Dans un mouvement qui soulève des questions sur l’éthique et la transparence du processus électoral, le régime en place à Madagascar fait appel au populisme en présentant sept de ses ministres comme candidats aux élections législatives. Cette décision intervient malgré les dispositions claires de la Constitution et des rappels répétés de la Haute cour constitutionnelle (HCC) exigeant la démission immédiate des membres du gouvernement dès qu’ils deviennent candidats à un mandat électif, conformément à l’article 64.
Les noms des ministres concernés ont été révélés alors que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) se prépare à publier la liste définitive des candidats aux législatives. Parmi eux, Andriamanantena Razafiarison, Marie Michelle Sahondrarimalala, Lalatiana Rakotondrazafy, Haingo Elisette Fomendraza, Augustin Andriamananoro, André Haja Resampa et Justin Tokely, occupant des postes au sein du gouvernement actuel.
Cette décision suscite des critiques sévères, car elle soulève des préoccupations quant à l’utilisation des ressources gouvernementales et à l’accumulation de fonds publics pour financer leur campagne électorale. En effet, ces ministres ont accès à des budgets considérables et à des ressources administratives, ce qui va fausser le jeu politique en faveur du parti au pouvoir.
Cette stratégie témoigne d’un recours flagrant au populisme politique, où les dirigeants en place cherchent à maintenir leur emprise sur le pouvoir en capitalisant sur la notoriété et les ressources accumulées au sein du gouvernement. De plus, le mépris affiché à l’égard des dispositions constitutionnelles dénote d’un manque de respect pour l’État de droit et les institutions démocratiques.
Cependant, ces actions ne sont pas nouvelles dans le paysage politique malgache, où les dirigeants contournent constament la loi pour servir leurs intérêts personnels et politiques. Malgré les appels à la transparence et à l’intégrité électorale, les autorités sont peu enclines à prendre des mesures concrètes pour garantir un processus électoral juste et équitable.
Dans ce contexte, toute tentative d’interpellation ou de contestation des autorités se heurtent à des obstacles insurmontables, alors que le régime en place est plus que déterminé à maintenir son emprise sur le pouvoir, toujours au prix de compromettre les principes démocratiques fondamentaux.
L’inclusion des ministres en exercice comme candidats aux législatives soulève des préoccupations sérieuses quant à l’intégrité du processus électoral à Madagascar. Cette pratique, teintée de populisme et de mépris pour les normes constitutionnelles, illustre les défis persistants auxquels est confrontée la démocratie dans le pays.