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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Énergie à Madagascar : des excuses ou de l’incompétence gouvernementale ?

La gazette de la grande île
27/09/20242 minute read

La situation actuelle de la Jirama, avec un gap de production énergétique compris entre 30 MW et 40 MW, est désignée comme une conséquence des conditions naturelles et de la vétusté des infrastructures par Ron Weiss, directeur général de la compagnie. Pourtant, cette crise est bien plus profonde, ancrée dans des décisions politiques discutables qui remontent à plusieurs années, notamment sous le régime de l’actuel président, Andry Rajoelina.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Rajoelina a orienté les finances publiques vers des projets jugés futiles, comme la construction d’un stade, ignorant les alertes et les propositions concrètes pour résoudre les problèmes énergétiques du pays. Madagascar possède un immense potentiel en matière d’énergies renouvelables, en particulier solaire et hydroélectrique. Ce potentiel a été porté à son attention à maintes reprises, mais il a préféré tourner en dérision des projets d’envergure, comme la construction de barrages proposés par ses rivaux politiques.

Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean-Baptiste, continue de promettre l’accélération des projets solaires, tout en admettant que ceux-ci ne seront pas opérationnels avant plusieurs années. Quant à Ron Weiss, ses explications sur les défaillances du système énergétique s’attardent sur des facteurs externes tels que le faible niveau des eaux et la vétusté des infrastructures. Cependant, ces arguments ne font que détourner l’attention de l’incapacité du gouvernement à planifier efficacement et à investir dans des solutions durables.

Le choix d’investir dans des infrastructures comme un téléphérique plutôt que de moderniser les centrales énergétiques ou de développer de nouveaux projets hydroélectriques et solaires reflète une mauvaise priorisation des ressources du pays. Cette politique hasardeuse est à l’origine de l’effondrement de la Jirama, et les ministres actuels ne font que jouer le rôle d’amortisseurs face à une population de plus en plus excédée.

La crise énergétique à Madagascar est donc bien plus qu’une simple question de sécheresse ou de vieux équipements. Elle est le résultat direct d’années de mauvaise gouvernance et d’une vision à court terme qui continue de plonger le pays dans le délestage, aggravant les conditions de vie des habitants.

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