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Le Journal de l'île Rouge
Economie

Madagascar : un pays à contre-courant de la transition énergétique mondiale

La gazette de la grande île
07/11/20243 minute read

Alors que le monde entier cherche à réduire l’utilisation des énergies fossiles pour lutter contre le réchauffement climatique, Madagascar, pays pourtant riche en potentiel énergétique renouvelable, prend une direction opposée. Récemment, le ministre de l’Énergie a annoncé la mise en œuvre d’une opération de grande envergure : la mobilisation de camions-citernes gros porteurs pour acheminer quotidiennement des centaines de milliers de litres de fuel lourd (HFO) à Antananarivo depuis le port de Toamasina. Cette démarche vise à pallier le manque de production énergétique en exploitant les groupes électrogènes thermiques, surtout ceux fonctionnant au HFO, une ressource non seulement polluante, mais aussi de plus en plus délaissée dans de nombreux pays du monde.

Un potentiel inexploité

Madagascar figure parmi les territoires les plus prometteurs en termes de potentiel hydroélectrique et solaire. En effet, le pays bénéficie de conditions naturelles idéales pour développer des infrastructures basées sur ces énergies renouvelables. Pourtant, au lieu de miser sur ces ressources propres, les autorités locales persistent à investir dans des solutions basées sur les énergies fossiles. Malgré les atouts naturels dont le pays dispose, la dépendance au fuel lourd demeure prédominante dans la stratégie énergétique nationale.

Le pays, reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle et son environnement unique au monde, voit son patrimoine menacé par des décisions énergétiques controversées. Au lieu de protéger ses ressources naturelles, Madagascar avance dans une voie qui accentue la pression écologique sur son écosystème, déjà fragilisé par la déforestation et le changement climatique.

Les risques pour l’environnement et l’économie

L’utilisation quotidienne de 450 000 litres de HFO, bien plus que les 250 000 à 300 000 litres consommés en période de pleine disponibilité hydroélectrique, entraîne une empreinte écologique désastreuse. En outre, les centrales thermiques tournant au gasoil (LFO) devront opérer pendant les heures de pointe pour assurer la réduction du délestage électrique à Antananarivo, aggravant encore l’empreinte carbone du pays.

Les conséquences de cette politique énergétique se feront sentir sur plusieurs fronts. D’une part, l’augmentation des émissions de CO2 contribue au changement climatique, lequel menace directement la faune et la flore de Madagascar, endémiques et extrêmement vulnérables. D’autre part, l’économie pourrait souffrir des impacts de cette orientation énergétique qui, à long terme, risque de freiner les investissements dans des infrastructures plus durables, au moment où la transition énergétique est au cœur des préoccupations des acteurs internationaux.

Un choix incompréhensible

En continuant de s’appuyer sur des sources d’énergie polluantes et coûteuses, Madagascar prend le risque de devenir un cas d’exception dans un monde qui se tourne vers des solutions plus vertes. Les nombreux dirigeants du pays montrent un manque de volonté d’assurer un avenir plus durable pour la population, malgré la pression mondiale en faveur de l’abandon des énergies fossiles.

Le monde observe avec étonnement la situation malgache, et de nombreux citoyens s’interrogent sur l’avenir d’un pays qui va à contre-courant des efforts collectifs pour un avenir plus respectueux de l’environnement. En misant sur le fuel lourd comme principale source d’énergie, Madagascar fait un choix qui pourrait, un jour, se révéler dévastateur pour son patrimoine naturel et son développement durable.

 

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