Le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, autrefois une fierté de la capitale malgache et un sanctuaire d’espèces endémiques, sombre dans un délabrement inquiétant. Dernier signe en date de cet abandon : le vol récent de tortues rares et menacées, dont des Pyxis arachnoides (tortue-araignée de Madagascar) et Astrochelys radiata (tortue rayonnée).
Un trésor en péril
Tsimbazaza n’est pas un simple parc ; c’était une vitrine de la richesse biologique de Madagascar. En regroupant une majorité des espèces emblématiques de la faune malgache, ce site attirait les touristes et fascinait les locaux. Cependant, depuis plusieurs années, la situation du parc se détériore, et ce joyau autrefois resplendissant devient le reflet d’une gestion catastrophique.
Le déclin du parc remonte à la période de la transition politique de 2009, sous le régime de transition de Andry Rajoelina. Depuis, les infrastructures se sont effondrées, et l’entretien du parc a été abandonné. Les enclos en ruine, le manque de personnel qualifié, et l’insuffisance de fonds ont conduit à une situation dramatique : les animaux meurent littéralement de faim. Ceux qui survivent encore — notamment quelques lémuriens, serpents, et tortues — sont visibles dans un état de maigreur extrême, luttant contre la faim et la maltraitance.
Le vol de tortues : un signal alarmant
Le vol récent de tortues endémiques et en danger d’extinction au sein du parc illustre cruellement l’ampleur de l’abandon. Ces espèces, déjà en proie au trafic international de faune, sont désormais vulnérables même dans les rares espaces supposés les protéger. Cette situation montre l’urgence de réévaluer la gestion du parc et de mettre en place des mesures de sécurité plus strictes.
Les espèces dérobées, Pyxis arachnoides et Astrochelys radiata, sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN. Elles font l’objet de fortes protections légales, mais cela n’a pas empêché leur disparition sous l’œil indifférent de l’administration actuelle du parc.
Privatiser pour sauver ce qu’il reste
Des voix s’élèvent depuis plusieurs années pour demander une privatisation de la gestion du parc. Les partisans de cette option estiment que la situation ne peut plus durer : si l’État est incapable d’assurer la survie du site, il doit passer le relais à des gestionnaires privés, capables d’y injecter des fonds, de moderniser les infrastructures, et de garantir le bien-être animal.
Tsimbazaza, autrefois une attraction touristique majeure et une fierté nationale, est aujourd’hui un symbole de négligence. La perte de biodiversité, aggravée par ce vol de tortues, illustre l’urgence d’intervenir avant que le parc ne disparaisse totalement.
Une course contre le temps
Sans une intervention rapide et efficace, le parc botanique et zoologique de Tsimbazaza pourrait devenir une coquille vide, un vestige d’un passé glorieux aujourd’hui révolu. L’appel est lancé aux autorités et aux potentiels partenaires privés : il est temps d’agir. Le vol des tortues rares est un signal d’alarme qui ne doit pas être ignoré. Si rien n’est fait, Madagascar risque de perdre non seulement une partie de son patrimoine, mais aussi un espace vital pour la préservation de sa faune unique.