Dans le monde des affaires, certaines histoires frôlent l’absurdité. Celle de la compagnie Vidzar, producteur de Rhum, notamment la marque Dzama, est une illustration parfaite de cette étrangeté. Jadis florissante, l’entreprise se débat désormais dans les méandres de la faillite, engloutie par une saga aussi ubuesque que dévastatrice.
Tout commence en 2020, lorsque l’État malgache, aveuglé par l’espoir d’un remède miracle contre la pandémie de Covid-19, décide de miser sur une solution pour le moins insolite : le CVO, une tisane censée guérir les maux du monde et sortir Madagascar de la pauvreté. Conviction irrationnelle ou délire collectif, l’État se lance dans une campagne de promotion digne des plus grands films hollywoodiens, allant jusqu’à mettre en scène une prophétesse brésilienne prédisant l’avènement du CVO.
Mais là où le scénario bascule dans le burlesque, c’est lorsque Dzama se retrouve réquisitionnée par l’État pour produire et embouteiller des milliards de litres de cette potion magique. Dans une série de rebondissements dignes d’un mauvais film, la réalité rattrape l’illusion : le CVO se révèle être un fiasco complet, n’ayant aucun effet sur la Covid-19.
Pire encore, l’État ne paie pas Dzama pour sa contribution désastreuse à cette mascarade, laissant l’entreprise au bord du gouffre financier. Contrainte de jeter des stocks de CVO invendables, Dzama se retrouve étranglée par les dettes et les pertes abyssales.
Aujourd’hui, alors que le CVO est relégué aux oubliettes de l’histoire, Dzama lutte désespérément pour se relever de cette farce tragique. La leçon est amère : l’absurdité peut parfois mener à la ruine, et le ridicule peut coûter très cher. Espérons que cette expérience serve de rappel à tous ceux tentés par les mirages d’une solution miracle.