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Le Journal de l'île Rouge
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TGV doit partir

La gazette de la grande île
07/11/202410 minute read

Tandrametaka Gaboraraka Vendrana (TGV) doit quitter le pouvoir

Le 5 septembre 1996, la HCC avait prononcé l’empêchement du président Zafy, pour avoir violé la Constitution en retardant l’adoption de plusieurs lois, notamment sur la décentralisation, et en rattachant à la présidence l’Inspection Générale de l’Etat, instrument de contrôle de l’administration. Il lui était reproché également de ne pas avoir installé le Sénat, ni mis en place un pouvoir judiciaire indépendant.

Non-respect de la Constitution

Des broutilles, comparées à ce que fait TGV depuis 2019, quant au respect des dispositions de la Constitution, pour ne citer que :
-Article 7,  » Les droits individuels et les libertés fondamentales sont garantis par la Constitution » (TGV envoie les gendarmes pour mater les manifestants contre les délestages et pénuries d’eau)
-Article 9,  » Toute personne a droit à la liberté et ne peut faire l’objet d’une arrestation ou d’une détention arbitraire » (Regardez notre PDG coupable d’avoir dévoilé la nationalité française de TGV)
-Article 13,  » Tout individu est assuré de l’inviolabilité de sa personne, de son domicile et du secret de sa correspondance » (Quid de Predator, que TGV a avoué avoir acquis ?)
-Article 19, «  L’État reconnaît et organise pour tout individu le droit à la protection de sa santé dès sa conception » (L’Etat est incapable d’assurer la fourniture régulière d’eau, ne serait-ce que satisfaire les besoins quotidiens de se laver, base minimale de protection de la santé)
-Article 24,  » L’Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous. L’enseignement primaire est obligatoire pour tous« 
-Article 34,  » L’Etat garantit le droit à la propriété individuelle. Nul ne peut en être privé sauf par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique et moyennant une juste et préalable indemnité » (Combien d’expropriation pour cause d’utilité publique, sans le paiement préalable d’une juste indemnité, sous le prétexte de projet présidentiel ? Des riverains de la RN5, de la 4 voies de 10 km du port de Toamasina/ RN2, ou encore l’autoroute Antananarivo/ Toamasina)
-Article 39,  » L’Etat garantit la neutralité politique de l’administration, des forces armées, de la justice, de la police, de l’enseignement et de l’éducation » ( nulle besoin d’explications)
-Article 94,  » Le Président de la République communique avec le Parlement par un message qui ne donne lieu à aucun débat » (Quid de la convocation des parlementaires pro-régime au palais d’Iavoloha, pour la proposition du nom du PM ?)
-Article 153 à 160, « pas d’organisation des élections au niveau des collectivités décentralisées ( Régions et provinces) depuis 2019« 

Délestages et pénuries d’eau potable

Début juin 2024, TGV n’avait-il pas dit lors du sommet Corée-Afrique « Un bon père de famille est celui qui nourrit sa famille ; un bon président , c’est un président qui peut nourrir sa population et je veux être un bon président« .
TGV est peut-être un bon père de famille, qui nourrit très bien sa famille. Malheureusement, il avoue ne pas être un bon président, puisqu’il n’arrive même pas à satisfaire les besoins en eau potable et en électricité de la population tananarivienne.
Et cela, c’est beaucoup plus grave que le non-respect de la Constitution : il est en train de tuer sa population.
Une raison plus que suffisante pour qu’il quitte son poste de président de la République !
Dans la Constitution actuelle, TGV a tenu à remplacer un mot de la devise de la République : Liberté remplacée par Amour. S’il aime vraiment son pays, à défaut de son peuple, il devrait avoir la décence de quitter immédiatement le pouvoir. Il est à l’origine de ces problèmes de délestages et pénuries d’eau potable, et son incompétence est flagrante et ne lui permet pas d’avancer la moindre solution raisonnables aux problèmes actuels. Oser sacrifier l’éducation de nos enfants pour payer le carburant acheté à Jovena ? Trop, c’est trop !
Nous reproduisons ci-après un article de notre confrère Lalatiana PitchBoule du journal en ligne Madagascar Tribune : https://www.madagascar-tribune.com/Les-chroniques-de-RAGIDRO-du-sens.html .

« Du sens perdu des devises de la Constitution

La devise exprimée dans la Constitution de chaque État, quand elle existe, fixe les valeurs, l’identité, bref les fondements de l’ État en question. Que les Malgaches aient changé quatre fois de devise, depuis l’indépendance lors de l’établissement de ses constitutions successives, n’est-il pas significatif de l’incapacité de la Nation Malgache à se fixer fermement une ligne de gouvernance de l’État cohérente et pérenne … Et d’assurer sa continuité.

La devise de la Première République de Madagascar (1960-1972) énonçait : « Liberté, Fraternité, Justice »… Copie primaire du Liberté Egalité Fraternité du colonisateur. Cela pouvait se concevoir en termes de projet politique : ces termes répondaient probablement à un désir puissant de clore le chapitre du joug colonial et de ses injustices et de se retrouver au même rang que le colon blanc que l’on pouvait remplacer. C’était aussi répondre à un besoin profond de liberté. C’étaient les années Tsiranana.

L’énoncé de la deuxième République (1975-1992) « Tanindrazana, Tolom-piavotana, Fahafahana » – « Patrie, Révolution, Liberté » – reflétait un contexte politique marqué par une forte influence marxiste-léniniste. Sur la base d’un discours ancré dans une rhétorique révolutionnaire, il s’agissait d’émanciper le peuple par la lutte contre les injustices sociales, économiques et néocoloniales en mettant en outre l’accent sur l’importance de la patrie, de l’identité nationale, de l’attachement à la souveraineté de Madagascar. C’étaient les années de l’amiral rouge Ratsiraka. On en connaît le résultat.

L’introduction du terme Progrès « Tanindrazana, Fahafahana, Fandrosoana » (Patrie, Liberté, Progrès) dans la devise de la 3e république (1992-2010) se faisait l’écho d’une idée de modernisation du pays après les années de retard économique et de crises politiques de la révolution socialiste. Il incarnait le souci de l’insertion de Madagascar dans la communauté internationale en cherchant un développement économique stable et durable. C’étaient les années Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana.

Si elle garde le concept de Patrie, la quatrième république du TGV (2010 – … ???) fait disparaître de la devise le mot Liberté … Qu’elle remplace par Amour (Fitiavana) au premier rang. Rupture symbolique. « Vous n’avez pas besoin de garantie de liberté. Il suffit de vous aimer ». Oui, je sais. Il s’agissait de promouvoir la cohésion sociale et non pas une grande fête ou on s’embrasserait à corps perdu. La priorité de l’État aurait peut-être dû être ici de favoriser la solidarité. Mais on en voit le résultat : la société malgache n’a jamais autant souffert du cynisme des nantis et d’égoïsmes exacerbés.…

Quant au terme de Progrès (Fandrosoana) prétendument posé en principe et en valeur … On aurait le droit d’intenter un procès pour anti-constitutionnalité à l’ensemble des auteurs de tout ce qui a été mené jusqu’ici en dépit du bon sens pour amener le pays dans l’état de déliquescence actuel au lieu du progrès promis…

On ne reviendra NI sur l’absurdité des initiatives d’investissement NI sur la situation ubuesque de la production et de la distribution des énergies essentielles : l’électricité et l’eau. Les gens sont épuisés par les sempiternels délestages et les interminables files de bidons jaunes, dont souffrent seules les classes moyennes et défavorisées quand les nantis se gardent les moyens de leur indépendance énergétique.

Cela va finir par aboutir à une explosion sociale et politique d’une extrême violence que personne ne souhaite… Alors même qu’aucune alternative politique ne semble se profiler.

Dans ce sens, les mots de Cédric Andry Rajoelina quand il énonce « je vais réduire les budgets des écoles pour acheter du carburant et réduire les délestages » sont tout simplement hallucinants et scandaleux … Illustration de l’incapacité de vision globale, de cet esprit d’improvisation permanente qui voit un dirigeant prêt à sacrifier les futures générations pour, dans l’urgence, tenter d’apaiser des tensions sociales. N’y aurait-il pas eu moyen de trouver d’autres sources de financements (y compris tirer sur les cassettes des députés et sénateurs bardés de 4×4 V12 … Ou aller taper dans la poche de certains nantis) pour mettre ce que l’on sait être un sparadrap sur les problèmes de la JIrama … Mais on ne le fait pas sur le dos de l’institution Éducation nationale dont les budgets sont déjà en déshérence, M’ENFIN !!! C’est obérer encore plus violemment qu’il ne l’est déjà le futur des prochaines générations.

Mais ces gens au pouvoir ont-ils simplement le sens du mot FUTUR ?

À n’avoir jamais pensé FUTUR (c’est désormais trop tard, que ne l’ont-ils fait avant), au bénéfice de l’artifice facile et du blingbling, du népotisme et du profit immédiat, ces dirigeants en arrivent aux absurdités actuelles … et à cette faillite économique et financière de l’État qui le voit user d’expédients pour assurer sa survie. La note de l’agence de notation Moody’s de la dette de Madagascar à CA (c’est-à-dire la pire note en termes d’indice de confiance « Risque de défaut élevé ») reflète ici la difficulté de l’Etat malgache à lever de la dette. Cercle vicieux …

Mais pour en revenir à notre propos, quant à la disparition du mot « Liberté » de la devise nationale. La peur de la répression, des mesures de rétorsion et du musellement actuels de la parole des gens et de l’opposition pourraient nous laisser imaginer que l’amputation du terme Liberté de la devise nationale relevait d’un véritable dessein des parents de la 4e république : « je ne vois pas pourquoi je parlerais de Liberté dans la devise en termes de valeur, quand je n’en ai rien à f…aire du concept de liberté et de justice ».

L’évolution des éléments de la devise nationale malgache est ainsi largement significative de l’instabilité du pays et de ses errements. Qu’on ne soit pas capable d’asseoir de manière pérenne les éléments symboliques qui doivent guider et éclairer la voie des citoyens et des dirigeants est dramatique. Et l’habillage de la constitution par des mots vides (suivez mon regard) ou vidés de leur sens est simplement navrant quand il s’agit de s’appuyer sur le texte fondamental pour régir la vie politique, sociale et économique du pays.

Allez, moi aussi je vais me fendre de la prochaine devise : « Nation, Liberté, Justice, Égalité, Responsabilité, Solidarité, Progrès, Travail, Compétence, Honnêteté » … Toute dérive de ces termes fondateurs sera punie des pires sanctions à titre de crime contre la Nation.

Bien à vous

Patrick Rakotomalala (Lalatiana PitchBoule) – Nov 2024″

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