Pour exprimer cette idée, les Malagasy ont une expression imagée « Toy ny sokina nanani-bato, ka tapi-dalan-kaleha » (Traduction libre : Tel le hérisson qui escalade un rocher, une fois arrivé en haut il ne sait plus où aller. Il ne pourra que tourner en rond sur lui-même et ne pourra plus avancer sous peine de dégringoler).
Rajoelina Vazaha a amené Madagascar et les Malagasy vers une voie sans issue !
L’Etat n’a plus aucune marge de manœuvre
Un exemple parmi tant d’autres :
Les subventions dues à la politique Rajoelina Vazaha de fixation des prix à la pompe et de l’électricité assèchent la trésorerie de l’Etat, ce qui l’empêche de payer ses fournisseurs, les bourses des étudiants, les heures complémentaires des enseignants des universités.
Une des conséquences néfastes les plus visibles de cette politique populiste à courte vue, c’est l’état de délabrement du réseau routier faute d’entretien. Les pétroliers ne versent pas au Fond Routier les taxes prévues pour cet entretien, car ils les gardent en compensation des subventions non versées par l’Etat.
Cette situation avait été dénoncée à juste titre par l’ambassadrice de l’Union Européenne, qui contribue au financement de l’entretien routier par le biais du 11ème FED. Une intervention pourtant jugée par la ministre malagasy des affaires étranges, comme une ingérence dans les affaires intérieures de Madagascar, passible d’une demande de rappel !
Oui, IL N’Y A QUE LA VERITE QUI BLESSE.
Et toute honte bue, le Gouvernement n’a eu d’autre choix que de tendre de nouveau la main à l’Union Européenne pour le financement de la réparation des dégâts dus au cyclone Gamane.
L’Etat malagasy n’a plus actuellement d’autre choix que de compter sur le déblocage de la nouvelle FEC du FMI, ainsi que la 2ème tranche de l’appui budgétaire de la Banque Mondiale.
Cet extrait de la lettre n°374-2024-MEF/SG/DGT/DDP/MR de la Ministre des Finances, adressée à la Banque Mondiale le 1er mai 2024, lui demande la réaffectation de 77 millions de dollars provenant de 4 projets, au profit de l’appui budgétaire et de Madagascar Airlines.
Coïncidence ! Le coût annoncé du stade manarapenitra Barea s’élevait à 77 millions de dollars !
Cette lettre de la CAF datée du 12 mai 2024 est une fin de non-recevoir à la demande d’homologation du Stade Barea :
77 millions de dollars dilapidés par le régime Rajoelina Vazaha pour un stade inutilisable, car ne respectant pas les normes de la CAF.
La CAF s’est d’ailleurs permise de rappeler « la tragédie du 25 août 2023 », la bousculade au stade Barea qui s’était soldée par 13 morts dont 7 mineurs, lors de l’ouverture des jeux des îles. Rajoelina Vazaha n’avait même pas eu la décence ou la politesse de rendre visite aux blessés, ni présenter ses condoléances aux familles endeuillées.
Malgré la responsabilité évidente de l’Etat, aucune mesure de « compensation » n’a été prévue jusqu’ici, comme si cela n’était qu’un non-évènement. La CAF, elle, n’a pas osé prendre aucun risque cette fois-ci, et n’a pas renouvelé l’autorisation exceptionnelle accordée en août 2021. Rajoelina Vazaha aurait bien aimé que la HCC ait eu son mot à dire pour l’homologation du stade.
En tout cas, la FMF est au pied du mur et doit désigner un stade alternatif, Maurice ou Afrique du Sud selon les rumeurs. On verra bien, pour le match retour contre les Comores, si le stade comorien est homologué par la CAF. Auquel cas, Rajoelina Vazaha pourrait demandait l’assistance technique d’un de nos frères Comoriens, pour la mise aux normes du stade Barea.
Suite de la lettre de la CAF
Lors du débat télévisé des candidats aux présidentielles Rajoelina/Ravalomanana du 09 décembre 2018, Rajoelina avait martelé que si Madagascar continuait à se contenter des financements provenant des bailleurs de fonds traditionnels, le pays restera encore sous-développé même en 2050. Il sous-entendait alors un recours au marché financier international. Rothschild & Co avait été nommée, par le conseil des ministres du 10 novembre 2021, comme conseiller financier (sans doute sur le conseil de Macron, un ancien de cette banque). Ci-après l’extrait du compte rendu de ce conseil des ministres :
Même pour le refinancement d’Air Madagascar, Rothschild & Co n’y était pas arrivée. Et l’Etat Malagasy n’a eu finalement d’autre solution que de se tourner vers la Banque Mondiale, en demandant à cette dernière de réaffecter 77 millions de dollars de ses crédits, dont 12 millions de dollars du projet MIONJO destiné au soutien des MOYENS DE SUBSISTANCE résilients dans le Sud, et de 20 millions de dollars du projet FILETS SOCIAUX DE SECURITE.
Bref, c’est déshabiller Pierre pour habiller Paul ! Les projets sociaux sont sacrifiés pour les caisses du Trésor et pour Madagascar Airlines ! Dont le DG est payé deux fois plus que celui de la Jirama, et qui mériterait donc de passer au PAC, comme des agents de la Jirama accusés d’avoir touché des primes « exorbitantes ».
Certes, l’allocation de ces primes peut choquer, au vu de la mauvaise qualité des services rendus par la Jirama (quoique, cela devrait être jugé en fonction des moyens mis à la disposition des agents de la Jirama). Si quelqu’un devait être poursuivi, ce devrait être le DG Vonjy Andriamanga, le DRH ainsi que le directeur financier, qui avaient décidé ces primes, et éventuellement les administrateurs, au cas où ils avaient approuvé l’attribution de ces primes.
Rajoelina Vazaha en est malheureusement réduit à faire des gesticulations, et à pédaler dans la semoule . Des gesticulations qui s’apparentent à des « TSIPAKY NY MIALA AINA » ( traduction libre : derniers soubresauts d’un mourant).
Le FMI et la Banque Mondiale sifflent la fin de la récréation, et il va falloir affronter les réalités telles la vérité des prix à la pompe et la fin de l’administration de ces prix par l’Etat.
En clair, Rajoelina Vazaha n’a plus la maîtrise de la politique générale du gouvernement. C’est celle-ci qui doit se conformer aux conditionnalités de ces deux institutions, comme par exemple la future loi des finances rectificative qui prévoit un budget amputé.
Un répit de quelques semaines pour le gouvernement Rajoelina Vazaha, grâce aux députés qui ne reprendront leurs travaux qu’en juin 2024, après les élections législatives !