera pas d’avis sur la question de la castration chirurgicale des violeurs présumés. Mais pendant qu’il agite le spectre de la violence sexuelle pour rallier les partisans à sa cause, il ignore délibérément les graves lacunes du système judiciaire malgache. La corruption endémique au sein de la justice malgache est un secret de polichinelle, où des innocents sont régulièrement condamnés sans preuves tangibles, souvent victimes d’accusations fabriquées de toutes pièces.
Alors que Rajoelina tente de susciter l’indignation publique en montrant des images déchirantes, il évite habilement toute discussion sur la nécessité de réformer en profondeur le système judiciaire pour garantir des procès équitables. Si le président se souciait réellement de la protection des enfants et de la justice, il concentrerait ses efforts sur la lutte contre la corruption et l’amélioration des mécanismes de poursuite criminelle.
De plus, la proposition de castration chirurgicale, en plus d’être inhumaine, soulève des questions éthiques et légales fondamentales. Punir les criminels ne doit pas se faire au détriment de leurs droits fondamentaux. Et si certains individus reconnus coupables sans être pris en flagrant délit étaient en réalité innocents ? Rajoelina semble ignorer cette possibilité, préférant jouer sur les émotions du public plutôt que de garantir la véritable justice pour tous.
En fin de compte, les actions de Rajoelina ne font que détourner l’attention des problèmes systémiques auxquels Madagascar est confronté. Plutôt que de se livrer à un populisme émotionnel, il est temps que le gouvernement malgache s’attaque sérieusement à la corruption et à l’injustice dans le système judiciaire, afin de protéger réellement ses citoyens et de garantir des procès équitables pour tous, coupables ou innocents.
