Face à une hausse soudaine des tarifs d’accès à Internet, le gouvernement malgache a dû faire marche arrière sous la pression populaire. Initialement fixé à 0,95 dollar pour 1Go, ce prix plancher a été perçu comme une atteinte au pouvoir d’achat déjà précaire des Malgaches. Avec un revenu moyen mensuel ne dépassant pas les 43 dollars, l’impact de cette politique sur les ménages et le secteur informel également acteur de l’économie locale, aurait été considérable. Le revirement tarifaire a eu bel et bien des répercussions. Le 04 mai 2024, le Ministère du développement Numérique, de la transformation Digitale, des Postes et des Télécommunications (MNDPT) annonce l’abrogation du décret en question et prévoit des pénalités à l’encontre des opérateurs qui ne respecteront pas leurs engagements envers le gouvernement par le biais de l’Autorité de régulation des technologies de communication (ARTEC).
Revenons à la décision prise au mois de novembre 2023, l’annonce de l’augmentation des prix de l’internet sans mesures d’accompagnement qui a suscité de vives critiques. Les consommateurs, déjà confrontés à des défis économiques, se sont retrouvés face à une décision gouvernementale isolée, soulignant le besoin de politiques plus inclusives et réfléchies. Cette situation a mis en lumière la nécessité d’une approche holistique qui prendrait en compte les réalités socio-économiques des citoyens.
Priorités gouvernementales et aspirations numériques
Il est utile de rappeler régulièrement les trois piliers fondamentaux de développement pour ce second mandat de Rajoelina, mais de quel développement parle-t-on lorsque l’accès à Internet est indirectement restreint. L’accessibilité à Internet est essentielle pour l’éducation et le développement, et doit être une priorité ; il s’agit du socle d’une société moderne et inclusive, et Madagascar doit naviguer entre ses ambitions numériques et les besoins fondamentaux de sa population. Les défis auxquels Madagascar est confronté dans sa quête d’une connectivité Internet abordable et accessible à tous reste encore utopique.
Le gouvernement malgache voudrait-il s’inspirer du modèle chinois ? Une autre controverse surgit avec la restriction de l’accès à Facebook, le réseau social le plus utilisé à Madagascar avec plus de 3 millions d’abonnés. Cette mesure, qui limite les échanges et l’accès à l’information, évoque les politiques de censure mises en place en Chine, où les médias sociaux sont strictement régulés et des services comme Facebook sont bloqués. Vu le contexte politique dans le pays, le régime actuel pourrait chercher à renforcer son emprise sur le flux d’informations. Néanmoins, cette stratégie pourrait accentuer l’isolement de Madagascar à l’échelle mondiale et entraver les avancées vers une société plus interconnectée et informée.