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Le Journal de l'île Rouge
Economie

La Jirama : Bouc Émissaire d’une Gouvernance Économique Défaillante sous Rajoelina

La gazette de la grande île
25/06/20244 minute read

Le 26 juin approche, jour où Madagascar célèbre son indépendance. Mais cette année, la célébration se fait dans l’ombre d’une crise économique sévère, exacerbée par une mauvaise gouvernance généralisée. Au cœur de cette crise se trouve la Jirama, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, qui accumule des dettes colossales envers ses fournisseurs de carburant, atteignant 1 444 milliards d’ariary en 2023. Cependant, utiliser la Jirama comme bouc émissaire pour justifier l’incapacité financière de l’État n’est rien d’autre qu’un écran de fumée masquant une gestion économique désastreuse sous le régime Rajoelina.

Subventions et dettes : la Jirama en difficulté

La ministre de l’Économie et des Finances, Rindra Rabarinirinarison, a récemment révélé lors d’une conférence de presse que l’État continue de subventionner la Jirama en raison de son incapacité à payer ses dettes. Une somme de 793 milliards d’ariary a été prévue dans la loi des Finances rectificative (LFR) 2024 pour régler ces dettes, ce qui grève lourdement le budget national. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, a souligné que les dépenses en carburant de la Jirama pèsent lourdement sur sa trésorerie, et a appelé à une transition énergétique vers les énergies renouvelables pour réduire cette dépendance coûteuse.

La mauvaise gestion généralisée du régime Rajoelina

Cependant, cette situation ne se limite pas à la Jirama. Elle est le symptôme d’une mauvaise gestion économique généralisée sous le régime Rajoelina. La dépendance excessive aux subventions pour maintenir à flot une compagnie d’État mal gérée reflète une incapacité plus large à gérer efficacement les finances publiques. Le détournement des fonds publics pour des projets de spectacle inutiles, comme la construction de stades inadaptés et de téléphériques, a vidé les caisses de l’État, tandis que les besoins essentiels de la population restent négligés.

Des priorités mal orientées

L’incapacité de la Jirama à couvrir ses charges d’exploitation est présentée comme une justification pour l’état déplorable des finances publiques. Cependant, cela masque la réalité d’une gouvernance économique défaillante. Le régime Rajoelina a détourné l’attention de ses échecs en utilisant la Jirama comme bouc émissaire. Les priorités budgétaires du gouvernement sont clairement mal orientées, avec des fonds investis dans des projets futiles au lieu de renforcer les infrastructures essentielles et d’améliorer les services publics.

Les conséquences d’une mauvaise gouvernance

Cette mauvaise gouvernance a des conséquences graves pour la population malgache. Le manque de fiabilité de l’approvisionnement en électricité, les augmentations des prix du carburant et des produits de première nécessité, et l’insécurité croissante sont autant de symptômes de cette gestion désastreuse. La dépendance excessive aux subventions et l’incapacité à attirer des investissements privés pour moderniser les infrastructures montrent que le problème dépasse de loin la seule Jirama.

Un appel à une gestion responsable

La crise actuelle de la Jirama n’est que la partie émergée de l’iceberg. La vraie cause de la crise économique à Madagascar est une mauvaise gouvernance généralisée et une gestion irresponsable des finances publiques sous le régime Rajoelina. Il est impératif que le gouvernement revoie ses priorités, mette fin aux projets de spectacle inutiles, et se concentre sur la reconstruction des infrastructures essentielles et l’amélioration des services publics. Plus simplement, Madagascar a juste besoin d’autres dirigeants que ces incapables. Ce n’est qu’ainsi que Madagascar pourra véritablement célébrer son indépendance, non seulement en paroles, mais en actes concrets pour le bien-être de sa population.

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