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Le Journal de l'île Rouge
Politique

Relations entre le FMI et la BANQUE MONDIALE: et les autorités politiques malagasy

La gazette de la grande île
02/12/20244 minute read

Un récapitulatif des suspensions d’aides par le FMI et la Banque mondiale pour Madagascar depuis les Années 90. En lien avec les crises politiques et économiques majeures :

1996 : Suspension pour mauvaise gestion et financement parallèle

  • Contexte :

Sous le régime d’Albert Zafy, les tensions politiques et les accusations de mauvaise gouvernance financière ont conduit à une perte de confiance des bailleurs.

  • Le gouvernement a été accusé de détourner des fonds publics et de recourir à des financements parallèles en dehors des circuits officiels.
  • La situation économique s’est dégradée, aggravant la crise politique
  • Conséquences :

Le FMI et la Banque mondiale ont suspendu leurs financements.

  • La crise a culminé avec la destitution d’Albert Zafy en 1996 et l’élection de Didier Ratsiraka.

2002 : Crise post-électorale entre Ravalomanana et Ratsiraka

  • Contexte :

Suite à l’élection présidentielle contestée de 2001 entre Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, une grave crise politique a éclaté, marquée par un blocage économique et des violences.

La situation a paralysé l’économie et a poussé les bailleurs à suspendre leur aide en raison de l’instabilité.

  • Conséquences :

Les financements ont repris après la reconnaissance internationale de Marc Ravalomanana comme président en 2002.

2008 : Premières tensions avec Marc Ravalomanana

  • Contexte :

Des accusations de conflits d’intérêts ont visé Marc Ravalomanana, notamment sur des exonérations fiscales et le non-paiement de la TVA par ses entreprises (Tiko, Magro).

Les critiques ont aussi porté sur l’acquisition d’un jet présidentiel coûteux et des priorités budgétaires jugées inappropriées.

Le FMI et la Banque mondiale ont commencé à limiter leurs financements en raison du manque de transparence et de réformes économiques insuffisantes.

2009 : Coup d’État et suspension totale de l’aide

  • Contexte :

La crise politique a atteint son paroxysme avec le renversement de Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina

La communauté internationale a condamné ce coup d’État, et les institutions financières internationales ont suspendu leur aide au développement.

  • Conséquences :

Cette suspension a duré jusqu’à 2014, après l’élection démocratique d’Hery Rajaonarimampianina.

Les impacts économiques ont été lourds, avec une chute des investissements et une aggravation de la pauvreté.

2024 : Suspension liée à la gouvernance et aux réformes économiques

  • Contexte :

En 2024, le FMI et la Banque mondiale ont à nouveau suspendu leurs financements, citant des désaccords sur les réformes économiques, des retards dans les engagements (vérité des prix de l’essence et gas-oil à la pompe) et des préoccupations sur la transparence dans la gestion des finances publiques.•

Le FMI dénonce le manque de transparence et l’influence des intérêts privés qui impacte sur la stabilité juridique, le respect des lois, la protection des droits de propriété, et des conditions de concurrence équitables

Les tensions politiques internes ont également contribué à cette décision.

.    Conséquences :

Les financements suspendus impactent des projets de développement essentiels, particulièrement dans les infrastructures, la santé et l’éducation.

Résumé des impacts des suspensions

Ces suspensions, survenues à des moments clés, ont eu des effets communs :

  1. Réduction des investissements publics dans des secteurs essentiels.
  2. Chute de la croissance économique due à l’absence de financements extérieurs.
  3. Augmentation de la pauvreté, exacerbée par les crises politiques.
  4. Perte de confiance des investisseurs étrangers, freinant le développement à long terme.

Conclusion sur l’impact politique

Deux présidents qui ont eu des bonnes relations avec le FMI et la Banque Mondiale, n’ont pas pu continuer les réformes structurelles macro-économiques : Didier Ratsiraka, deux fois. En 1991, la révolution de rue lui enlève le pouvoir suprême et en 2002 avec la crise post-électorale et Hery Rajaonarimampianina en 2018 battu par le résultat des urnes.

Deux Présidents qui n’avaient pas de bonnes relations avec le FMI et la Banque Mondiale sont poussés à la sortie par les parties prenantes malagasy avant la fin de leur mandat : Albert Zafy Albert en 1996 empêché par les instances républicaines et Marc Ravalomanana en 2008 qui a dû laisser les clés après une révolution de rue.

Actuellement, il y a une suspension des aides du FMI et de la Banque mondiale d’environ 200 millions de dollars (1 000 milliards d’ariary, l’équivalent de 22 % des recettes fiscales 2024).

En conclusion, ce n’est pas le suivi des recommandations du FMI et de la Banque Mondiale qui assure une garantie certaine de stabilité politique aux détenteurs du pouvoir.

Mais aussi, les relations houleuses des autorités avec les institutions du Bretton Woods démontrent bien une propension d’instabilité politique.

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