Tous les candidats à la mairie de la capitale de Madagascar promettent des changements et une amélioration des conditions de vie des Tananariviens. Cependant, la réalité sur le terrain ne peut être ignorée.
Sous la pression d’une urbanisation rapide et souvent non planifiée, les infrastructures d’Antananarivo peinent à répondre aux besoins croissants de la population. Plus de 60 % des habitants vivent dans des quartiers informels, sans accès adéquat aux services de base et souvent exposés à des risques environnementaux. Pour adopter un développement durable, Antananarivo doit relever des défis importants en matière d’urbanisation et d’amélioration de ses infrastructures.
En plus, le changement climatique représente une menace croissante pour la ville et ses environs, augmentant les risques d’inondations et de sécheresses. Il est essentiel qu’Antananarivo s’engage pleinement dans une transition écologique et durable pour atténuer ces menaces.
La capacité budgétaire de la commune urbaine d’Antananarivo est toutefois limitée. Elle dépend en grande partie des transferts de l’État et des recettes issues des taxes locales, mais rencontre des difficultés de recouvrement (à cause de la détérioration de la situation économique de la population) ce qui complique le financement de projets d’investissement ambitieux, comme l’émission de dettes municipales. Bien que la ville contribue à plus de 44 % de la production nationale, elle manque de ressources pour financer ses infrastructures et faire face aux défis climatiques.
Les obstacles administratifs et le manque d’accès aux financements internationaux limitent également les capacités de la commune à soutenir des projets de développement durable. À l’instar d’autres villes malgaches, Antananarivo se heurte à des obstacles pour mobiliser les ressources nécessaires à une croissance durable et inclusive.
Pour surmonter ces défis, il est urgent de lancer des projets structurants qui guideront la région d’Antananarivo vers un développement inclusif et respectueux de l’environnement. La mise en place d’une gouvernance innovante et efficace, d’un cadre réglementaire nouveau et adapté et de mécanismes de financement innovants, en collaboration avec des partenaires bilatéraux et multilatéraux, le secteur privé et la société civile, sera cruciale pour l’avenir de la capitale et le bien-être de ses habitants.