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Le Journal de l'île Rouge
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Projet de Mobilité Électrique au Milieu des Coupures d’Électricité Prolongées : Rajoelina pète encore plus haut que son cul

La gazette de la grande île
23/05/20243 minute read

Antananarivo, 23 Mai 2024 – Madagascar se lance encore une fois dans un projet utopique pour introduire la mobilité électrique, malgré les défis énergétiques persistants qui paralysent le quotidien de ses habitants.Le gouvernement malgache a officiellement lancé un projet d’appui à la transition vers la mobilité électrique, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial. Une initiative noble sur le papier, mais qui suscite scepticisme et moqueries compte tenu de la situation actuelle.

Une Ambition Verte au Pays des Délestages
Le projet vise à créer un cadre juridique, réglementaire et institutionnel pour faciliter l’adoption de véhicules électriques. Il prévoit également des campagnes de sensibilisation, le renforcement des capacités locales, et la mise en œuvre de projets pilotes à Antananarivo et Toamasina. En outre, il s’agit d’élaborer des modèles commerciaux pour attirer le secteur privé et développer des systèmes de financement durables.

Cependant, cette vision écologique se heurte à une réalité accablante : Madagascar est plongé dans des coupures de courant incessantes. À Antananarivo, les délestages peuvent désormais durer plus de 24 heures, rendant la vie quotidienne extrêmement difficile pour les résidents. Dans ce contexte, la promesse d’un avenir électrique est dérisoire.

Les Zébus Avant les Charettes
La situation actuelle pourrait se résumer par l’expression « mettre la charrue avant les zébus ». Tandis que le Président Andry Rajoelina affiche des ambitions dignes des grandes nations en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réalité sur le terrain est tout autre. La majorité des Malgaches subissent des délestages constants, perturbant non seulement leurs activités économiques, mais aussi leur qualité de vie.

Introduire des véhicules électriques dans un pays où l’électricité n’est pas garantie paraît pour le moins prématuré. Les infrastructures énergétiques actuelles peinent déjà à répondre à la demande de base. Alors, comment ces mêmes infrastructures pourraient-elles supporter une flotte de véhicules nécessitant une recharge régulière ?

Un Engagement Noble, mais Hors de Propos
Bien que le projet ait pour but de réduire la dépendance aux énergies fossiles – responsables de 60% à 70% des émissions de gaz à effet de serre – sa mise en œuvre semble déconnectée des priorités immédiates. Avant de songer à une transition vers la mobilité électrique, ne faudrait-il pas d’abord garantir une fourniture d’électricité stable et fiable pour tous les citoyens ?

Le contraste entre les objectifs affichés et la réalité quotidienne est frappant. Le gouvernement malgache semble vouloir sauter des étapes essentielles, espérant ainsi rejoindre les efforts globaux en matière de lutte contre le changement climatique. Mais sans une base énergétique solide, cette vision verte risque de rester une utopie.

Le lancement du projet de mobilité électrique à Madagascar, bien que louable en théorie, soulève des questions sur la pertinence et la faisabilité de telles initiatives dans un contexte de crise énergétique aiguë. Il est essentiel que le gouvernement malgache aborde d’abord les problèmes fondamentaux de son infrastructure électrique avant de se lancer dans des projets de cette envergure. Sinon, il risque de se trouver dans une situation où les ambitions écologiques, aussi nobles soient-elles, seront perçues comme une autre manifestation de promesses irréalistes déconnectées des réalités du quotidien.

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