Lors du récent sommet africain pour la reconstitution de l’Association internationale de développement (IDA) à Nairobi, Kenya, Andry Rajoelina, président de Madagascar, a surpris l’assistance en pointant du doigt les partenaires techniques et financiers (PTF) pour la non-atteinte des objectifs de développement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la croissance de la pauvreté dans son pays. Cette déclaration a suscité des réactions de perplexité et de consternation, surtout compte tenu des déclarations antérieures du président malgache.
Rajoelina, dans une volte-face étonnante, a accusé les PTF de ne pas fournir suffisamment d’argent pour permettre aux pays africains de se développer. Cette accusation, venant d’un dirigeant qui avait précédemment clamé qu’il n’avait pas besoin des bailleurs de fonds pour le développement de son pays, soulève des questions sur la cohérence de sa position et met en lumière le ridicule de ses déclarations.
Lors de sa campagne électorale et depuis son accession au pouvoir, Rajoelina avait martelé avec fierté son engagement à réaliser le développement de Madagascar sans dépendre des bailleurs de fonds étrangers. Ses discours étaient remplis de promesses de progrès économique et social, faisant miroiter un avenir meilleur pour les Malgaches, sans l’aide extérieure souvent critiquée pour ses conditions et ses implications.
Cependant, le constat sur le terrain ne reflète pas les ambitions grandioses du président. Madagascar reste l’un des pays les plus pauvres du monde, avec une grande partie de sa population vivant dans des conditions de pauvreté extrême. Les indicateurs de développement stagnent, voire régressent dans certains cas, malgré les promesses de changement et les déclarations d’indépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux.
La soudaine accusation de Rajoelina envers les PTF pour le manque de financement et les difficultés de développement de Madagascar est une tentative de détourner l’attention de ses propres responsabilités. Plutôt que de reconnaître les défis internes et les lacunes de sa propre gouvernance, le président cherche à rejeter le blâme sur des acteurs extérieurs, une stratégie qui risque de saper sa crédibilité tant sur la scène nationale qu’internationale.
En conclusion, les déclarations contradictoires d’Andry Rajoelina soulignent le caractère incohérent et, osons le dire, ridicule de sa position politique. Passer de la glorification de l’indépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds à la dénonciation de leur prétendue insuffisance financière met en évidence les paradoxes et les contradictions de son leadership. Pendant ce temps, les Malgaches continuent de souffrir des conséquences de la pauvreté et du sous-développement, attendant des solutions concrètes plutôt que des discours vides de sens.