Dès septembre 2019, Vazaha Menasofina avait montré son vrai visage : Il n’aime pas les élections avec les incertitudes inhérentes par nature. Ainsi, au lieu de faire tenir les élections des chefs de région, il a préféré les nommer. Il en a même changé l’intitulé en gouverneur : un gouverneur qui détient le pouvoir exécutif de la région (ou de la colonie, du temps de la colonisation). Etant nommé, le gouverneur est responsable devant le président qui l’a nommé et « gouverne » au nom du pouvoir central.
Tout ceci pendant les 5 années de son premier mandat, et probablement également pour le mandat actuel, en violation flagrante des dispositions constitutionnelles. Et la HCC n’y a jamais trouvé rien à redire jusqu’à ce jour ? Et pour cause, tous ses membres sont également nommés par le pouvoir en place.
A voir les fameuses « descentes sur terrain » de Vazaha Menasofina dans plusieurs districts en pleine période électorale, avec les distributions de cuvettes orange et de jiron’akoho, sans que ni la CENI ni la HCC n’aient eu aucune réaction !
A lire les résultats provisoires publiés par la CENI, dont les totaux des voix de certains districts ne correspondent même pas aux totaux des voix obtenues dans tous les bureaux de vote !
Le chef du CID (Centre Informatique de District) de Faratsiho et le chef ainsi que 2 autres membres de la CED (Commission Electorale de District) de Faratsiho, ont été convoqués par les gendarmes d’Antsirabe. Et la CENI ne trouve rien d’autre à dire ou à faire qu’envoyer un avocat !
A supposer que ces personnes sont passibles de poursuite, ne revient-il pas à la CENI de les poursuivre et de les traduire en justice si besoin ?
Sur quelle base légale l’exécutif s’est-il permis de se saisir en envoyant ces convocations par les gendarmes ? C’est à la CENI de porter plainte préalablement, le cas échéant.
C’est comme si la HCC pouvait maintenant se saisir d’elle-même d’une affaire criminelle ?
Dans cette affaire Lalatiana Be Molotra (pardon ! Henriette), il aurait été moins compliqué de la nommer directement députée de Faratsiho, puisque telle est le but de toute cette manœuvre honteuse.
Et pourquoi ne pas nommer également pour tous les députés des autres districts?
Cela aurait le mérite de clarifier ce que veut Vazaha Menasofina, tenir et contrôler toutes les manettes du pouvoir avec une centralisation totale. De surcroît, cela permettra de diminuer les dépenses du Trésor en ces moments de disette budgétaire.
Disette budgétaire
Extrait d’un quotidien « Un patient meurt d’inanition dans un hôpital. Aucun membre de sa famille ne lui a apporté à manger et l’hôpital non plus n’a pas les moyens pour lui donner à manger. Un cas qui a fait la une des journaux mais qui, malheureusement, n’est pas isolé. Les hôpitaux publics sont devenus de véritables mouroirs pour ceux qui n’ont pas les moyens de se faire soigner. Les médecins font de leur mieux mais à l’impossible nul n’est tenu ».
Ce quotidien appartient, non à l’opposition, mais à un ministre du gouvernement. C’était l’éditorial du 14 juin 2024 intitulé « Mouroirs aux alouettes », presqu’un SOS !
Et le dernier conseil des ministres décide allègrement l’achat de voitures et de motos pour la présidence destinés, semble-t-il, aux Forces de Défense et Sécurité qui vont défiler le 26 juin 2024 devant le chef suprême Vazaha Menasofina l
Le même conseil des ministres qui a décidé l’embauche de 1 500 gendarmes, au moment où les embauches dans tous les autres ministères sont gelées ! Une priorité qui trahit les intentions de « serrer la vis » de Vazaha Menasofina !
Ce conseil des ministres a également réservé un financement pour le fameux téléphérique, dont on sait déjà que l’exploitation va être déficitaire et nécessitera très certainement des subventions comme la Jirama.
S’agissant justement de la Jirama, le nouveau DG a pris le pli très rapidement. Il vient d’inventer un nouveau concept : « le délestage tournant de l’approvisionnement en eau », appelés pudiquement « TOURS D’EAU ». Son rôle se limite à gérer au mieux la pénurie !
Comme le DG de Madagascar Airlines qui n’a plus qu’un seul avion à gérer
Comme il y aurait un gap journalier de 60 000 m3, , cela en fait des bidons jaunes et les Antananariviens devront prendre leur mal en patience, car cette situation va durer « un certain temps ».
Et maintenant ?
Ces élections ont tout de même eu le mérite de montrer que de plus en plus de Malagasy comprennent que Vazaha Menasofina n’a aucune solution pour l’amélioration de leurs quotidiens, notamment dans les villes. Et ils l’ont manifesté dans les urnes.
La prochaine augmentation des prix à la pompe, même si cela n’ira pas encore jusqu’à la vérité totale des prix, va irrémédiablement se répercuter sur les PPN qui absorbent la majeure partie des revenus des 80% de Malagasy Vivant sous le seuil de la pauvreté. Ce taux de pauvreté va encore augmenter, et aucune lueur d’espoir ni pour l’électricité, ni pour l’eau, ni pour l’état des routes.
Et cela va durer, puisqu’il y aura un autre ajustement des prix à la pompe dans quelques mois, puisque la ministre des finances a encore prévu, dans la LFR, 557 milliards ariary de subvention aux pétroliers (bénéfice et accès aux devises garantis !).
Vazaha Menasofina va-t-il pouvoir encore s’accrocher durablement au pouvoir ? Nous en reparlerons après les élections françaises.
D’ici là, profitons du stade Barea homologué pour des shows évangéliques.
Rija Rasolondraibe va probablement encore annoncer la « Bonne Nouvelle » à Vazaha Menasofina.
Pour l’instant, ce sont les sauterelles de la 8ème plaie d’Egypte qui ont déjà ravagé plus de 270 000 hectares de terres agricoles du Sud et du Sud-Ouest de Madagascar, y aggravant l’insécurité alimentaire.
Il n’y a plus qu’à espérer que les ténèbres de la 9ème plaie ne suivront pas ! Ne craignez rien, vous rassurera Vazaha Menasofina. Puisqu’il a déjà tout prévu avec les jiron’akoho « MITONDRA HAZAVANA HO ANAO ».