La décision d’offrir une prime de 97 millions d’ariary aux agents de la Douane ayant intercepté une tentative d’exportation d’or à l’aéroport suscite des questions. Cette mesure prise par les autorités, sous l’impulsion de Radomelina, divise l’opinion.
Une tâche normale, pas une mission exceptionnelle
Beaucoup estiment que ces douaniers n’ont fait que leur travail. Arrêter des exportations illégales fait partie de leurs missions quotidiennes. Pourquoi alors leur accorder une telle prime ? Cela revient à récompenser un policier qui arrête un voleur ou un chauffeur qui livre un colis. Si les primes peuvent se justifier pour des opérations spéciales, elles semblent exagérées pour une tâche courante.
Pourquoi maintenant ?
Ce qui intrigue encore plus, c’est le timing. Par le passé, d’autres interceptions similaires n’ont jamais été primées. Selon des sources proches de la Police des Frontières, cet or serait lié à des proches de Radomelina et à des personnalités influentes. Cette prime pourrait servir à acheter le silence des douaniers impliqués et éviter que l’affaire ne fasse trop de bruit.
Un dangereux précédent
En suivant cette logique, tous ceux qui font leur travail pourraient exiger des primes. Les policiers qui dénoncent des collègues corrompus ou les gendarmes qui refusent les pots-de-vin pourraient eux aussi réclamer des récompenses. Cette pratique risque de transformer le devoir en marchandise et de créer une culture de récompenses opportunistes.
Encourager autrement
Au lieu de primes ponctuelles, mieux vaudrait améliorer durablement les conditions de travail : salaires, formations, promotions. Des reconnaissances symboliques, comme des distinctions ou des avancements, seraient plus pertinentes pour motiver les agents.
Cette prime de 97 millions d’ariary interroge sur la gestion des récompenses publiques. Si la lutte contre les trafics est cruciale, elle ne doit pas servir de couverture à des pratiques opaques. Les autorités doivent clarifier les critères ayant motivé cette décision pour rétablir la confiance.