07 Février 2009 ! 16 ans déjà que des Malagasy ont donné leur vie pour mettre Rajoelina au pouvoir ! Quel gâchis !
Et Rajoelina Dondrona d’oser écrire sur sa page Facebook « Tsy maty ato an-tsaiko ary miraikitra ato am-poko ny feo sy ny kiakiak’ireo lavo tamin’ny tolona. Manamafy hatrany ny fitiavan-tanindrazana izany. Tsy ho raraka an-tany ny ran’izy ireo. Ataontsika ny ezaka rehetra ary tsy maintsy ho tratra ny tanjona: Madagasikara tsy maintsy mandroso » (Traduction libre : Les voix et les cris de ceux qui sont tombés au combat continuent de hanter mon esprit et mon cœur. Cela ne fait que renforcer notre patriotisme. Leur sang versé ne sera pas oublié. Nous axerons tous nos efforts vers l’atteinte de l’objectif : Madagascar doit se développer).
Rajoelina Dondrona a juste oublié de préciser qu’il ne pouvait entendre les cris et les pleurs des manifestants, pour la simple raison qu’il a choisi de les envoyer à l’abattoir. Alors qu’il est rentré chez lui !
Entend-il les cris de désespoir actuels des Malagasy qui vivent dans l’extrême pauvreté ?
« Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » et « il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir« , deux citations populaires qui auraient leurs racines dans Jérémie 5 : 21 « Ecoutez donc ceci, peuple insensé et sans intelligence : vous avez bien des yeux mais vous ne voyez pas, vous avez des oreilles, mais vous n’entendez pas« .
Pour beaucoup de Malagasy, cette référence à la Bible donne plus de crédibilité à ces expressions qui ont été choisies à dessein.
Qui est sourd et aveugle ? La population ? Rajoelina ?
Le syndrome de Stockholm ?
Le Kere n’est plus cantonné dans la sécheresse du Sud profond de l’Androy et Monseigneur Fabien avait dit et redit, lors de l’intronisation du nouvel évêque de Farafangana, que l’ennemi actuel des Malagasy c’est la famine, la famine, la famine.
Rajoutons pour ceux qui ne le voient pas ou feignent de ne pas le voir, même pendant cette saison des pluies, les queues de bidons jaunes dans tous les quartiers de la Capitale nous rappellent l’incapacité du régime Rajoelina à satisfaire les besoins vitaux de la population.
Sans parler de l’état catastrophique, ne serait-ce que des routes nationales structurantes, rendant très difficiles l’interconnexion des différentes régions devenues des « îles » et balkanisant progressivement Madagascar.
Prenez l’exemple de la région Diana et d’Antsiranana, actuellement isolées des autres régions.
Pire ! Les interconnexions entre districts de la région Diana sont devenues acrobatiques et ne sont plus assurées.
Du jamais vu en cinquante ! Pour reprendre une expression chère à notre Rajoelina National !
A tel point que l’expression « fédéralisme » revient à la mode, auprès de la population malagasy côtière.
Quand la population de la région Diana entend parler de l’autoroute Tana/Toamasina, ou du projet lac Iarivo /Dubaï, comment ne pas se sentir comme « oubliés » par le pouvoir central ?
Mêmes les touristes de Nosy Be qui veulent visiter Antsiranana ne peuvent plus le faire par la route. Ni par Madagascar Airlines non plus, à moins de prendre des vols Nosy Be/ Tana puis Tana Diégo. Quelle régression !
Les Malagasy sont-ils devenus sourds et aveugles, et ne se rendent pas compte qu’ils se dirigent directement vers l’abime de l’extrême pauvreté ? Pour ne pas rebeller contre ce régime ?
Sont-ils tous atteints du syndrome de Stockholm ?
On appelle ainsi le phénomène psychologique qui peut se produire entre une victime et son bourreau : Des otages ou victimes finissent par développer pendant leur captivité une certaine sympathie à l’égard de leur geôlier. Les psychologues nous expliquent que le syndrome de Stockholm est une stratégie de défense qui permet aux victimes de gérer le choc émotionnel causé par la violence de la situation.
Si seulement Rajoelina Dondrona se fait implanter une puce d’IA !
Le père Séraphin Rafanomezantsoa, secrétaire de coordination de la Conférence Episcopale de Madagascar, avait dit «Ce que les évêques demandent surtout, c’est que l’on assure d’abord les besoins fondamentaux de chaque citoyen : l’eau, l’électricité et la nourriture« .
Pourquoi cette évidence ne saute-t-elle pas aux yeux de Rajoelina ? Pourquoi reste-t-il sourd aux rappels de ces évêques, lui qui se prétend très Chrétien ? Ne voit-il pas la détresse de ces parents qui se lèvent chaque matin et se demandent comment ils vont pouvoir trouver à donner à manger à leurs enfants en rentrant le soir ?
Peut-être son parcours de DJ ne lui a simplement pas donné la capacité de comprendre et de voir ce qu’il se passe dans son pays?
Cette semaine se déroule à Paris le Sommet sur l’Intelligence Artificielle, auquel participeront notamment le président des Emirats Arabes Unis Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, le vice-président des Etats Unis J.D. Vance, le vice-premier ministre chinois Zhang Guoqing.
Rajoelina Dondrona préférera sans doute aller à Casablanca pour y recevoir son prix de Leader politique africain 2024. Et pourtant !
Il aurait peut-être pu ressentir un peu l’importance de ce phénomène « Intelligence Artificielle » et de ses potentialités pour lui-même et pour le pays.
Il aurait pu y rencontrer Elon Musk et lui demander la faveur de l’implantation de la puce cérébrale Telepathy de sa société Neuralink.
Si seulement on pouvait lui implanter un brin d’intelligence, il se rendrait finalement peut-être compte que son pays est en train de tomber dans les abysses de l’extrême pauvreté.
Peut-être saura-t-il alors qu’il est le problème et non la solution !
Nous publions de nouveau ci-après la 1ère partie du dernier message de désespoir des évêques de Madagascar intitulé « LES DOULEURS DES MALGACHES BRISENT LE CŒUR DE JESUS » et qui commençait par le verset de l’évangile selon Matthieu 9,36 « En voyant les foules, il fut pris de pitié pour elles, car ces gens étaient inquiets et abattus, comme des brebis qui n’ont pas de berger ».
Ceux qui souhaitent en relire l’intégralité pourront le faire en cliquant sur le lien :
https://eglisecatholique.mg/index.php?action=VoirBlogDetails&id=2267&slug=message-de-la-conference-des-eveques-de-madagascar-novembre-2024
Cette fois, le message était adressé aux dirigeants, aux compatriotes et aux chrétiens catholiques.
« La paix soit avec vous !…
A PROPOS DES AFFAIRES NATIONALES
- L’Église étant prophète, nous ne nous lassons pas et nous ne pouvons jamais nous taire pour clamer avec le peuple les douleurs actuelles des Malgaches bien qu’il y ait eu des efforts qu’on ne peut pas négliger. Le problème d’électricité et d’eau est très profond. Il n’est pas résolu après tant d’années manifestant l’inefficacité et qu’on peut considérer comme une forme d’homicide indirect, car l’eau équivaut à la vie. Les prix des produits de première nécessité ne cessent d’augmenter. L’insécurité gagne davantage du terrain dans beaucoup de régions. L’éducation et l’enseignement se dégradent à Madagascar de la base jusqu’au niveau supérieur. L’impact des aides étrangères sur l’économie et le développement ne se fait pas vraiment sentir. La situation est telle qu’elle oblige les gens à se sacrifier et à souffrir. Ils semblent accepter avec résignation leur sort et leur destinée. Ils n’osent pas s’exprimer puisque pour eux « mieux vaut mourir demain qu’aujourd’hui ». De leur côté, les dirigeants semblent insensibles, ils n’ont pas de plans de développement, de méthodes et d’éventuelles résolutions. Les autorités de proximité sont impuissantes comme « une bêche incapable de couper l’herbe ». Pourtant, certains osent encore affirmer que le pays progresse et que les dirigeants sont efficaces. Existent-t-ils des gens ou des groupes payés pour faire l’éloge des dirigeants tout en étant indifférents devant les souffrances du peuple ? Des dirigeants ou leurs partisans et proches collaborateurs abusent de leur pouvoir et amassent des fortunes. On fait exprès d’oublier intentionnellement que tout a une fin.
- Toutes ces réalités révèlent que la vie du peuple chute totalement. Le petit peuple ne sait plus où aller alors qu’une minorité accapare et dépouille la richesse nationale et en jouit allant contre la conscience et détournant le regard de la pauvreté des concitoyens. Rares sont ceux qui parviennent à créer des emplois pour survivre, mais de nombreuses entreprises ont également été délibérément détruites. Ceux qui sont au chômage n’ont aucune sécurité. La situation ne correspond pas aux promesses et paris des candidats qui occupent actuellement les postes de responsabilités « On règne vraiment avec sa nature », selon le dicton. Le peuple n’a plus confiance aux dirigeants et adopte tous les moyens pour survivre. Est-il possible qu’on fait tout pour appauvrir le peuple à l’avantage d’une minorité ? Nous espérons quand même que certains dirigeants compatissent devant cette pauvreté exagérée et sacrifieront leur vie pour trouver des solutions très urgentes, efficaces et permanentes.
LE DEVELOPPEMENT EST L’OBJECTIF DE LA POLITIQUE
- Le Pape François a affirmé nettement que la politique est indispensable pour l’émancipation d’une nation. La politique est la promotion du bien commun, « surtout durant les moments difficiles ». Une politique est efficace si les dirigeants et le peuple cheminent ensemble. Il est du devoir des dirigeants de garantir à la population une vie paisible et digne. Il est également de son devoir d’informer le public de la responsabilité qui l’attend et de l’aider à l’assumer. Le peuple assumera sa responsabilité en accomplissant bien son travail, sa capacité à se rassembler et à s’entraider, sa capacité à éduquer et à s’éduquer réciproquement. Les dons que procure l’État et les politiciens ne visent pas à éduquer les gens, et ne permettent pas d’avoir une vision à long terme, mais juste pour une solution immédiate pour éteindre le feu comme font les pompiers mais n’aide à construire l’avenir. Le peuple et les dirigeants devraient s’écouter mutuellement ; l’opposition mérite d’écouter et d’être écoutée pour que la divergence de vision ne devienne obstacle au développement. Il est nécessaire d’acquérir l’expérience à partir des erreurs du passé : l’imprudence, l’inefficacité, la partialité et l’exclusion, les menaces, la passivité qui attend l’initiative de l’État, le manque d’écoute mutuelle, la culpabilisation réciproque, l’opposition aveugle, la dichotomie entre la foi et la vie quotidienne, l’indétermination, les mensonges et la corruption, l’infidélité aux paroles données etc.
APPEL AUX DIRIGEANTS
- Face à cette situation nationale, nous faisons appel à vous, dirigeants. Tout le monde attend de vous des actes et non des paroles. Garantissez au peuple leurs besoins fondamentaux et quotidiens : nourriture, services publics, électricité et eau, environnement, santé, éducation, sécurité, routes, liberté d’expression. On prêtera une attention particulière aux mineurs et aux personnes vulnérables. Tout le monde aspire à des vrais dirigeants une attitude qui ne peut pas supporter les souffrances du peuple et qui est prête à sacrifier l’ambition politique et les intérêts personnels. Des plans clairs, continus et permanents doivent être établis pour éviter ces souffrances exagérées qu’endure le peuple. Il est temps de prioriser la création d’emploi et le professionnalisme afin d’éviter des fardeaux ou simplement des exploiteurs et des parasites du peuple. L’emploi est une vocation, pas seulement un moyen de gagner sa vie. Une vérité dictée par des individus ou des groupes de personnes selon l’intérêt personnel ne nous convient pas. Une est la vérité, celle que nous dicte la conscience pure, que nous enseigne la loi authentique et que nous proclame l’Évangile. Il faut nous débarrasser de cette culture de la mort que nous sommes en train de vivre. Construisons et protégeons la culture de la vie. Nous nous adressons particulièrement à vous, fils et filles de l’Église catholique, vous qui vous engagez dans la politique : montrez que vous avez reçu un bon enseignement.