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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Chapeau bas aux Mauriciens !

La gazette de la grande île
05/10/20246 minute read

Jeudi 3 octobre 2024, la nouvelle tombe : Maurice vient de recouvrer sa souveraineté sur l’archipel des Chagos, grâce à un accord qualifié « d’historique » avec le Royaume Uni.
Nous ne pouvons qu’être admiratifs de l’efficacité des dirigeants Mauriciens qui n’ont de cesse de travailler pour leur population.
Le 22 juin 2017, l’assemblée générale de l’ONU avait adopté la résolution 71/292 sur cette question. Le 22 mai 2019, cette assemblée générale a confirmé l’appartenance de l’archipel des Chagos à Maurice : 116 voix pour, 56 abstentions et 6 contre à savoir le Royaume Uni, l’Australie, les Etats Unis, la Hongrie, Israël et les Maldives.
Maurice avait demandé préalablement et obtenu le 25 février 2019 un avis consultatif à la CIJ (Cour Internationale de Justice) qui avait conclu que « le processus de décolonisation de l’Île Maurice n’a pas été validement mené à bien au moment de l’accession de ce pays à l’indépendance en 1968 compte tenu du détachement de l’archipel des Chagos« .
Ce qui est exactement le cas des îles éparses qui ont été scindées de Madagascar par la France, à l’aide d’un décret pris à la veille de l’indépendance du 26 juin 1960.

Les îles éparses

L’assemblée générale de l’ONU adopte le 12 décembre 1979 la résolution 34/91, concernant les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas de India. « Elle demande au Gouvernement français de rapporter les mesures portant atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de Madagascar et de s’abstenir d’en prendre d’autres qui auraient le même effet et pourraient affecter la recherche d’une solution juste au présent différend ».
Cette résolution a été confirmée par la résolution du 11 décembre 1980. Une résolution de l’ONU n’a malheureusement de valeur contraignante.

En 2006, 2007 et 2008, Ra8 n’a cessé de défendre l’inaliénabilité des îles éparses à la tribune de l’ONU, tout comme Hery Rajaonarimampianina.
Peu après son investiture, Vazaha Tandrametaka avait fait le pari de récupérer, avant le 26 juin 2019, la souveraineté malagasy sur les îles éparses. Le 22 ami 2019, il avait dû rabaisser ses prétentions et accepté la proposition de son homologue Emmanuel Macron de « la constitution d’une commission mixte et partitaire franco-malgache afin d’aboutir à une solution consensuelle sur la question des îles éparses« .
Après la fameuse « Ici, c’est la France » prononcée aux îles Glorieuses par Macron, la 1ère réunion de cette commission mixte s’était réunie à Tana en novembre 2019.
Depuis, Vazaha Tandrametaka s’est fait très discret sur ces îles éparses. Il est vrai qu’entretemps, notre journal avait dévoilé sa nationalité française (Ce qu’il ne nous a jamais pardonné).

Continuer à réclamer ces îles va évidemment à l’encontre des intérêts stratégiques de la France. Vazaha Tandrametaka risque évidemment la déchéance de sa nationalité française, d’où son silence éloquent ! Gageons qu’il n’osera même pas évoquer, pendant le sommet de la Francophonie, ne serait-ce que la tenue de la 2ème réunion de cette fameuse commission mixte.

Nos lecteurs pourront lire sur les liens ci-dessous, une analyse très intéressante de Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur de la France à Madagascar de 2009 à 2012, intitulé « Les îles Éparses : enjeux de souveraineté et de cogestion dans l’Océan Indien »      https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers16-12/010066398.pdf , ainsi     qu’un document publié par le ministère français de la défense intitulé « Les Éparses : Des îles si convoitées  »    https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/cesm/cargo-201503-les-eparses-des-iles-si-convoitees.pdf « .

A lire ces deux articles, on doit comprendre que la France ne rétrocédera pas pacifiquement à Madagascar la souveraineté sur ces îles, dont la ZEE (Zone Économique exclusive) s’étend sur 356 000 km².

La France essaie actuellement de revenir à la base navale de Diégo Suarez, que la France a dû quitter avec regret après les accords de coopération de 1973, négociés par feu le Président Didier Ratsiraka.

Elle propose un financement de 5 millions d’euros pour « la réhabilitation de la base de Diego-Suarez ». Un article à ce sujet publié par notre confrère Africa Intelleigence toujours très bien informé :
https://www.africaintelligence.fr/afrique-australe-et-iles/2024/10/04/antananarivo-fait-patienter-paris-pour-la-rehabilitation-de-la-base-de-diego-suarez%2C110312810-bre?cxt=PUB&utm_source=AIF&utm_medium=email&utm_campaign=AUTO_EDIT_SOM_PROS&did=109681188

« Antananarivo fait patienter Paris pour la réhabilitation de la base de Diego-Suarez

Publié le 04/10/2024

Paris n’a pas reçu la lettre d’intention de la ministre malgache des finances, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, qui permettra de débloquer l’enveloppe de la France pour la réhabilitation de la base navale de Diego-Suarez. Ce projet doit être financé via l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 5 millions d’euros pour les premiers travaux (AI du 15/07/24).

Cette somme sera d’abord investie dans des études d’impact ainsi que dans le retrait de huit épaves de navires datant de la Seconde Guerre mondiale dans la baie de Diego-Suarez. À l’abandon depuis sa rétrocession par la France à Madagascar, dans les années 1970, à la suite de l’indépendance, la base navale n’a cessé de se détériorer, au point qu’aucun navire ne peut actuellement y accoster.

Dans le cadre de la coopération militaire franco-malgache, la Direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) a déjà financé le sémaphore du Cap Miné, inauguré le 26 septembre par l’ambassadeur de France à Antananarivo, Arnaud Guillois, et le directeur de la DCSD, le général Régis Colcombet.

Interrogée par Africa Intelligence sur le calendrier de la procédure côté malgache, la ministre des finances, reconduite à son poste lors du remaniement du mois d’août, n’a pas répondu à nos sollicitations »

On peut s’intéresser à l’article ci-après qui parle de la création ex-nihilo de la ville coloniale de Diégo Suarez, devenue Antsiranana : https://www.liberation.fr/debats/2019/10/02/diego-suarez-un-base-navale-coloniale-a-l-epreuve-du-cosmopolitisme-madagascar-1885-1973_1815967/ .

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