La cérémonie d’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée nationale malgache a récemment tourné au désordre lorsqu’un incident inattendu a mis en lumière une problématique récurrente dans la politique du pays. Modeste Rakotorahalahy, député élu à Mandoto et doyen de l’Assemblée à 67 ans, a livré un discours en français qui a malheureusement révélé son incapacité à lire et à écrire correctement cette langue. Ce moment a été perçu comme une humiliation pour lui et pour la nation tout entière.
Une question de compétences minimales
Cet incident n’est pas une attaque personnelle contre Rakotorahalahy. Chaque individu suit un parcours unique et ce n’est pas une faute de ne pas maîtriser une langue étrangère. Cependant, il est impératif de réitérer l’importance de la compétence minimale pour tout candidat aspirant à occuper un poste clé dans la direction du pays. La Gazette de la Grande Île a maintes fois souligné cette nécessité, et les événements récents ne font que renforcer cette position.
Le rôle essentiel des députés
Les députés ont des responsabilités cruciales : proposer et voter des lois, représenter la population auprès du pouvoir exécutif, corriger les actions de l’exécutif et formuler des critiques constructives. Un candidat aux législatives doit donc posséder au minimum les compétences nécessaires pour remplir ces rôles. Cela ne signifie pas que chaque député doit détenir des diplômes élevés, mais une compétence de base est indispensable pour assurer un bon fonctionnement démocratique et législatif.
L’expérience et la compétence
L’expérience est certes précieuse, mais elle ne doit pas être le seul critère de sélection. Il est vital d’exiger une base de compétence pour garantir que ceux qui sont élus soient capables de comprendre et de s’acquitter des tâches qui leur incombent. Cette exigence devrait s’appliquer non seulement aux députés, mais également aux présidents de fokontany, aux sénateurs, aux gouverneurs, aux maires, aux ministres, et à tous les autres postes clés de la nation.
Une dérive festive et ses conséquences
Actuellement, Madagascar est dirigé par un ancien DJ, et cela se reflète dans la manière dont le pays est gouverné. Les réponses aux problèmes nationaux prennent souvent la forme de spectacles et d’événements festifs. Les fonds publics sont dilapidés dans la construction de stades et de scènes de spectacle, tandis que les besoins fondamentaux de la population restent ignorés.
Un appel à la raison
Il n’est pas nécessaire de savoir lire ou écrire le français pour vivre dignement à Madagascar. Cependant, se porter candidat à un poste clé exige une compréhension approfondie des responsabilités associées. Réagir de manière émotionnelle à ce genre de problèmes peut nuire gravement à l’avenir du pays. Il est donc essentiel d’adopter une approche rationnelle et de fixer des normes minimales de compétence pour les candidats aux postes de direction.
L’incident de la cérémonie d’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée nationale devrait être un rappel urgent de la nécessité de revoir les critères de sélection des candidats aux postes clés du pays. L’avenir de Madagascar dépend de la compétence et de la préparation de ses dirigeants, et il est de la responsabilité de tous de veiller à ce que ceux qui sont élus soient réellement capables de remplir leurs rôles efficacement.