Le constat d’une aggravation inquiétante de la pauvreté à Madagascar est sans appel : 80% de la population rurales vit en dessous du seuil de pauvreté depuis quelques années. En revanche, le taux de pauvreté urbaine, en particulier dans les villes secondaires, s’est nettement aggravé et a dépassé 55% en 2024, selon la Banque Mondiale.
Depuis janvier 2019, Vazaha Menasofina n’arrive pas, ou n’essaie même pas de briser le cycle de la Pauvreté à Madagascar ? Et Madagascar s’enfoncera de plus en plus, s’il reste en place.
L’opposition se focalise actuellement sur les fraudes et irrégularités des élections législatives, et se laisse détourner leur attention des vrais problèmes de la population : Vazaha Menasofina doit partir !
Et la situation politique française actuelle offre actuellementune réelle opportunité de changement.
Briser le cycle de la pauvreté
https://blogs.worldbank.org/fr/africacan/comment-madagascar-peut-il-rompre-le-cercle-vicieux-de-la-pauvrete .
Pour la Banque Mondiale, « Madagascar doit établir une coalition en faveur de la croissance qui donne la priorité à la création d’un cadre institutionnel solide nécessaire à un secteur privé dynamique et compétitif. Cela nécessitera une administration publique stable, fiable et efficace, capable de fournir des infrastructures et des services tout en n’appliquant que des exigences réglementaires raisonnables. L’absence de ces éléments cruciaux se traduira par une croissance insuffisante, perpétuant la pauvreté et les opportunités manquées…Les défaillances de la gouvernance ont limité la capacité de Madagascar à atteindre une croissance soutenue, inclusive et élevée, nécessaire pour réduire l’extrême pauvreté…La faiblesse des institutions et le contrôle des élites érodent l’Etat de droit, la responsabilité su secteur public et la lutte contre la corruption« .
Vazaha Menasofina aurait plaidé, dans le cadre du 60ème anniversaire de la CNUCED, pour un développement économique mondial inclusif. Quelle ironie de l’entendre donner des leçons sur le développement économique mondial inclusif, quand on voit ce qu’il fait sur ce plan à Madagascar!
Si Madagascar veut enfin briser le cycle de la pauvreté, la 1ère priorité doit être la mise en place d’un Etat de droit non contrôlé par des « élites » (pas de fausses descentes du président en pleine période électorale, ni du « Azo raisina, fa tsy mitombina »), une lutte véritable contre la corruption et non un système anti-corruption de façade.
Un mois après son installation en janvier 20219 à Iavoloha, la lecture d’une communication de Vazaha Menasofina aux membres du gouvernement avait suscité beaucoup d’espoir :
https://www.presidence.gov.mg/actualites/informations/sociale/19-a-la-une/63-la-lutte-contre-la-corruption.html
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Monsieur le Secrétaire d’Etat.
Objet : La lutte contre la corruption
Force est de constater que la corruption demeure une réalité trop ancrée dans notre quotidien à Madagascar. Cette situation accentue les inégalités et injustices sociales, et entrave de manière significative la croissance et le développement économique de notre pays. Elle est la source de la méfiance du citoyen à l’égard des gouvernants et des Institutions de l’Etat. En dépit de la mise en place des dispositifs juridiques et institutionnels, les indicateurs en matière de corruption révèlent que Madagascar reste largement en dessous de la moyenne du Continent africain (32). En effet, d’après le rapport rendu par Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) pour l’année 2018, Madagascar a un indice de perception de la corruption de 25 le classant ainsi au 152ième pays sur 180 pays. Il est crucial d’inverser la tendance et de prendre les dispositions nécessaires pour atteindre l’objectif d’un score de 50/100 à l’horizon 2024.
Lutter activement pour faire reculer la corruption voire l’éradiquer constitue une priorité de l’Etat afin de promouvoir l’intégrité, la redevabilité et la transparence comme il est mentionné dans le « velirano » pris envers la population. Au regard de l’ampleur, de l’étendue et de l’enracinement de ce fléau dans notre société et notamment dans l’Administration, il est important d’instaurer une politique de « zéro tolérance » et d’exemplarité de la sanction en la matière. Comme dans tout Etat de Droit, cette politique s’applique à tous sans exception.
Des nouvelles mesures seront adoptées de manière à renforcer et améliorer le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption. Nous allons procéder à la nomination d’un nouveau responsable pour diriger le Comité de Sauvegarde de l’intégrité. Cette entité aura la responsabilité de proposer prioritairement des nouvelles procédures pour sécuriser les concours d’entrée dans la fonction publique. Il faut assurer la transparence des concours administratifs en accélérant la publication des résultats, en renforçant la sécurisation des notes des candidats et la mise en place d’un mécanisme efficace pour dénoncer les cas de corruption dans ce domaine.Il en est de même pour la lutte contre la corruption dans les marchés publics. « En 2017 la Commission Nationale des Marchés publics a déclaré que 53% des passations de marchés publics présentent des irrégularités ».Pourtant les marchés publics contribuent à hauteur de 9 à 10% au Produit intérieur brut (PIB).Il faut renforcer non seulement le contrôle à priori, mais surtout le contrôle à postériori pour lutter contre les marchés fictifs. En 2017, le montant des marchés publics fictifs a été estimé à 1157 milliard ariary.
Sur la base des rapports d’activités du BIANCO, les Collectivités territoriales décentralisées, les Services fonciers, la Justice, la Gendarmerie nationale, l’Education et l’Environnement sont classés comme étant les secteurs de l’administration les plus touchés par la corruption. La lutte anti-corruption doit être renforcée et priorisée dans ces secteurs.
Le standard de service public adopté par le Gouvernement devra être mis en œuvre et appliqué, à tous les niveaux de l’Administration, dans un délai de 3 mois. Une charte de service public doit être affichée et appliquée dans tous les bureaux de l’administration publique. La fixation des contributions des usagers aux éventuels frais d’un service public doit être affiché et égale pour tous et surtout limitée aux prestations réelles et aux coûts des documents administratifs. La fixation de ces frais doit prendre en compte la capacité contributive de l’usager et obéir à un barème public, transparent et précis. Il faut mettre fin aux «allers-retours »inutiles des citoyens pour obtenir un document administratif. Les administrations doivent orienter et conseiller les citoyens dans leurs démarches administratives. Par ailleurs, les cellules anti-corruption doivent être opérationnelles au niveau de tous les Ministères. Les citoyens sont encouragés à faire des devoirs d’alerte et de dénonciation de corruption.
Tel est, Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les Ministres et Monsieur le Secrétaire d’Etat, l’objet de la présente communication.
Antananarivo, le 20 Février 2019
Andry RAJOELINA
Madagascar a-t-il fait des progrès depuis ?
Même si Madagascar semble avoir progressé, passant de la 158ème place sur 180 pays en 2019 à la 145ème place en 2023, l’indice de perception de la corruption en 2023, publié par Transparency International, est resté à 25/100, au même niveau que celui de 2018.
Quant à l’Indice de l’Etat de droit publié par World Justice Project, Madagascar garde en 2023 le même score de 0,43 qu’en 2019, mais passe de la 107ème place à la 114ème .
https://worldjusticeproject.org/rule-of-law-index/global/2023/
Avec Vazaha Menasofina à la tête de l’Etat, la spirale de la pauvreté, loin de briser son cycle, continuera à dévisser inexorablement.
Seule option qui reste aux Malagasy : Le dégager le plus tôt possible. Et l’opposition devrait plutôt se focaliser sur cette seule voie de sortie.
Situation politique française, une opportunité ?
L’assemblée Nationale française a été dissoute dimanche 9 juin par le président Macron, ouvrant la possibilité d’une nouvelle majorité après le 2ème tour de nouvelles élections législatives du 7 juillet 2024. A cette occasion, l’union de la droite française conduite par le Rassemblement National pourrait obtenir la majorité et former le nouveau gouvernement.
Dans un numéro précédent, le Journal de l’Île Rouge avait évoqué la possibilité de déposer une plainte en vue d’une déchéance de la nationalité française de Vazaha Menasofina. Un juriste nous avait fait part de ses commentaires, et avait écrit à juste titre que la naturalisation avait été prononcée par un décret du gouvernement. La déchéance devrait donc prendre la même forme. Et ce serait au gouvernement français, en l’occurrence éventuellement au futur gouvernement Bardella, de prendre ce décret de déchéance.
Le parti de Marine Le Pen est très pointilleux sur ces questions de « Souveraineté Nationale ». Il lui sera difficile d’en accepter la cession d’une quelconque partie. Même de parler simplement de l’idée de cogestion. Et supporter d’avoir une épée de Damoclès, représentée par un Vazaha Menasofina qui veut réclamer le retour de la souveraineté sur les Îles Eparses, ne leur paraîtra pas acceptable.
Le projet du gouvernement Hollande, en janvier 2017, d’un traité proposant la cogestion économique, scientifique et environnementale de l’île Tromelin avec Maurice, avait été stoppé. De nombreux parlementaires avaient rappelé que « La République est une et indivisible ».
Rendez-vous donc à la soirée électorale française du 7 juillet 2024.