Il y a quelques jours, lors du coup d’envoi de la Concertation Nationale sur la transformation agricole au CCI Ivato, Rajoelina SAFIOTRA avait dit « Nous devons cultiver une mentalité de bâtisseur et non de ravageur« .
Cependant, force est de constater qu’il détruit tout ce qu’il touche et c’est l’Homme qui sait transformer l’or en plomb, au sens propre (voir la disparition des kg d’or des coffres du ministère des mines, non résolue jusqu’à présent), comme au sens figuré.
Air Madagascar
Selon un quotidien de la place, « clap de fin des 2 A340 d’Airmad« . Le DG de Madagascar Airlines vendeur de vin, Thierry de Bailleul, aurait lancé un appel à manifestation d’intérêt auprès de ses contacts, et les a bradés à un opérateur chinois avec l’autorisation du ministre des Transports.
Celui-là même qui avait fait péter le bouchon de champagne au sommet d’un hôtel de Dubaï le 1ᵉʳ janvier 2025. La boucle est bouclée. Bye bye Air Madagascar !
Le lecteur peut suivre le ministre Valéry à Dubaï sur le lien https://transfert.free.fr/aCvMFtV.
- 2009 : Rajoelina met fin au contrat de gestion d’Air Madagascar par Lufthansa consulting, signé en 2002 par Olivier Rakotovazaha, ex-ministre des Transports.
- 2011 : En Février, ACM (Aviation Civile de Madagascar) est interpelée par l’EASA sur les anomalies constatées sur les B767 d’Air Madagascar lors d’inspections à l’escale de Paris.
- 2011 : En avril 2011, Air Madagascar dans la liste B de l’Union Européenne : interdiction des B767 de voler dans l’espace aérien de l’UE.
- 2012 : Rajoelina décide de remplacer les bimoteurs B767 par des quadriréacteurs A340 d’Air France.
- 2025 : Les 2 A340 viennent d’être cédés à un opérateur chinois. Fin de l’histoire ?
Airmad avait une culture Boeing, Rajoelina lui a imposé la culture Airbus. Les lecteurs qui souhaitent revivre l’histoire peuvent lire l’article https://www.lagazette-dgi.com/p-65008.html ou bien celui de notre confrère Le Monde https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/30/ces-couteux-airbus-qui-ont-plombe-air-madagascar_6017451_3212.html .
A la fin de cet article, on peut noter la phrase « quand on voit la somme payée pour ces Airbus alors que le prix sur le marché, à l’époque, était d’environ 27 millions de dollars de moins, on a forcément des soupçons« .
En juin 2016, le régime Rajaonarimampianina a bien réuss à sortir Air Madagascar de la liste noire de l’Union Européenne, mais les 4 années d’Airbus avaient déjà plombé Airmad.
Ce qui l’a obligé à nouer un partenariat stratégique avec Air Austral, tout en gardant la majorité du capital d’Airmad. La création et la réussite de Tsaradia datent de cette époque, et le remplacement des A340 étaient prévus dans le plan de renouvellement de la flotte.
Rajoelina revient à la tête de l’État début 2019 et manifeste immédiatement sa volonté de reprendre les rênes d’Airmad, et envoie Rinah négocier la sortie d’Air Austral. Ce qui fut définitivement acté le 21 juillet 2020.
Madagascar Airlines est créé en 2021, dont le lecteur peut lire l’historique sur le site https://madagascarairlines.com/a-propos-madagascar-airlines/historique-de-la-compagnie.html .
Rajoelina SAFIOTRA a réussi l’impossible « Enterrer Air Madagascar qui fut une fierté des Malagasy« .
JIRAMA
JIRAMA était un autre fleuron des Malagasy, une société profitable, au service impeccable de ses clients, jusqu’en 2009. C’était le temps des barrages de Namorona ou d’Andekaleka, et les employés étaient fiers de travailler à la JIRAMA.
En juin 2019, Rajoelina SAFIOTRA (il est SAFIOTRA depuis 2014) baisse le tarif de vente de la Jirama à ses clients par pur populisme, après avoir mis fin également au contrat de gestion de Lahmeyer.
Les résultats se sont fait voir dès 2010, résumés par les tableaux ci-dessous, tirés des rapports publics de la Cour des Comptes suite à l’audit de la Jirama.
Alors qu’avant 2010, la Jirama avait des excédents de trésorerie et les plaçait dans des bons du Trésor, depuis les années Rajoelina, la Jirama ne survit que grâce aux subventions du Trésor. Et bonus, avec les délestages et les bidons jaunes !
La JIRAMA, autre fierté des Malagasy brisée par Rajoelina SAFIOTRA, symbolisée par les queues de bidons jaunes.
Les routes
Rajoelina SAFIOTRA n’avait-il pas dit « Les routes ne se mangent pas, ne sont pas comestibles« , pour moquer Ra8 qui lui avait laissé un bon réseau de routes nationales praticables.
En septembre 2019, il avait remplacé le FER (Fonds d’Entretien Routier) par le FR (Fonds Routier), afin de pouvoir utiliser une partie du budget du FER pour de nouveaux projets. Cette modification du FER avait compromis la contribution de l’Union Européenne au FER, en particulier la BEI.
En juillet 2020, les limites de charges à l’essieu ont été révisées à la hausse et ont contribué à la dégradation très rapide de l’état du réseau routier.
En juin 2019, Rajoelina SAFIOTRA a pris la décision de baisser les prix à la pompe et fixer désormais les prix maxima à la pompe. Une erreur stratégique majeure ! Ces maxima n’avaient été relevés qu’en juillet 2022, et ont baissé de nouveau récemment de 200 ariary pour l’essence et de 140 ariary pour le gasoil.
Conséquences : L’État doit des milliards de subventions aux pétroliers, et ceux-ci retiennent les taxes qu’ils doivent verser au Fond Routier en compensation d’une partie de ces subventions. Donc pas de sous pour payer les entreprises et plus de travaux d’entretien.
Lors d’une conférence de presse tenue en avril 2024, l’ambassadeur de l’Union Européenne Delattre Burger avait osé dire « C’est beau de construire des routes, mais nous en tant que partenaires qui avons contribué à améliorer le réseau, nous sommes frustrés de voir que le fond d’entretien routier n’a pas les moyens de les entretenir. Une route ne doit pas durer cinq an, mais quinze. Tout cela n’aiguise pas l’appétit des partenaires pour mettre à nouveau des centaines de millions d’euros sur la table. C’est à fonds perdu « . « Il n’y a que la vérité qui blesse » et Rajoelina SAFIOTRA, blessé, ne l’a pas supporté et a demandé son remplacement.
Un exemple du travail systématique de destruction de Rajoelina SAFIOTRA.
La riziculture
Rajoelina SAFIOTRA se dit visionnaire et avait demandé aux riziculteurs malagasy de remplacer la riziculture par la culture de l’artemisia. Son argument de simplet, qu’il présente comme sa vision : la tonne de riz vaut 350 dollars, alors que la tonne d’Artémisia vaut 3 000 dollars !
Aucune mention des rendements à l’hectare, ni du marché ! Quelle incompétence !
Écoutez son interview qui frise le ridicule sur : https://www.facebook.com/reel/572334232288605 ou téléchargez-le ici https://transfert.free.fr/W0oKVM2 .
Heureusement que nos riziculteurs sont prudents de nature, ne l’ont pas suivi et ne se sont pas fait avoir.
N’ayant pas réussi son coup, il tente maintenant d’asphyxier nos riziculteurs en le mettant en concurrence avec les paysans pakistanais, par l’importation de riz. Du riz à 750 ariary/kapoaka, pour obliger les paysans à baisser leurs prix.
Rajoelina SAFIOTRA envisageait une descente sur le grenier à riz au Lac Alaotra, pour distribuer ses semences hybrides en remplacement des makalioka. Non, non, non. Nous nous opposons à ce sacrilège de vouloir imposer ces semences SAFIOTRA comme lui !
Heureusement, il a dû s’envoler vers Harare, au titre de la SADC, pour les problèmes RDC/RWANDA.
A ce sujet, va-t-il défendre bêtement la position de son idole Paul Kagame ?
Dans un article précédent, nous avons déjà « décortiqué » (sans vouloir faire un jeu de mots) la stratégie machiavélique de Rajoelina SAFIOTRA pour finir par détruire les riziculteurs malagasy : https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=545271968520881&id=100091142484157&rdid=7bAOJWGWeBnVixK2 ou https://lgdi-madagascar.com/2025/01/24/politique/les-riziculteurs-malagasy-nouvelle-cible-business-de-rajoelina-safiotra/ .
Rajoelina Safiotra, un sacré ravageur destructeur !
