Dans le paysage politique malgache, chaque campagne électorale réintroduit les mêmes figures et schémas : le candidat au service du pouvoir en place, les grandes gueules sans substance, les anciens politiciens accrochés au passé, et les outsiders prétentieux qui promettent des miracles sans fondement. Voici les principaux protagonistes de cette nouvelle édition électorale :
- Harilala Ramanantsoa : La marionnette du régime en place, destinée à défendre les intérêts de ceux qui tirent les ficelles en coulisses.
- Gascar : La grande gueule médiatique, omniprésente, mais sans véritable impact sur les débats de fond.
- Dadafara : L’ »illettré de service »
- Monja Roindefo : Le dinosaure politique
- Tojo : Celui qui ne possède aucun autre atout à part son nom de famille.
- Tahina Razafinjoelina : Le prétentieux, un businessman qui se veut sauveur providentiel, mais dont les promesses ne sont qu’un écho des campagnes passées.
Le portrait d’un prétendu sauveur
Tahina Razafinjoelina se présente comme un homme providentiel, armé d’un discours populiste bien rodé. Mais derrière les promesses et les slogans, les faits dessinent un tableau plus banal :
- Des promesses irréalistes : Sa campagne est centrée sur des engagements impressionnants, mais logiquement impossibles à réaliser dans les délais qu’il avance. Une tactique classique pour séduire l’électorat fatigué par l’immobilisme, mais qui, au fil du temps, perd de sa crédibilité.
- Des visites opportunistes : Faire le tour des bas quartiers et poser avec les populations les plus vulnérables est une stratégie récurrente en période électorale. Mais l’absence de ces politiciens entre les campagnes laisse penser qu’il ne s’agit que d’un exercice de style, déconnecté des véritables enjeux de ces communautés.
Une tentative de réécriture de l’histoire
Razafinjoelina s’autoproclame pionnier du journalisme d’opposition à Madagascar grâce à Tia Tanindrazana. Pourtant, cette affirmation ne résiste pas à l’analyse. Avant lui, des journaux comme La Gazette de la Grande Île ont osé dénoncer les abus des puissants, parfois au péril de leur survie économique et journalistique. Tia Tanindrazana reste un acteur modeste dans cet espace, loin du rôle révolutionnaire qu’il revendique.
Un profil familier
Razafinjoelina n’est pas une exception dans cette campagne. Son parcours de businessman rappelle celui d’autres politiciens comme Hajo Andrianainarivelo, tous deux mêlant ambitions personnelles et promesses politiques. Leur stratégie repose sur leur capacité à capitaliser sur des ressources financières et des réseaux, tout en prétendant représenter les intérêts du peuple. Mais au final, ces profils finissent souvent par reproduire les pratiques classiques qui perpétuent le statu quo politique.
Une énième déception en perspective
Antananarivo, comme tant d’autres régions de Madagascar, a besoin d’une véritable transformation politique, portée par des leaders capables de repenser les institutions et d’investir dans des solutions durables. Malheureusement, Tahina Razafinjoelina s’ajoute à la longue liste de candidats qui exploitent la misère des électeurs pour se hisser au pouvoir, sans offrir de perspectives réelles de changement.
En fin de compte, les Antananariviens méritent mieux qu’un énième candidat issu du moule de la politique politicienne, où les paroles éclatantes cachent fréquemment un vide d’idées et de convictions.