Message de la Commission Episcopale Justice et Paix et le GFSI
Vendredi 18 octobre, est sorti un message de la Commission Episcopale Justice et Paix, dont le président est le lazariste S.E. Monseigneur Benjamin Marc RAMAROSON, archevêque d’Antsiranana.
Le but essentiel des Lazaristes est de suivre le Christ évangélisateur des pauvres, et ses missionnaires vont dans les zones les plus abandonnées de la planète.
Ce message s’adresse en premier lieu à « Tous les responsables étatiques à tous les niveaux du pays« , et ensuite à « Tous les Malagasy et à toutes les personnes de bonne volonté« .
Les membres de cette commission viennent de tous les coins de Madagascar, ce qui a permis à cette commission de recueillir et d’analyser les faits et réalités du terrain :
Bureau National :
S.E.Monseigneur Benjamin Marc RAMAROSON, Président
R.P.Sata Jean Noel ANDRIANASOLO, Secrétaire Général.
R.P. Herilala Olivier RAZAFINDRABE, Secrétaire Général Adjoint
Mme RAKOTOARISOLO Josiane, Comptable
Mme RAHERILALAO Jeanne Lucie R., Secrétaire
Melle MAHEFAHARIVELO Léonie, Stagiaire
Archidiocèse d’Antananarivo :
R.P. Andrien Rolland RAKOTONDRAMANANA, Aumônier JEP Diocèse d’Antananarivo.
R.P. José Jean Chrysostome RANDRIAMANATSOA, Aumonier Diocèse d’Antananarivo
M. RAZAKAMAHAROMANANA Honoré, JEP Antananarivo
R.P. Vonjy HERITIANA Bruno, Aumônier JEP Diocèse d’Antsirabe.
M. Jean Léonard RAMILISON, JEP Antsirabe.
R.P. RABENAIVO Martial Andrianandimbisoa, Aumonier JEP Maintirano.
R.P. Marcel RAMIARANJATOVO, Aumônier JEP Diocèse de Miarinarivo.
M. RANDRIANARIMANANA Valson Jean Fidèle, JEP Miarinarivo.
R.P. RAZAFIMANJATO Jean Pierre, Aumônier JEP Tsiroanomandidy.
M. RAZAFINDRABE Chelvin Patrice, JEP Tsiroanomandidy.
Archidiocèse d’Antsiranana
R.P. Omer TSIAZONALY, Aumônier JEP Diocèse d’Antsiranana.
Mme TOMBOZANDRY Claudette, JEP Antsiranana
R.P. RAMANANARIVO Abdon, Aumônier JEP Diocèse de Mahajanga.
M. RAKOTOHAVANA François Xavier, JEP Mahajanga.
R.P. Simon ZARALAHY, Aumônier JEP Diocèse de Port Bergé.
M. RANDRIANILAZA Alain Rénét Montant, Aumônier JEP Diocèse de Port Bergé.
Archidiocèse d’ Atsimo Andrefana
R.P. Jacques ZANATO ZANAKANDRO (Jazz), Aumônier JEP Diocèse de Toliary.
M.MAHALATSAKA Jean Paul, JEP Diocèse de Toliara
R.P. François d’Assise, Aumônier JEP Diocèse de Morombe.
M. Rommy, JEP Morombe.
R.P. RAKOTONDRAMANANA Soloniaina, Aumônier Diocèse de Morondava.
M. Alphonse RATOVOSON, JEP Morondava.
R.P. TOVONTSOA Dit Albano, Aumonier Diocèse de Tolagnaro
M. LAMBO Jean Pierre, JEP Tolagnaro
Archidiocèse d’Atsimo Atsinanana
R.P. RATONGAVAO Charles Raymond, Aumônier JEP Diocèse de Fianarantsoa.
M. Paul Roger RANDRIA, JEP Fianarantsoa.
R.P. ODILON Charlot Clément, Aumônier JEP Diocèse d’Ambositra.
M. Solonirina ANDRIAMIFIDY, JEP Md. Joseph Ambositra.
R.P. RAMANANNDROARIVO Dauphin, Aumônier JEP Diocèse de Farafangana.
M. Martin RANDRIANANTOANINA, JEP Farafangana.
M. Jean Chrysostome RATOVOARISON, JEP Ihosy.
R.P. RAKOTONIAINA Ambroise, Aumônier JEP Diocèse de Mananjary.
Mme ZAFY Marie, JEP Mananjary.
Archidiocèse Atsinanana :
R.P. TOMBOZAFY Joseph Didona, Aumonier JEP Diocèse de Toamasina.
M. FIDISON Richard, JEP Toamasina.
R.P. RAHARIMAHEFA Jean Patou, Aumônier JEP Diocèse d’Ambatondrazaka.
M. RAZAFINJATOVO Tovonirina Edna, JEP Ambatondrazaka.
R.P. TOTOFOTSY Godefroy, Aumônier JEP Diocèse de Fenoarivo Atsinanana.
M.MAHATODY Baptiste, JEP Fenoarivo Atsinanana
R.P. ANDRIAMALAZASOA Alain Ny Aina, Aumonier JEP Diocèse de Moramanga
ANDRIAMANERINERINA R. Glory, JEP Diocèse de Moramanga
La représentativité nationale et la qualité des membres de cette commission n’est pas contestable, ce qui rend ce communiqué d’autant plus crédible et proche des réalités quotidiennes des Malagasy.
Nous avons relevé quelques passages importants de ce communiqué :
« – Le pays est gravement malade…L’économie est en difficulté. La Nation n’a pas de plan global permettant d’avoir une vision de tous les secteurs existants pour rebâtir les fibres de la production (Et pas sur le PGE de Tandrametaka Gaboraraka Vendrana, et de sa mise en œuvre par Ntsay Mike Tyson.
– Les gens sont très pauvres et les choses ne cessent d’empirer.
– Faire de la politique, c’est servir le peuple tout entier sans rechercher ses propres intérêts, ni pour son groupe ni pour son parti ni pour son clan.
Pour les élections communales, la Commission fait appel aux responsables …afin que cette échéance électorale se réalise selon les règles et dans la vérité conformément à la loi et à la justice« .
Message de la Commission épiscopale Justice et Paix (Justice et Paix)
« L’Esprit de vérité vous guidera dans toute la vérité » (Jean 16, 13)
A tous les responsables étatiques à tous les niveaux du pays,
A tous les Malagasy et à toutes les personnes de bonne volonté.
Que la grâce et la paix du Seigneur Jésus-Christ soient toujours avec vous !
La Commission épiscopale Justice et Paix a tenu sa deuxième assemblée générale en cette année 2024 du 15 au 18 octobre 2024. Il convient de noter que « Justice et Paix » est une Commission au sein de l’Église catholique et juridique. Cette commission chemine avec tous et veut partager la joie et l’espérance comme nous enseigne le Concile Vat II : « La joie et l’espérance, la souffrance et l’inquiétude qui arrivent à l’humanité en ce moment, en particulier aux pauvres et aux souffrants, sont joie et espérance des disciples du Christ ». (Vat. II, Joie et Paix n°1, §1). Il est donc de son devoir d’enseigner, d’accompagner et de guider. Il lui est confié la responsabilité de prendre soin pour que chacun puisse s’épanouir et que tous puissent vivre dans la paix véritable. La Commission a sa propre méthode selon l’enseignement social de l’Eglise pour aider tous ceux qui recherchent la vérité : Voir, Discerner, Agir, Célébrer. Après avoir partagé et analysé les faits sur le terrain d’où viennent les membres, la Commission présente cette conclusion.
1. Le pays est gravement malade… L’économie est en difficulté. Cela n’est plus un secret pour personne. La nation n’a pas de plan global permettant d’avoir une vision de tous les secteurs existants pour rebâtir les fibres de la production. En fait, la Première République est la seule à avoir présenté un plan de développement de Madagascar très précis. Chaque régime successif a surtout présenté de programme qui n’a pas permis d’entrevoir les efforts à long terme et à court terme. Malheureusement de nombreux foyers de conflits se déploient au niveau de la vie nationale. A cause de tout cela la volonté de production des populations diminue et la qualité des produits se détériore car l’insécurité et l’occupation injuste des terres continuent de prévaloir partout. Les tribunaux semblent avoir échoué parce que, dans de nombreuses régions, la population ne fait plus confiance aux juges, aux fonctionnaires et que les actions de certains membres de service d’ordre tuant, tirant sur des personnes arrêtées méritent d’être abordées profondément. La qualité de l’éducation est sans avenir : de nombreuses écoles sont fermées dans les zones rurales, de nombreux enfants et jeunes abandonnent l’école, le système éducatif a failli, certes il existe et est dispensé à travers l’île. Mais nous constatons que de plus en plus de jeunes diplômés sont au chômage. Le monde de l’éducation doit être reconsidéré rapidement et clairement afin que ces problèmes ne deviennent pas un fardeau pour le pays et la société. C’est pourquoi nous en sommes venus à poser la question : l’éducation et l’instruction aident-elles vraiment à l’édification du pays ? De nombreuses personnes ne reçoivent pas de soins adaptés : les structures médicales (CSB) sont éloignées, les médecins sont parfois indisponibles, les tarifs médicaux trop élevés. La décadence et la corruption sont devenues un mode de vie courant et il est impensable presque de supposer à son éradication un jour car des diverses fraudes sont visibles dans plusieurs secteurs, révélant que beaucoup n’ont plus la conscience morale et professionnelle. Beaucoup de ceux qui sont censés protéger les droits, la vie et les biens des citoyens sont aussi pris dans l’engrenage des réseaux mafieux… L’environnement est complètement détruit à cause des feux de brousse et des aménagements sans études préalables… et la destruction des forêts s’accélère d’où le changement climatique de plus en plus catastrophique. Le peuple a perdu ses repères… et ses valeurs pour vivre plus humainement. Les valeurs malagasy et celles chrétiennes ne sont plus préservées. Tout cela et beaucoup d’autres ne peuvent pas être tous relevés ici sont le résultat de ce que nous appelons la « mauvaise politique », existant depuis longtemps au sein du pays : course aux honneurs, recherche des avantages personnels et, pour quelques-uns, rassembler et abuser du pouvoir, faire pression aux pauvres….
2. Certes des efforts ont été réalisés de la part des autorités comme la construction de routes à certains endroits, facilitant les déplacements et l’écoulement des récoltes même s’il existe encore de nombreuses routes endommagées et non réparées. Il y a aussi la construction d’infrastructures proches des populations comme des écoles, des hôpitaux, divers bureaux gouvernementaux, mais beaucoup d’entre elles sont à peine terminées et ne sont pas encore opérationnelles et fonctionnelles. Des efforts pour combattre l’insécurité ont également donné de bons résultats dans certaines régions. Il en va de même pour les différentes aides sociales destinées à la population… Toutes ces aides doivent être poursuivies, renforcées et améliorées.
Malgré tous ces efforts, nous constatons que les gens sont très pauvres, et que les choses ne cessent d’empirer. Aujourd’hui, beaucoup de gens ne savent plus où aller, se confier. Nombreux sont les défis à relever pour améliorer la situation… Un constat général est que les responsables ne sont pas prêts à faire face à leurs devoirs, ne recherchent ni de solutions à long terme ni à court terme, ne sont pas prêts à améliorer la situation et ne regardent pas vers l’avenir. Or la vie est un vrai combat de tous les jours.
3. Nous voulons encore rappeler une fois de plus que faire de la politique, c’est servir le peuple tout entier sans rechercher ses propres intérêts ni pour son groupe ni pour son parti ni pour son clan. Tout le monde reconnaît que cela n’est pas facile et peut même coûter la vie. Selon l’enseignement du pape Paul VI et cité par le pape François : s’impliquer dans les affaires politiques n’est pas de la responsabilité directe de l’Église, toutefois elle ne peut pas s’en dérober car la politique est le sommet de la vie, de l’amitié et du service pour le peuple dans la poursuite du bien commun. (Entretien avec le CVX italien, avril 2015). Ne soyez pas surpris si nous disons certains points d’une façon très claire en soulignant fortement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la vie publique.
Nous sommes appelés à rechercher le Royaume de Dieu en gouvernant la terre selon l’ordre de Dieu (Vat. II, Lumière du Peuple n°31), et « il est du devoir des chrétiens de contribuer à améliorer les conditions de vie corporelle. Nous, chrétiens, faisons partie du peuple et nous devons assumer nos responsabilités avec le peuple et rechercher la vérité adaptée au Royaume de Dieu en tous lieux et en toutes choses (Voir Apostolicam Actuositatemn°7 §5).
4. Très bientôt aura lieu l’élection du Maire et de ses Conseillers. C’est une élection de proximité. C’est intéressant de voir la majorité des gens qui sont intéressés à voter, mais il y a aussi ceux qui ne sont pas enclins car ils pensent que cette élection ne changera rien. Alors nous faisons appel aux responsables de bien préparer cette échéance électorale pour qu’elle se réalise selon les règles et dans la vérité conformément à la loi et à la justice. Il est demandé aux politiciens d’avoir une attitude de considérant l’autre non comme son ennemi mais comme son adversaire…Il faut parler de compétition et non de bataille rangée car tous se considérant comme de vrais patriotes prêts à se sacrifier pour le pays. Il est souhaitable que personne ne profite de la pauvreté du peuple. Et nous, peuple, ne baissons pas les bras, prenons nos responsabilités et accomplissons notre devoir sacré et allons voter car c’est à la fois notre devoir et notre droit de faire preuve de responsabilité comme citoyens du pays et de la région où nous vivons.
L’appel s’adresse à nous, chrétiens et à toutes les personnes de bonne volonté, à prendre nos responsabilités et à être prêts à nous sacrifier, à servir et à faire prévaloir la vérité pour l’amour du pays, car c’est la voie qui mène à la paix. C’est pourquoi nous voudrions conclure en reprenant le message de nos Rayamandreny Évêques lors du Congrès eucharistique national 2024 à Antsiranana : « La vérité n’est jamais proposée pour un lieu précis. La corruption est contraire à cela. Maintenant en rentrant vous êtes envoyés (ceux qui ont assisté au KEN 2024) au sein de notre société pleine de corruptions et de tromperies en tout genre, pourquoi y a-t-il si peu de gens honnêtes au sein du monde actuel ? …..Le don de soi et le service dans la vérité sont le seul moyen pour bâtir une vraie paix, le Fihavanana qui guérira le monde… »
Comme nous exhorte le Pape François ces jours-ci prions pour que la paix règne partout dans le monde et plus particulièrement à Madagascar …..que nous confions à la Sainte Vierge Reine de Madagascar, à Saint Joseph et au Bx Lucien Botovasoa.
Le Groupement des Forces Spéciales d’Intervention (GFSI)
La semaine dernière, Tandrametaka Gaboraraka Vendrana a tenu à célébrer le 1er anniversaire de la création du GFSI. Il a reconnu pendant son allocution que « Madagascar est un pays riche, mais seule une minorité de gens en profitent« , et il a ajouté » Votre mission consiste à démanteler ces réseaux« .
Qui sont cette minorité de gens qui profitent des richesses du pays, sinon l’entourage proche de Tandrametaka Vazaha Gaboraraka, les Karanas qui ont accaparé tous les leviers économiques ? Et pense-t-il que ces commandos d’élite auront les mains libres pour s’attaquer à eux ?
Par ailleurs, la plupart de ces profiteurs sont plutôt des cols blancs. L’entraînement de ce GFSI n’a pas été calibré pour se charger de cette tâche ?
Toujours ce problème de gouvernance que Tandrametaka Gaboraraka Vendrana ne comprend et ne maîtrise pas ! Et ces généraux qui écoutent sans broncher les âneries de « leur chef », au lieu de lui rappeler cette sagesse « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées ». Ou bien la fable de la Fontaine « L’âne chargé d’éponges et l’âne chargé de sels« , que le lecteur pourra relire.
En résumé, lors de la traversée d’une rivière, l’âne chargé de sels y arriva facilement car le sel fondit petit à petit. Voulant l’imiter, l’âne chargé d’éponges le suivit. Mais les éponges se sont gorgées d’eau et alourdirent sa charge et finissent par le noyer.
Tandrametaka Gaboraraka Vendrana s’est laissé emporter pas sa fougue, en assignant cette nouvelle tâche au GFSI, dont il n’a apparemment pas compris l’essence de sa création !
Mais, bête il est, bête il le restera sans doute !