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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Construire des écoles, c’est bien, mais une bonne éducation, c’est encore mieux.

La gazette de la grande île
21/11/20243 minute read

Arrêtons de réduire le budget alloué à l’éducation ! L’avenir de Madagascar repose sur une véritable volonté politique de réformer le système éducatif. Tant que la qualité de l’éducation des jeunes Malgaches restera insuffisante, le pays ne pourra progresser. Les politiciens doivent prendre conscience de cette réalité et agir concrètement pour assurer l’avenir des plus de 10 millions d’enfants malgaches, qui incarnent l’avenir de la nation. Devons-nous laisser aux experts des partenaires de développement le soin de dessiner cet avenir ? Et après, que se passera-t-il ?

Construire des écoles est un premier pas louable, mais garantir une éducation de qualité pour ces millions d’enfants est une priorité bien plus cruciale.

Les défis des écoles rurales

Dans les 1 500 communes rurales, les écoles primaires font face à des défis gigantesques pour offrir une éducation de qualité.

  1. Problème linguistique :
    Les élèves rencontrent de grandes difficultés avec le français, langue principale d’enseignement, tandis que le malgache, leur langue maternelle, reste dominant à la maison.
  2. Manque de ressources :
    Les manuels scolaires (en malgache, français, histoire, mathématiques et éducation civique) sont rares, obsolètes, voire inexistants.
  3. Faibles compétences des enseignants :
    Les enseignants (FRAM) manquent de formation adéquate. Leurs compétences pédagogiques, notamment en malgache, en français, en mathématiques, en histoire et en géographie, sont insuffisantes pour garantir un enseignement efficace. L’absentéisme, aggravé par des conditions socio-économiques difficiles, est devenu courant.

Avec de telles réalités, comment les écoles dites manara-penitra pourraient-elles remplir leur mission et produire de bons résultats aux examens du CEPE, du BEPC ou du Baccalauréat ?

Une éducation inégale entre villes et campagnes

Les 10 millions d’enfants malgaches âgés de 5 à 14 ans vivant dans les zones rurales où la majorité des Malagasy vive, méritent un personnel enseignant compétent, dévoué, motivé et présent, au même titre que ceux des grandes villes.

Les enquêtes sur la qualité des services éducatifs ont révélé que les compétences des enseignants sont largement insuffisantes. Peu d’entre eux obtiennent des résultats satisfaisants (plus de 80 %) lors des évaluations en français et en mathématiques. Cette situation soulève une question cruciale : quel avenir se dessine pour ces millions d’enfants si ce niveau ne s’améliore pas ?

Insuffisance budgétaire et volonté politique

Ce ne sont pas quelques millions de dollars alloués au secteur éducatif qui changeront la donne, surtout si leur utilisation reste floue. Madagascar a besoin d’une véritable volonté politique pour améliorer durablement l’éducation.

Une gouvernance instable et inefficace

Malgré certaines initiatives pour améliorer le système éducatif, le fonctionnement actuel peine à répondre aux besoins. Les pratiques politiciennes nuisent à la continuité des actions : chaque changement de ministre entraîne des remaniements à tous les niveaux, faisant disparaître toute mémoire institutionnelle et compromettant la mise en œuvre des politiques.

Une politique éducative claire et durable

Pour garantir un meilleur avenir, Madagascar doit adopter une politique éducative solide, basée sur des objectifs et des cibles clairs, accompagnés de plans d’action concrets. Ces efforts doivent s’inscrire dans la durée, en évitant les interruptions causées par des changements incessants de leadership.

Une plus grande autonomie dans la gestion des écoles, avec une allocation adéquate de ressources humaines et financières, pourrait également contribuer à responsabiliser les établissements primaires et à améliorer la qualité de l’éducation.

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