Durant la dernière campagne électorale, la scène politique malgache a été marquée par des activités officielles du gouvernement qui suscitent de vives préoccupations. La mission d’observation de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a relevé des activités menées par les autorités durant cette période, notant notamment les inquiétudes des parties prenantes concernant les lancements de projets et les inaugurations d’infrastructures par le gouvernement. Selon la déclaration préliminaire de l’organisation, ces activités offrent un avantage évident aux candidats pro-gouvernement et sont contraires à la loi.
Face à cette situation, la SADC a émis des recommandations, encourageant fortement le gouvernement à « assurer le strict respect de l’article 61 de la loi organique sur les élections générales et les référendums ». Ce texte stipule, entre autres, que les autorités doivent s’abstenir de toute activité telle que les lancements de projets ou les inaugurations d’infrastructures en période électorale. Florence Mumba, cheffe de mission de la SADC et ancienne juge à la Cour suprême de Zambie, a souligné cette nécessité.
Cependant, ces recommandations sont rester lettre morte. Durant la campagne électorale des dernières législatives, Andry Rajoelina a multiplié les inaugurations à travers l’île, souvent accompagné des candidats de son parti, TGV IRMAR. Les candidats de ce parti ont largement utilisé les ressources de l’État – véhicules, sonorisation, bâtiments publics, et réquisition de personnel – pour mener leur campagne. Les chaînes de télévision et radio nationales, censées être neutres, ont largement diffusé ces inaugurations, renforçant ainsi la visibilité des candidats pro-gouvernement.
Alors, à quoi sert la SADC si ses recommandations ne sont pas suivies d’actions concrètes pour contrer ces multiples infractions ? La présence de la mission de la SADC, avec ses 58 observateurs déployés dans les six provinces, n’a eu aucun impact escompté. Les rapports préliminaires de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et de l’Union africaine, présentés en même temps, ne font que confirmer cette impression d’inefficacité.
Il est urgent que la SADC et les autres organismes d’observation électorale revoient leurs approches et adoptent des mesures plus coercitives. Sans cela, leurs recommandations resteront sans effet. La crédibilité de ces institutions dépend de leurs actions, et avec elle, la confiance des citoyens dans le processus électoral.