Selon les statistiques de l’Unicef,
-seuls 23% des enfants de 7 à 14 ans ont acquis une aptitude à la lecture.
-et dans cette même tranche d’âge, seuls 7% ont acquis des compétences en mathématiques.
-moins de la moitié des enseignants ont les capacités pour transférer efficacement leurs compétences à leurs élèves.
Pour ceux qui le peuvent, le must c’est fréquenter le lycée français, les collèges et lycées suivant le programme français, ou l’American School of Antananarivo, ou le British School of Madagascar. Ensuite, trouver absolument le moyen d’aller à l’étranger, et pour les peu fortunés à Maurice.
Avant, on partait d’abord à Andafy, en France. Maintenant, on va aux Etats Unis, au Canada, en Suisse, en Corée, partout dans le monde, pour aller chercher ce qu’on a des difficultés à trouver à Madagascar. Et nombreux sont ceux qui arrivent à tirer leur épingle du jeu.
A tout seigneur, tout honneur ! A commencer par l’aîné des enfants de Vazaha Menasofina, Arena Rajoelina qui a fait ses études secondaires au Collège du Léman en Suisse (« Izay adala no toan-drainy »), avant de suivre les cours de la prestigieuse Ecole Hôtelière de Lausanne, dont les frais de scolarité s’élèvent à 150 000 euros, soit près de 720 millions ariary.
On peut citer ensuite le cas du jeune Tiana Rasamimanana, fraîchement sorti des plus grandes écoles d’ingénieur françaises Comme on a pu le lire sur la page facebook de sa mère Rinah, qui s’est faite bien discrète ces derniers temps. Au contraire de Lalatiana Be Molotra Mamasosy !
Souhaitons lui d’emboîter les pas de ses lointains prédécesseurs de l’Ecole Polytechnique de Paris Nirina Andriamanerasoa et José Andrianoelison.
Les Etats Unis ne sont pas en reste. Ylias Akbaraly (celui de la tour Orange, financée par la Caisse d’épargne pendant la transition) fête (à juste titre) la graduation de son fils Imran, tout en arborant le drapeau malagasy , après avoir reçu son diplôme MBA de la très prestigieuse Harvard business School (sinon la plus prestigieuse).
Sur sa page Linkedin « Fotoana tsy ho haiko hadinoina indrindra ny nahita ny zanako lahy Imran Akbaraly nahazo ny diplaoma MBA tao Harvard Business School.
Imran, mariky ny asa mafy sy fikirizanao nandritra ny taona maro ny diplaomanao. Miarahaba anao aho noho ity dingana lehibe ity!
Satria efa roso ny dianao, enga anie ny lova malagasy izay anananao hanentana sy hitarika anao ho amin’ny hoavy mamirapiratra sy mahomby hatrany« .
Traduction libre : « Un moment inoubliable d’assister à la cérémonie de remise du diplôme MBA à mon fils Imran Akbaraly à la Harvard Business School.
Imran, ton diplôme symbolise des années de travail acharné et de détermination. Félicitations pour cette étape incroyable!
À mesure que tu avanceras, que ton héritage malagasy continue de t’inspirer et de te guider vers un avenir brillant et prospère« .
Il y a une dizaine d’années encore, aller à l’étranger pour les jeunes n’était qu’une sorte de « passage obligé » avant de rentrer travailler à Madagascar. Actuellement, le rêve de la majorité des Malagasy et notamment des jeunes est plutôt de pouvoir quitter Madagascar et partir à l’étranger, coûte que coûte.
Certes, certains se contenteront d’être des chauffeurs livreurs (mais peu importe !), en espérant « réussir » comme Augustin Andriamananoro.
D’autres, des docteurs en médecine de l’Université de Madagascar, passeront les diplômes d’infirmiers ou se contenteront d’être embauchés comme aides-soignants. Pensant surtout à assurer d’abord l’avenir de leur progéniture.
Des vieux comme Maharante ont même dû travailler dans des sociétés de sécurité, mais c’était pour « fuir les cachots » de Madagascar.
L’avenir assuré des élites malagasy (l’exemple du MEDD)
Lorsque Vazaha Menasofina a nommé de nouveaux ministres de l’environnement, il est d’abord allé chercher Baomiavotse Vahinala Raharinirina PhD, ultra diplômée de l’université catholique de Madagascar, des Universités de St Quentin en Yvelines, du Québec à Montréal et de Barcelone. Mais ne surtout pas oublier qu’elle est d’abord la fille du grand militant bien connu MFM Jacques Aimé Raharinirina.
Est venue ensuite la remplacer Marie-Orlea Vina, obscure fonctionnaire territoriale d’une collectivité française, mais surtout elle est de la famille de l’ancien DG de l’ONE Laurent Ampilahy et du ministre cyclope à roulettes Tinoka Roberto.
Baomiavotse Vahinala Marie-Orlea Vina et Max Fontaine
Vient de la remplacer Max Andonirina Fontaine 28 ans (l’âge de Jordan Bardella), qui a suivi ses études secondaires au lycée français d’Antananarivo. Après 5 années au Canada et le diplôme de Bachelor of Business Administration (pas Master) de HEC Montréal. Bien appuyé par le réseau de ses parents, et le business du marché carbone. A tel point qu’une société comme Tozzi Green, qui avait commencé à exploiter des milliers d’hectares de l’Ihorombe avec du jatropha pour le bio carburant, d’était ensuite reconverti pour la culture de maïs pour la provende. Maintenant, c’est le marché carbone, grâce à la société Bondy du ministre de l’environnement . Sauf que les communautés villageoises environnantes ne voient pas cela d’un bon œil. Des pressions diverses via les gendarmes sont en cours. Des lonaky sont « invités » sans aucune convocation officielle à venir rencontrer le SEG à Fianarantsoa. Derrièe Tozzi Green, ce serait Mamy Ravatomanga alias PB. Affaire à suivre, et notramment suivie à l’internationale par des banques belge et finlandaise !
Les élites malagasy
Des chercheurs d’IRD/Dial ont mené une étude sur les élites de Madagascar, qui détiennent les pouvoirs politique, économique , bureaucratique, militaire, religieux ou de la société civile.
Elles proviennent pour la plupart d’un monde très fermé, souvent très éduqués, issus de la « haute caste », et disposant d’un « réseau élitaire considérable fait de services rendus et reçus« .
Un réseau très fermé d’environ 10 000 personnes endogame qu’il est très difficile de pénétrer. Et que la politique éducative actuelle de Vazaha Menasofina est en train de consolider.
Le régime actuel est la consécration du règne d’un capitalisme prédateur, avec au-dessus du lot quelques ultra-riches, à l’image de Mamy alias PB et de Karanas comme Ylias Akbaraly, Hassanein Hiridjee, Hasnaine Yavarhoussen de Filatex, Sameer Rajabaly fils d’Amir Rajabaly, pour ne citer que ceux-là. Un nouveau type de capitalisme cosmopolite !
« L’iceberg de la prédation illicite et clandestine des ressources naturelles, des pierres précieuses à la faune en passant par le bois de rose, a pour partie immergée le capitalisme formel dominé par des groupes non malgaches« .
Après le pouvoir politique, Vazaha Menasofina essaie d’ailleurs dès maintenant d’intégrer son fils Arena Rajoelina (né avec une cuiller d’argent dans la bouche) dans la sphère économique plus ou moins formelle, et lui a ouvert une « petite » société » :
ARENA CORPORATION
RCS Antananarivo 2022 B 00889
NIF : 3 011 909 407
STAT : 47110-11-2022-0-10923
CAPITAL : 100 000 000 ariary
GERANT : Rajoelina Razakandisa Arena Fanambinantsoa
ACTIVITES : Achats et ventes aux détails de marchandises générales : produits alimentaires, produits agricoles et industriels, produits artisanaux. Prise de participation dans d’autres sociétés existantes ou à créer. Et d’une manière générale, toutes les activités industrielles, commerciales ou financières, mobilières ou immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à son objet social
Histoire de lui mettre les pieds à l’étrier ! Sans oublier de lui faire obtenir la nationalité française, comme il se doit ! Bientôt, il sera certainement consul honoraire de….
Cette endogamie du réseau élitaire, perpétuée par le système Vazaha Menasofina, a-t-elle des chances de perdurer et de survivre dans le temps ? Surtout dans le contexte géopolitique actuelle, où la circulation de l’information va à la vitesse de la lumière ? Même si les descendances des élites actuelles fréquentent les meilleures universités du monde.
A suivre…