Madagascar traverse une crise d’eau et d’électricité sans précédent, un véritable calvaire pour la population. Dans la capitale, Antananarivo, l’eau, source essentielle de vie, se fait rare. Les quartiers sont rationnés, et les habitants, dans un désespoir absolu, doivent attendre des heures dans la chaleur et l’obscurité pour remplir leurs bidons, souvent sous des conditions déplorables : dans la saleté, au milieu de la foule, et dans une longue attente parfois interminable.
Pendant ce temps, un autre constat glaçant se fait jour : les privilégiés du régime n’ont aucunement à subir ces humiliations quotidiennes. Pendant que des centaines de familles se battent pour quelques litres d’eau, des camions-citernes bien visibles, orange et sans plaque d’immatriculation, approvisionnent en priorité les domiciles des députés, des membres du gouvernement et des figures politiques proches du pouvoir. Les élites se font livrer de l’eau à domicile, sans avoir à faire la queue ni à sacrifier leurs activités économiques. Un luxe que le peuple n’a même pas le droit de rêver.
Les camions-citernes déversent de l’eau à flots dans les réservoirs des maisons de ces privilégiés, tandis que des centaines de familles continuent d’attendre devant les bornes fontaines, certains depuis trois jours, pour seulement pouvoir remplir quelques bidons. La situation devient insupportable, surtout lorsque l’on constate que ces membres du régime ne subissent aucune pénalité pour leur gaspillage de ressources essentielles. Pour eux, l’eau coule à flots, tandis que pour le citoyen lambda, chaque goutte devient précieuse.
Et ce n’est pas tout. Ces figures politiques ne sont pas seulement exemptées de la ration d’eau, elles bénéficient également de la gratuité des services d’électricité, une situation profondément injuste pour les millions de Malagasy qui doivent jongler avec des coupures fréquentes et des factures qui ne cessent de grimper. Ces privilèges pour les élites, alors que le peuple souffre, soulignent l’ampleur d’une inégalité qui, loin d’être une exception, semble être la règle dans ce régime.
Des noms comme Naivo Raholdina, Harilala Ramanantsoa, Augustin Andriamananoro, Jerry Marcoss, Paul Rabary, Lalatiana Andriantongarivo et d’autres membres du gouvernement et de leurs cabinets sont au cœur de ce scandale. Ces personnes, prétendant être proches du peuple, sont en réalité détachées de la réalité quotidienne des Malagasy. Au lieu de participer aux efforts de solidarité, ils font partie de ceux qui vivent dans le luxe, profitant de privilèges immérités, au détriment des plus démunis.
Ce contraste insupportable entre les souffrances du peuple et les privilèges des dirigeants ne peut être ignoré. Le régime actuel est responsable de l’aggravation de la crise en maintenant ces inégalités flagrantes et inacceptables. Les dirigeants devraient avoir honte de ces pratiques, mais malheureusement, la honte n’habite pas ceux qui occupent les postes de pouvoir.
Madagascar se trouve à un carrefour. La solidarité et la justice sociale sont devenues des valeurs fondamentales dans la lutte pour la dignité humaine. Il est grand temps que la population se lève contre ce système oppressif qui fait des privilégiés de ceux qui ne méritent rien d’autre que la réprobation collective. Le peuple malgache mérite mieux que ce déni de justice.
Ce scandale est le reflet d’un système corrompu et déconnecté de la réalité. Si nous ne réagissons pas, ces injustices continueront de se multiplier, condamnant le peuple malgache à une souffrance perpétuelle. Il est grand temps de dire « non » à cette impunité et de réclamer un avenir plus juste pour tous.