« Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais« , illustre parfaitement les actions du régime Radomelina pour l’abolition de la corruption.
L’affaire Rinah/SMMC
Rinah Rakotomanga, ancienne DG de la communication de la présidence, avait avoué, aux fonctionnaires de l’Inspection générale de l’Etat, avoir truqué un appel d’offres de la SMMC (Société de Manutention de Marchandise Conventionnelle). Elle avait imité la signature de deux représentants de sociétés concurrentes pour faire croire à une saine compétition sur une offre de marché public de la SMMC. Tout ceci pour le compte de la société de son compagnon de l’époque, un demi-frère de Tinoka Roberto.
De plus, après obtention du marché, leur société a pu bénéficier d’une avance de 80% du marché (au lieu des 20% règlementaires) , soit 1 145 914 278, 72 ariary. http://www.armp.mg/site/base_ARMP/sites/default/files/CIRCULAIRE_DE_REGULATION_DES_MARCHES_PUBLIC_2024.pdf.
Tout ceci consigné noir sur blanc dans un rapport de l’IGE (Inspection Générale de l’Etat), un organisme rattaché à la Présidence. Le PAC affirme avoir été saisi et aurait transféré le 05 mai 2021 le dossier au Bianco. Ce dernier disait à l’époque que « le Bianco ne laissera pas cette affaire se tasser ».
3 années plus tard, Rinah Rakotomanga n’est nullement inquiétée et compte se présenter aux élections à la mairie d’Antananarivo, et probablement utiliser son « trésor de guerre ».
Dernièrement, le comité de pilotage chargé d’élaborer la nouvelle stratégie de lutte contre la corruption va présenter le nouveau « roadmap » (toujours des mots savants pour cacher l’inefficacité du CSI (Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité), avec l’aide d’un expert étranger (la panacée pour le régime Radomelina Vazaha, après Gérard Perceau, le comte Thierry de Bailleul ou Ron Weiss).
Personne ne prendra au sérieux cette lutte contre la corruption, tant que cette affaire SMMC restera la dernière de la pile de dossiers traités par le Bianco et la PAC.
Concernant toujours Rinah Rakotomanga, « l’activiste » Fanirisoa Ernaivo vient d’ailleurs de révéler sur son site facebook que Rinah et ses acolytes devraient la modique somme de 102 444 € à Madagascar Airlines https://www.facebook.com/share/p/deCZqZBJZ3i28MoG/ , soit environ 521 millions ariary au cours du jour.
Lors de la prestation de serment du nouveau DG du Bianco, Gaby Nestor Razakamanantsoa, Radomelina Vazaha a insisté sur « la nécessité de sanctions exemplaires contre toute personne reconnue coupable de corruption quelle que soit sa position dans la hiérarchie administrative« .
Tant que les Malagasy ne verront pas Romy Voos Andrianarisoa condamnée et purger sa peine à Madagascar, la corruption tolérance zéro ne sera qu’un slogan politique destiné à amuser la galerie.
Les rapports de la Cour des Comptes
Cet organisme discret présidé par M. RAKOTONDRAMIHAMINA Jean de Dieu, qui ne fait pas beaucoup parler de lui, s’était fait remarquer en février 2022 lors de la publication du 1er audit sur l’utilisation des fonds consacrés à la riposte Covid. Peu de réactions de l’Exécutif, contrairement aux PTF (Partenaires Techniques et financiers). Ceux-ci étaient préoccupés par les résultats du 1er audit et l’absence de diffusion des trois autres. Bonjour la transparence ! « L’argent est géré comme s’il n’y avait pas de règles de finances publiques », disaient-ils sous couvert d’anonymat.
Le dernier rapport, que nous avons pu consulter sur le site de la Cour des Comptes, est celui du Rapport Public 2022, un rapport fort instructif de 228 pages dont nous recommandons la lecture.
Cerise sur le gâteau, la Cour des Comtes a publié un Livret simplifié de ce rapport, d’une vingtaine de pages, ce dont nous tenons à la féliciter https://ccomptes.mg/fr/publication/152 .
Le rapport 2023 serait déjà sorti début août 2024, mais nous n’avons pu en trouver de trace écrite, contrairement à nos confrères d’Africa Intelligence.
Ce rapport épinglerait l’exécutif pour son manque de transparence sur la crise du Covid. Ce que nous subodorions déjà, et que la Cour des Comptes ne fait que confirmer, preuves à l’appui.
L’article d’Africa Intelligence relève, à titre d’exemple, les prestations fictives de la société Mitea qui appartient à un proche de Rinah.
Il soulève également les achats exorbitants de matériel informatique par le ministre écran plat Tianarivelo Razafimahefa, auprès d’une société dans laquelle travaillait son épouse Tsanta Razafimahefa .
https://www.africaintelligence.fr/afrique-australe-et-iles/2024/08/26/la-cour-des-comptes-epingle-l-executif-pour-son-manque-de-transparence-sur-la-crise-du-covid,110277671-art
« La Cour des comptes épingle l’exécutif pour son manque de transparence sur la crise du Covid
Dans un rapport publié au début du mois d’août, les magistrats de la Cour des comptes estiment que leurs recommandations émises à la suite de la crise sanitaire du coronavirus n’ont pas été appliquées par Andry Rajoelina.
Publié le 26/08/2024
La Cour des comptes, dirigée par Jean de Dieu Rakotondramihamina, a publié début août son rapport de performance 2023. Dans ce document qu’Africa Intelligence a pu consulter, les magistrats de cette institution supérieure de contrôle des finances publiques (ISC) estiment que l’exécutif n’a toujours pas appliqué les recommandations émises lors du précédent rapport datant de 2022.
Après la crise du Covid-19 qui s’est déployée dans le monde à partir de 2020, ces recommandations soulignaient la nécessité de mettre en place un cadre juridique relatif aux situations d’urgence sanitaire, afin de gérer les fonds publics de manière efficace et dans le respect des normes. Toujours en 2022, un plan d’action avait été élaboré en ce sens, sous l’égide du ministère de l’économie et des finances, déjà dirigé par Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison.
Mais, deux ans plus tard, le constat est sans appel : les magistrats estiment que plus de la moitié (62 %) des recommandations sur les flux financiers ne sont pas mises en œuvre, 13 % étant effectives (les 25 % restants étant en cours). Concernant le contrôle des marchés publics, le ratio est légèrement meilleur : un peu moins de la moitié (49 %) est en cours d’application, contre 41 % non mises en œuvre.
Détournements de fonds
La synthèse de 2022, qui concernait le suivi relatif aux audits de la gestion de la pandémie, portait sur quatre aspects : l’organisation, les mesures sociales, le contrôle des marchés publics et les flux financiers issus des bailleurs internationaux (Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale, Agence française de développement (AFD), etc.) dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. La même année, Madagascar avait bénéficié d’une enveloppe avoisinant les 444 millions de dollars de la part des partenaires techniques et financiers.
La synthèse brocardait les manquements du gouvernement, dirigé alors par le premier ministre Christian Ntsay et par le président Andry Rajoelina. Les magistrats y dénonçaient de nombreuses irrégularités dans la gestion de ces fonds, et des suspicions de détournement avaient été évoquées. La Cour des comptes avait aussi soupçonné des prestations fictives, comme les travaux supplémentaires pour la réhabilitation du centre d’isolement situé à l’aéroport international d’Ivato, à Antananarivo. La société prestataire, Mitea, appartenait à une proche de Rinah Rakotomanga, la directrice de la communication d’Andry Rajoelina à cette époque.
Des achats exorbitants de matériel informatique pour le Centre de commandement opérationnel, qui coordonnait la lutte contre l’épidémie, avaient aussi attiré l’attention : la société prestataire était dirigée par Tsanta Razafimahefa, l’épouse de Tianarivelo Razafimahefa, qui n’était autre que le ministre de l’intérieur de l’époque. Ce dernier a été élu député sous les couleurs du parti d’Andry Rajoelina lors des législatives du 29 mai ».
RAKOTONDRAMIHAMINA Jean de Dieu Cour des Comptes
Président de la Cour des Comptes Ambohidahy