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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Tozzi Green : tous les moyens sont bons, y compris la corruption et les pressions des gendarmes

La gazette de la grande île
20/06/20246 minute read

L’attention du public se tourne actuellement vers la HCC, en vue de la publication des résultats définitifs des législatives. Thameen Al-Kheetan, le porte -parole du Bureau des Nations Unies aux droits de l’homme à Genève, vient de publier un communiqué concernant l’intimidation des membres de l’opposition après les élections à Madagascar que le lecteur pourra consulter sur le site https://www.ohchr.org/fr/statements-and-speeches/2024/06/madagascar-call-respect-independence-judiciary-and-freedom?sfnsn=scwspwa .
Comme écrit dans nos éditions précédentes, la terrorisation règne actuellement à Madagascar. Et même les diplomates présents n’osent plus lever la voix de peur qu’ils ne fassent également l’objet de représailles, comme ce qui est arrivé à l’ambassadrice de l’Union Européenne.
C’est sans doute la raison pour laquelle, l’interpellation ci-dessus n’a pas émané du bureau local des Nations Unies, mais de celui de Genève.

Tozzi Green et les gendarmes

Les travaux de rénovation de l’EPP d’Ambohimarina/Ambohimanga ont été pris en charge par la société Tozzi Green, à la demande du général Korotamby auprès de M. Davide GIACHERO PDG de Tozzi Green. Cette EPP porte désormais le nom de EPP RAKOTMANANA, du nom du père de Korotamby.

Beaucoup se demandaient pourquoi diable Tozzi Green s’intéressait-il à Ambohimanga, alors que leurs projets se trouvent ailleurs, comme dans l’Ihorombe ou à Farahantsana/Mahitsy ?
Des journalistes étrangers amis viennent de nous donner la réponse :
Tozzi Green rencontre actuellement d’énormes difficultés dans un de ses projets dans l’IHOROMBE. Ils aimeraient réorienter leurs activités, tournées jusqu’ici sur des cultures annuelles comme la culture de géranium ou de maïs, et planter des arbres pour profiter du crédit carbone.
Avec l’appui du très jeune ministre de l’environnement Max Fontaine, dont la société BÔNDY s’est spécialisée dans ce domaine du crédit carbone. Cette société est appuyée par le programme Mitsiry de l’investisseur Miarakap financé par l’USAID.
5 directeurs/7 sont évidemment des expatriés https://www.bondy.earth/qui-sommes-nous/ .

De nombreux villageois d’Ihorombe vivent de l’élevage extensif de zébus, et utilisent les vastes prairies d’Ihorombe comme pâturages. Ils n’avaient pas été consultés sur le contrat de bail emphytéotique de 30 ans, portant sur 6559 hectares, signé en août 2012 pendant la transition. Le taux de location est de 3 ariary/m² (trois ariary), et le bail portait la signature de Hajo Andrianainarivelo, qui était alors vice premier ministre chargé du développement et de l’aménagement du territoire. Le lecteur pourra lire les détails de ce bail sur le site https://farmlandgrab.org/uploads/attachment/Bail%20Ihorombe.pdf .
A la fin du bail, prévu en août 2042, Tozzi Green n’est pas tenu de remettre les terrains dans leur état initial et reste propriétaire des constructions et réalisations fixes effectuées par elle !

Le projet de plantation d’arbres apparaît aux villageois comme le signe que Tozzi Green allait rester indéfiniment sur ces terres communautaires, qu’on leur avait « confisquées ».
C’est là où entrent en jeu les gendarmes, utilisés pour faire pression et terroriser les villageois, en particulier les Lonaky (autorités traditionnelles) à la tête de la fronde de ces villageois.
Au début de cette semaine, les 2 Lonaky Mahalefitsy et Ramarsialy ont reçu une convocation verbale pour se rendre à Fianarantsoa, en vue de rencontrer un général grosse ponte de la gendarmerie venu spécialement d’Antananarivo.
Les membres des communautés ont fait savoir que, même en l’absence d’une convocation écrite, une trentaine d’entre eux allaient accompagner les 2 Lonaky. Proposition refusée !
Finalement, ils ne sont pas allés à Fianarantsoa, mais une responsable des relations publiques de Tozzi Green, Mme Julie Ramiarintsoa, est descendue à IHOSY.
Les journalistes étrangers amis nous ont appris qu’elle a réussi à « arracher » la signature en faveur du projet, contre une promesse d’une vingtaine de zébus d’ici un mois. Les villageois savent qu’un des fils du lonaky Mahalefitsy travaille dans l’armée et un autre dans la gendarmerie. Le journalistes ne savent pas encore s’ils ont servi de moyens de pression, mais toujours est-il qu’au cours de la réunion, Mahalefitsy a été victime d’un malaise et a dû quitter la réunion.
On a fait comprendre aux villageois, qu’après les festivités du 26 juin, toutes leurs cases allaient être passées au peigne fin et qu’on trouvera certainement des infractions permettant de les poursuivre.

Sachant ne plus pouvoir compter sur aucune autorité malagasy pour écouter leurs doléances, ils se sont tournés vers des ONG, qui ont alors adressé une lettre ouverte à Tozzi Green, la banque belge BIO , la banque finlandaise FINNFUND et au gouvernement italien. Lettre ouverte que vous pouvez trouver  https://www.agencemalagasydepresse.com/economie/lettre-ouverte-a-la-societe-tozzi-green-aux-banques-belge-bio-et-finlandaise-finnfund-au-gouvernement-italien/ .

Korotamby et Tozzi Green doivent savoir que cette affaire est maintenant portée à la connaissance de la communauté internationale, et que leurs pratiques seront vouées à l’échec. Ces villageois pensent à l’avenir de leur progéniture et trouveront d’une manière ou d’une autre les moyens de leur mettre des bâtons dans les roues.
Ce genre de pratiques n’est pas du goût des actionnaires des banques qui financent Tozzi Green, car elles sont loin de correspondre aux valeurs qu’elles défendent. Elles tiennent énormément à leur réputation, en particulier leur réputation RSE. Cette réputation RSE se définit par la perception que peut avoir collectivement le grand public quant aux comportements et engagements de ces Banques européennes en matière sociale, sociétale et environnementale. Elles ne les laisseront pas perdurer les pratiques actuelles de Tozzi Green aidée par le gendarmes, et prendront toutes les mesures nécessaires dans ce sens.

Terrorisation

La terrorisation est encore montée d’un cran. Le corps du substitut à la Cour d’appel de Mahajanga, venu début juin à Antananarivo suivre la transmission des résultats des votes, vient d’être retrouvé. Il a été tué bestialement.
La terrorisation continue, et s’amplifie même davantage.

On comprend maintenant l’alerte du porte-parole des Nations Unies aux droits de l’homme, lorsqu’on apprend que le député non réélu Idéalson d’Ampanihy est parti se réfugier à Maurice. Tout comme Ahmad Ahmad de Fénérive Est parti à la Réunion avant la fin de leur mandat actuel. Pour ne pas subir le sort de Masy Goulamaly, sinon pire ?

En conclusion, nous lançons un avertissement à Vazaha Menasofina et consorts en paraphrasant Abraham Lincoln « Vous pouvez terroriser une partie du peuple tout le temps, ou tout le peuple une partie du temps, mais pas tout le peuple tout le temps« .

Tozzi Green à Satrokala/ Ihorombe

 

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