Durant son message pascal, l’archevêque de Toamasina le cardinal Tsarahazana a dénoncé le péché, source de la pauvreté dans lequel le pays se trouve actuellement. Il a notamment pointé du doigt le mensonge en politique « Le mensonge bien ficelé nous affecte. On utilise le mensonge pour faire du mal et pour des intérêts personnels. On utilise la politique pour faire du business, afin que des malfaiteurs puissent gagner rapidement de l’argent« .
Mais ces paroles ont-elles seulement fait siffler les oreilles de notre Pinocchio Rainilainga National ? Ou bien s’est-il seulement dit « Ecoute cela, le bois de mon dos » (traduction littérale du « Henoy izany ry hazon-damosina », autrement dit avec l’expression populaire utilisée par le président Chirac « Cela m’en touche une sans faire bouger l’autre », ou plus vulgairement « Je m’en bats les coui…. »).
Il préfère de loin entendre les louanges excessives encensantes du père Pedro.
Cardinal Tsarahazana Père Pedro et Rajoelina
Déjà à pâques 2023, le cardinal n’avait pas été tendre dans son message « Il n’y aura point de développement si nous ne changeons pas notre état d’esprit indiscipliné, hypocrite et non-respectant le bien commun. Tant que l’argent dictera nos faits et gestes, la situation restera dangereuse et l’insécurité règnera. J’espère que ce n’est pas pour faire du business que les candidats se présenteront aux élections mais dans l’intention de développer réellement le pays « .
Sans oublier la fameuse homélie du pasteur Zaka Andriamampianina le 15 janvier 2023 au coliseum, qui semble plus que jamais d’actualité dont nous allons faire une traduction libre ci-après http://www.gvalosoa.net/2023/01/17/15-janoary-2023-coliseum-antsonjombe-pasitera-zaka-andriamampianina-ny-halabato-sy-ny-fahamarinana-ny-rano-ny-elefanta-ny-miaramila-sy-ny-toekarena-ilay-omby-nitondraka/ .
« Les affaires nationales, la vie nationale, la Nation sont dans les Psaumes (33 :12) : « Dieu aime la vérité et la justice, la terre est pleine de la miséricorde de Jéhovah ». Cette année 2023 est une année électorale, et l’Église, en tant qu’observatrice de la vie nationale, a quelque chose à dire : « les fraudes électorales compliquent les problèmes politiques » et « elles ne facilitent pas non plus la recherche de solution ».
Le coût de ces fraudes est très élevé :
1-L’assise des dirigeants est instable, car ce qu’ils font, c’est ce qu’on appelle du « clientélisme » et de « l’intimidation »
2- Aucune action de développement ne peut réussir.
Il y a un pays qui est cinquième dans le peloton de queue (Madagascar). Si vous écoutez la voix du peuple, elle nous dit « qu’est-ce qui va dans notre marmite? ». Mais aujourd’hui, lorsque vous posez cette question à de nombreuses personnes, personne n’a plus de marmite , ou quelqu’un l’a volée, ou elles ont dû la vendre. Alors, qu’avons-nous d’autre à manger ?
Selon un document publié en septembre 2022 par la Banque Mondiale, elle nous a accordé 3,3 milliards de dollars en un an. Mais bien plus, rien que nos réserves minières atteignent à elles seules 800 milliards de dollars selon les estimations. Ainsi, même sur 200 ans, une aide annuelle de 3,3 milliards de dollars n’atteindra même pas ces 800 milliards de dollars. Autrement dit, ce n’est pas l’aide qui développera notre pays, mais le changement dans la gouvernance de la vie nationale, et que prévalent la vérité et la justice ! Les fraudes électorales ne sont pas justes, et il n’est pas juste non plus de voler et de dilapider la richesse nationale.
Selon les Proverbes (30 : 22), trois ou quatre choses ne rendent pas le monde meilleur et l’une d’elles est « quand un esclave vient à régner». Ici, ce n’est pas une question de race, mais d’esclave de la richesse, d’esclave du pouvoir, d’esclave de la cupidité. Si ce sont eux qui dirigent, nous ne nous en sortirons pas. Mais c’est celui qui aime la vérité, celui qui aime la justice comme Dieu, dont on parle ici (Psaume 33 :12) « Heureuse la nation dont l’Eternel est le Dieu, et le peuple qu’IL a choisi pour son héritage », car c’est une personne qui aime la vérité et la justice qui le dirige.
« Il assemble en un tas les eaux de la mer, et Il met comme dans des réservoirs les abîmes » (Psaume 33:7). Alors quels animaux faut-il alors élever (car certains animaux consomment beaucoup d’eau !), quels légumes ou quelles fleurs faut-il cultiver, qui ne consomment pas trop d’eau. Nous nous nous plaignons de la Jirama, mais cela commence par nous. Prenons un animal qui n’existe pas à Madagascar et que nous envisageons d’importer: un éléphant par exemple. Il mange 150 kg de plantes par jour et l’eau qu’il boit, à l’aide de sa trompe, dix litres soit le contenu de plusieurs seaux, c’est la quantité d’eau qu’il boit d’une seule traite. Il consomme quotidiennement 50 litres d’eau, alors si vous mettez un éléphant dans le lac Anosy et il l’assèchera en une semaine !
Mais si vous élevez des poulets, « les poulets boivent de l’eau, beaucoup ou peu ?», combien de millilitres d’eau boiront-ils et combien de grammes de plantes consommeront-ils. Ceux qui disposent d’eau douce en quantité suffisante et en abondance réussissent. Et c’est pourquoi de nombreux pays qui n’ont pas assez d’eau transforment la mer en eau potable, récupèrent l’eau de pluie, construisent des puits et des étangs. L’année dernière, nous avons organisé une collecte de fonds ici, et nous avons pu réaliser 11 puits dans le Sud… Réfléchissez bien, et pensez à l’eau, car l’eau est une très grande richesse.
« Ce n’est pas une grande armée qui sauve le roi ; ce n’est pas la grande force qui délivre le héros ; le cheval est impuissant pour assurer le salut, et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance » (Psaume 33 : 16-17).
La puissance de l’armée ? Parlons de celle de l’armée malgache. Quelle est sa puissance ? Notre armée est la 27ème sur 34 pays d’Afrique. Nous allons perdre.
Aller prendre les Îles Eparses et lutter contre l’autre puissante armée? Cherchez plutôt une autre voie à suivre…Ce que nous voulons dire: si tu as une épée, change-la en bêche (angady) ; si tu as une lance, change-la en sécateur ; si tu as un kalachnikov, change-le en charrue ; si tu as des balles, change-les en semences. Concentre-toi sur le développement de l’économie. Si tu veux réussir, ce n’est pas la puissance de l’armée qui pourra te sauver, mais celle d’une économie développée et d’une production suffisante. Autrement dit et plus directement, réduisez le budget de l’armée, puis augmentez le budget pour l’augmentation de la production. Faites marcher l’économie, accélérez le développement de notre pays, et cette insécurité diminuera, tout comme diminuera le nombre de chômeurs lorsque l’économie progressera.
Imaginez un zébu qui détruisait la récolte dans un champ, et là il y avait là deux types de comportement. L’un d’eux commence par demander « à qui appartient ce zébu? », tandis que l’autre a dit « commencez d’abord par faire sortir ce zébu qui détruit la récolte ».
Lequel des deux s’est-il comporté comme un Chrétien? L’Église ne perd pas son temps à se demander sur « qui a vraiment trompé qui ? », « qui a vraiment volé quoi ? », mais elle demande d’abord à ce qu’on commence par faire sortir du champ le zébu.
On se préoccupera du reste pas la suite ».
Dans le mille ! Ce serment avait tapé dans le mille et avait beaucoup touché l’assistance et les auditeurs. « Qui se sent morveux se mouche », et des thuriféraires de Rajoelina se sont élevés contre cette homélie du pasteur Zaka, tel le gouverneur Rasoamaromaka qui s’était insurgé et s’en était plaint auprès du pasteur Irako Ramahazosoa à l’issue du service.
Il pensait à juste titre que le zébu en question faisait en fait allusion à Rajoelina : qui effectivement avait lancé l’idée d’importer des éléphants, des zèbres ou des girafes ?