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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Madagascar : Un potentiel immense étouffé par une gouvernance défaillante

La gazette de la grande île
17/10/20244 minute read
Le Classement De Madagascar Dans Le GHI Est Symptomatique D'une Incompétence Profonde Au Niveau De La Gouvernance.

Selon le rapport 2024 de l’Indice mondial de la faim (GHI), Madagascar figure tristement parmi les six pays les plus touchés par la faim dans le monde, aux côtés de la Somalie, du Yémen, du Tchad, du Burundi et du Soudan du Sud. Ce constat est alarmant et révoltant, car il révèle une réalité évitable : avec ses ressources naturelles abondantes et son immense potentiel agricole et écologique, Madagascar ne devrait en aucun cas se retrouver dans une telle situation. Pourtant, le pays souffre des effets d’une mauvaise gestion chronique et d’un manque de vision stratégique de la part de ses dirigeants.

Un paradoxe insoutenable : Abondance et malnutrition

Madagascar est une île aux terres fertiles, capable de produire une grande variété de cultures, notamment du riz, de la vanille, du café, des fruits tropicaux, et des épices recherchées dans le monde entier. Elle abrite aussi une biodiversité unique, qui pourrait attirer des millions de touristes et offrir des opportunités pour des projets de conservation innovants et durables.

Cependant, cette richesse naturelle contraste douloureusement avec la réalité socio-économique du pays. Le rapport du GHI révèle que près de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de retard de croissance, signe de malnutrition chronique. Ce paradoxe est frappant : comment une terre aussi généreuse peut-elle abriter une population si affamée ?

Incompétence politique : Un frein au développement

Le classement de Madagascar dans le GHI est symptomatique d’une incompétence profonde au niveau de la gouvernance. Plutôt que d’investir dans l’agriculture, les infrastructures, et la sécurité alimentaire, les dirigeants successifs ont échoué à transformer les ressources naturelles de l’île en atouts économiques durables.

Plusieurs politiques agricoles manquent de cohérence, les investissements sont insuffisants, et les petits producteurs, qui forment l’épine dorsale de l’économie rurale, sont souvent laissés à leur sort. Les périodes de sécheresse et les crises climatiques, bien que réelles, sont davantage aggravées par l’absence de mesures efficaces de gestion des ressources. Pendant ce temps, les importations de produits alimentaires explosent, plongeant le pays dans une situation de dépendance extérieure qui ne fait qu’accentuer la précarité.

Absence de vision stratégique

Plutôt que de développer l’agriculture locale et d’améliorer l’accès à l’eau potable et à des soins de santé de qualité, les autorités semblent accaparées par des priorités superficielles et électoralistes. Les infrastructures essentielles restent en ruine, et les projets de développement souffrent d’un manque de transparence et d’une mauvaise gestion des fonds publics. Ce sont ces décisions politiques mal orientées qui freinent la transformation du potentiel naturel de Madagascar en véritable croissance économique et en sécurité alimentaire durable.

Une responsabilité politique à assumer

L’intégration de Madagascar dans le groupe des pays les plus affamés n’est ni une fatalité naturelle ni un accident climatique. C’est avant tout le résultat de décennies de mauvaise gouvernance et de l’incapacité des responsables politiques à mettre en place des réformes structurelles. Le pays a tout pour prospérer, mais l’absence d’une volonté réelle de prioriser l’agriculture et la sécurité alimentaire le maintient dans un cycle de pauvreté et de dépendance.

L’urgence d’un changement de cap

Madagascar mérite mieux que d’apparaître aux côtés de pays ravagés par des guerres ou des conflits civils. La richesse de ses ressources naturelles et la résilience de son peuple sont des atouts majeurs qui, avec une gestion éclairée et déterminée, pourraient changer le visage du pays. Pour sortir de ce classement désastreux, il est impératif de repenser les priorités nationales :

      Investir massivement dans l’agriculture durable et le soutien aux petits producteurs.

      Améliorer l’accès aux soins de santé et à l’éducation, en particulier dans les zones rurales.

      Renforcer la transparence et l’utilisation efficace des fonds publics pour développer des projets d’infrastructure.

L’avenir de Madagascar ne dépend que d’une chose : la capacité de ses dirigeants à se montrer à la hauteur du potentiel et des aspirations de l’île. Le peuple malgache n’a pas à subir la faim dans une île aussi fertile. Mais tant que la volonté politique fera défaut, la population continuera de souffrir. Il est temps de rompre avec ce cercle vicieux et de réaliser enfin la promesse que recèle cette île extraordinaire.

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